Temps de lecture : 6 minutes

Accueil / Politique / Communales 2021 : les attentes des habitants de Fès

Communales 2021 : les attentes des habitants de Fès

Temps de lecture : 6 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 6 minutes

La capitale spirituelle du Maroc agonise. La crise de la Covid-19 a accentué les difficultés qu’éprouvent les habitants de Fès quant à l’accès à un certain nombre de services publics locaux. Les enjeux liés aux transports, mobilité, santé s’ajoutent au besoin de renforcer le lien démocratique entre les Fassis et leurs édiles municipaux. En vue des élections communales du 8 septembre, quelles sont les priorités d’actions publiques pour améliorer le quotidien des habitants de Fès ?

Temps de lecture : 6 minutes

Avant la pandémie de Covid-19, des acteurs associatifs avaient lancé une campagne pour dénoncer «l’exclusion et la marginalisation de la capitale spirituelle». Cette initiative citoyenne avait pour but de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de Fès qui était en train sombrer dans le chômage et dans la marginalisation. Il fallait dénoncer les promesses non tenues par les élus qui s’étaient engagés lors des élections de 2015 à améliorer la situation de l’ancienne capitale du royaume. En signe d’indignation, des T-shirts estampillés des slogans « Fès crie »ont été confectionnés. «Le port de T-shit constituera une forme de protestation pacifique lancée par la société civile ainsi que par les citoyens dans la ville de Fès», avait indiqué l’un des initiateurs du mouvement précisant que les militants associatifs «ne cherchentpas à semer la zizanie ou à provoquer l’anarchie. Ils ont simplement envie que la situation devienne meilleure dans leur ville».

Des problèmes à régler

En plus de l’insécurité et du manque d’opportunités d’emploi, la cité idrisside ne permet pas à toutes les catégories sociales d’accéder aux activités et aux événements culturels. Alors que la culture pourrait être le moyen de lutter contre la criminalité et la marginalisation dans la ville, le manque de lieux de divertissement et d’épanouissement est flagrant. Pourtant, Fès présente un brassage culturel et patrimonial très intéressant, qui devrait profiter grandement à son essor économique, notamment dans le domaine du tourisme. De l’avis de plusieurs acteurs économiques, Fès a réussi sur un seul tableau, celui de la lutte contre les bidonvilles grâce à l’intervention de l’opérateur public Al Omrane. Les autres créneaux ont été délaissés et souffrent d’une léthargie inexplicable, bien avant la crise de la Covid-19. Le tourisme spirituel est en berne. L’artisanat de luxe ne séduit plus et l’industrie est en perte de vitesse. Et pour cause, les plans d’exécution sont en déphasage total avec la réalité sur le terrain, le contrôle et le suivi font défaut, et la mairie n’arrive pas à trouver les systèmes de financement adéquats. De plus, des milliers d’opérateurs fassis ont quitté leur ville, versant dans le pessimisme ambiant et fermant les yeux sur les atouts dont dispose Fès pour traverser la crise actuelle et se projeter dans un avenir meilleur.

Les attentes des citoyens

Les Fassis veulent plus d’espaces verts dans leur ville, une gestion plus efficiente du stationnement et la prise en compte de l’aspect durabilité dans les projets programmés. Pour le mandat 2016-2021, le Conseil communal de Fès a travaillé sur un plan d’action avec cinq axes majeurs, à savoir « un pôle urbain et une ville attractive », « un pôle urbain intégré et équilibré », « un pôle économique compétitif », « un pôle urbain écologique et durable »et « un pôle de Fès, un modèle en matière de gouvernance et de démocratie participative ».

Le nombre total de projets propres et participatifs inscrits dans le cadre de ce plan s’élève à 171. En ce qui concerne les projets propres, le Conseil fait état de 28 projets réalisés, 14 en cours et 10 programmés. Quant aux projets participatifs, la même source évoque l’achèvement de 17 projets, le lancement de 20 autres et la programmation de 27 projets sans oublier la mise en place de la zone industrielle durable « Fès Smart Factory ». Par participatifs, la mairie veut signifier que la participation citoyenne était effective. Seulement voilà, d’après plusieurs Fassis, cette participation se limite à un nombre restreint d’associations connues pour leur proximité avec des partis politiques. Les citoyens se plaignent du manque de contact direct avec les élus de Fès et à leur tête le président du Conseil communal. Côté projets verts, le jardin botanique qui s’étale sur 7 hectares (ha) a été réhabilité. Cependant, la décharge contrôlée qui a démarré au début des années 90 avec le recyclage des ordures pourproduire de l’énergie propre pour l’éclairage public de Fès avec un potentiel de 6 MégaWatt (MW) a été arrêtée.

Aussi, les citoyens de Fès veulent plus de transparence dans la gestion des places de stationnement. Cette dernière a été déléguée à une société franco-italienne à qui il a offert la gestion de tous les parkings de la ville. Avant, les automobilistes payaient 2 DHpour un jour de stationnement alors qu’aujourd’hui, le prix est de 2 dirhams de l’heure et de 20 DH pour une journée de parking. Ladite société verse 6 millions de DH (MDH) à la commune contre 6,6 (MDH) dans l’ancien système. Il faut savoir qu’au vu du contrat, la commune n’a plus le droit d’encaisser les recettes d’autres parkings publics, ce qui occasionne une perte sèche de 15 MDH.

La première capitale du Maroc pâtit de nombreux problèmes, dont l’urbanisation galopante, la gestion des déchets, le transport urbain, l’occupation du domaine public, le manque d’infrastructures sanitaires, le manque d’accessibilités et d’espaces de divertissement, outre les contraintes de l’encombrement de la circulation. Pourtant cette cité millénaire ne manque pas d’atouts pour offrir à ses habitants un cadre de vie meilleur et un avenir radieux. Il suffit que le maire de Fès s’entoure de compétences à même d’élaborer une stratégie axée sur la réalisation d’un développement durable pour la deuxième ville marocaine en termes d’habitants.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Sahara : «La France s’expose à être reléguée au rang de puissance du passé», Hafid Boutaleb

Depuis quelques années, entre le Maroc et la France, c’est parfois chaud, parfois froid. Au début de son premier mandat, Macron avait exprim…

Dialogue social : Aziz Akhannouch ouvre les discussions avec l’UMT

Ce mardi 26 mars à Rabat, une nouvelle phase du dialogue social a été lancée sous la présidence d'Aziz Akhannouch, chef du gouvernement. L'é…

Expropriation : l’Algérie accuse le Maroc de manœuvres provocatrices

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch aurait franchi un pas audacieux susceptible d'intensifier les frictions diplomatiques avec l'Algéri…

Entretien : Nizar Berdai, l’homme qui fait résonner la voix de la jeunesse dans la politique

LeBrief : L'AMJP a-t-elle observé une évolution dans l'attitude des jeunes Marocains vis-à-vis de l'action politique depuis sa création ? Si…

Benkirane s’oppose fermement à la modernisation du Code de la famille

En utilisant une approche qui rappelle ses méthodes passées, Abdelilah Benkirane a invoqué l'autorité de la voix populaire, se positionnant …

Le parti de l’Istiqlal prépare son 18e congrès avec ambition

Samedi dernier à Bouznika, le Parti de l'Istiqlal (PI) a franchi une étape importante en validant la tenue de son 18e congrès national. Celu…

Asmaa Rhlalou : les dessous d’une démission

Depuis son installation en octobre 2021, la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, a été à la tête d’une administration marquée par des défis et des…

Un nouveau chapitre franco-marocain ?

Dans une manœuvre diplomatique visant à dissiper les frictions entre la France et le Maroc, le président français Emmanuel Macron a conféré …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire