Modèle de développement : l’importance de la gestion de l’eau et des ressources naturelles

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

Le rapport du nouveau modèle de développement a été présenté la semaine dernière © DR

A
A
A
A
A

La gestion de l’eau et de sa rareté ainsi que la préservation et la consolidation de la gouvernance des ressources naturelles ont été évoquées dans le rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD). Le document soumis au roi Mohammed VI le mardi 25 mai s’attarde sur ces deux questions, qui revêtent une grande importance pour le Royaume. Le rapport de la CSMD propose ainsi une liste de solutions et de recommandations pour optimiser la valorisation des différentes ressources du pays et pour renforcer leur résilience au changement climatique.

La gestion de l’eau et la gouvernance des ressources naturelles sontdes questions clés pour le Maroc, selon la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD). Elle estime, dans le rapport soumis au roi Mohammed VI le mardi 25mai, qu’il est urgent d’aborder les problèmes liés à la question del’eau et à sa rareté afin de préserver et d’assurer la disponibilité de cette ressource vitale pour les générations actuelles et futures.

La Commission propose dans ce sens deréformerl’organisation de ce secteur et de consolider«la transparence sur les coûts de la ressource à chaque étape de sa mobilisation». Elle préconise d’adopter unetarification qui valorise réellement cette ressource, de rationaliser son utilisation, de gérer sa rareté et de créer une Agence nationale de gestion de l’Eau (ANGE). Cette dernière aura pour mission de «converger les politiques publiques et sectorielles avec une déclinaison régionale par bassin hydraulique», explique le rapport. Selon la CSMD, la mobilisation des ressources non conventionnelles et la protection des ressources souterraines sont essentielles pour satisfaire les besoins croissants du pays en eau. D’où la nécessité de contrôler l’accès et l’exploitation des eaux souterraines, de sorte à leur permettre de régénérer les nappes phréatiques.

Lire aussi :Eau potable et irrigation : les chantiers prévus par le gouvernement

De plus, le rapport précise qu’il serait judicieux d’assurer l’approvisionnement en eau des villes côtières en ayant recours au dessalement de l’eau de mer. Cette solution servira aussi à laisser suffisamment de ressources aux périmètres irrigués et à réduire les pertes en eau. La Commission ajoute que«la maîtrise du coût de l’énergie et le recours à une tarification appropriée qui valorise au mieux la ressource pourront rendre ce créneau attractif pour les investissements privés et les partenariats public-privé».

S’agissantdu traitement et dela réutilisation des eaux usées et eaux pluviales, ces derniers doivent devenir systématiques afin de soulager les barrages et offrir davantage de ressources en eau au pays. Pour ce faire, ces solutions doivent être encadrées par une réglementation qui intègre l’utilisation des eaux traitées dans la planification de l’eau. Cette réglementation, poursuit la CSMD, doit également définir les «responsabilités dans la prise en charge du traitement et des frais de suivi de la qualité des eaux usées traitées», tout en se conformantaux normes de réutilisation sécurisée et saine des eaux usées établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Lire aussi :Stress hydrique : la pénurie d’eau menace le Maroc

Une meilleure gouvernance des ressources naturelles

Comme la question de l’eau, la gestion des ressources naturelle reste également un domaine très important pour le Maroc. La Commission souligne qu’il estimpératif de renforcerla gouvernance de ces ressources, tout en veillant au respect de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) et en appliquant les mécanismes d’évaluation des impacts environnementaux des programmes d’investissement.

Le rapport s’attarde aussi sur l’importance du développement de l’agriculture. Il soutient qu’il est essentiel de prendre en considération les contraintes de durabilité de ce secteur, et de porter ce dernier vers des cultures résilientes aux changements climatiques et génératrices de forte valeur ajoutée. Les problèmes structurels de l’agriculture marocaine nécessitent, selon la CSMD, des solutions efficaces et durables, «notamment l’optimisation des ressources hydriques et la rationalisation de la consommation énergétique agricole».

Lire aussi :L’agriculture peut sauver l’économie marocaine en 2021

L’économie verte, l’économie du futur

Par ailleurs, le nouveau modèle de développement préconise la mise en placed’une stratégie nationalefavorisant le recours à l’économie verte, qui privilégie «la logique d’une économie circulaire» adaptée auxspécificités et aux potentialités de chaque région du pays. Aussi, le rapport estime qu’il faut anticiper les besoins futurs du pays en compétences qui contribueront au développement de son industrie verte, notamment dans les domaines des énergies solaires, éoliennes, d’assainissement liquide et de gestion des déchets. La CMSD exhorte ainsi à l’élaboration de programmes de formation pour les métiers verts et à promouvoir les initiatives de recherche-développement-innovation dans ce domaine.

D’ailleurs, la Commission suggère que l’industrie du cannabis et du chanvre, qui fait l’objet actuellement d’un processus législatif de légalisation à des fins thérapeutiques et industrielles, pourrait s’inscrire dans le cadre de cette économie verte. Elle propose «de clarifier le cadre légal de cette culture et de développer un écosystème d’accompagnement à même de la valoriser dans un cadre contrôlé».

Lire aussi :La 1re Chambre adopte le projet de loi portant usage licite du cannabis

Enfin, la CSMD appelle à une forte mobilisation au profit de l’économie bleue afin de consolider le capital maritime immatériel conséquent du pays. Le nouveau modèle de développement explique que cette mobilisation doit bénéficier aux secteurs économiques traditionnels, tels que la pêche, le tourisme et les activités portuaires,comme auxnouveaux secteurs à fort potentiel, à savoir l’aquaculture, l’algoculture et la construction navale ou encore les énergies marines renouvelables.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Industries manufacturières : hausse de 0,3% des prix à la production en novembre

Économie - En novembre 2025, les prix à la production industrielle évoluent de manière contrastée, entre hausses sectorielles marquées et stagnation dans l’énergie et l’eau.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2025
Prix des carburants : le diesel passe enfin sous la barre des 10 DH

Économie - Après deux hausses, le diesel et l'essence reculent. Cette baisse des carburants soulage temporairement les conducteurs et professionnels du transport.

Hajar Toufik - 30 décembre 2025
Crise à la TGR : les agents montent au créneau

Économie - Une réforme des taxes locales mal préparée provoque sit-in et arrêt des tâches. Les agents de la TGR exigent des solutions rapides.

Hajar Toufik - 30 décembre 2025
Fès-Meknès : la SRM mobilisera 9,9 milliards de dirhams entre 2026 et 2030

Économie - La SRM Fès-Meknès prévoit de mobiliser un volume d’investissements de 9,9 milliards de dirhams sur la période 2026-2030.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2025
Fiscalité locale : Casablanca adopte l’amendement de l’arrêté fiscal communal

Économie - Réuni en session extraordinaire, le Conseil de Casablanca a validé une réforme de l’arrêté fiscal, visant à renforcer les ressources et réviser la taxe foncière.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2025
Climat des affaires : le Maroc s’impose parmi les économies les plus attractives d’Afrique

Économie-Le Maroc consolide sa position de destination économique attractive sur le continent africain et dans le monde arabe.

Rédaction LeBrief - 29 décembre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Régions : qui profite vraiment du Maroc des grands chantiers ?

Économie - Le Maroc construit partout, mais se développe-t-il partout ? Analyse région par région…

Sabrina El Faiz - 25 octobre 2025
Indemnités CNSS 2025 : nouveaux plafonds et conditions d’exonération

Économie - Un arrêté du 19 mai 2025 redéfinit les règles d’exonération des indemnités liées au transport, à la représentation ou aux aides sociales. La CNSS est désormais dotée d’un cadre harmonisé avec la fiscalité, garantissant plus de clarté pour les employeurs.

Ilyasse Rhamir - 20 octobre 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire