Le jeudi 5 décembre, Guercif a accueilli une conférence marquante sur la violence domestique et ses conséquences sociales et psychologiques. Sous le thème «Pour un environnement familial favorable à une société sans violence à l’égard des femmes», cet événement, organisé par la Délégation de l’entraide nationale en partenariat avec l’Initiative nationale de développement humain (INDH) et l’association Fadhaa Al Amal, s’inscrivait dans le cadre de la 22e campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles. Cette rencontre a permis de mettre en lumière un phénomène sociétal majeur : la violence domestique, qui continue de toucher des milliers de femmes et d’enfants au Maroc, et d’explorer les solutions pour enrayer ce fléau.
Un phénomène aussi complexe qu’omniprésent
La violence domestique est un sujet délicat et souvent tabou, mais qui affecte profondément l’équilibre des familles et la stabilité de la société. Lors de la conférence, les experts ont souligné que cette violence se manifeste sous plusieurs formes : physique, psychologique et économique. Si les données sur le sujet demeurent incomplètes en raison du manque de signalement, il est néanmoins évident que la violence domestique touche une large part de la population, en particulier les femmes. Selon les intervenants, plusieurs causes sont à l’origine de ce phénomène : les inégalités sociales et économiques, les normes culturelles patriarcales et le manque de sensibilisation aux conséquences dramatiques de ce type de violence.
Les inégalités économiques, notamment la précarité financière des femmes, sont l’une des principales raisons qui les empêchent de quitter un environnement violent. En effet, beaucoup de femmes, souvent mères de famille, se trouvent piégées dans des relations abusives en raison de la dépendance économique à leur partenaire. Le manque de ressources et de soutien psychologique rend d’autant plus difficile leur prise en charge et leur émancipation.
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D’autre part, les valeurs traditionnelles et les normes sociales liées au rôle de la femme dans la société continuent de perpétuer une vision inégalitaire des relations de couple et de la structure familiale. La famille, censée être un lieu de sécurité et de protection, devient dans ces cas un terrain de violences multiples. Celles-ci ne se limitent pas seulement à des agressions physiques, mais s’étendent également à des abus psychologiques et économiques, affectant gravement la santé mentale et le bien-être des victimes.
La loi 103-12 : l’espoir pour la protection des femmes
Dans ce contexte, la loi 103-13, adoptée en 2018, a constitué une avancée importante pour la protection des femmes contre la violence domestique. Cette législation, qui criminalise plusieurs formes de violence faites aux femmes, a pour objectif de garantir la sécurité des victimes et de sanctionner les auteurs de ces actes. Elle prévoit également la mise en place de mécanismes de soutien pour les victimes, tels que des centres d’hébergement, des aides juridiques et psychologiques, ainsi que des mesures préventives visant à sensibiliser la société aux dangers de la violence domestique.
Lors de la conférence, plusieurs intervenants ont salué cette législation, mais ont également souligné qu’une mise en œuvre plus efficace était nécessaire. Rachid Hamzaoui, délégué provincial de l’Entraide nationale, a ainsi insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de signalement et de garantir l’application stricte de la loi. Il a également souligné l’importance de l’éducation et de la sensibilisation des jeunes générations, afin de leur inculquer dès le plus jeune âge les valeurs de respect et d’égalité dans les relations humaines. «La violence domestique est un défi majeur pour notre société. Il est impératif de repenser le rôle de la famille et de favoriser une socialisation fondée sur des valeurs de non-violence, de respect et d’égalité», a-t-il déclaré.
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La présidente de l’association Fadhaa Al Amal, Samia Bedraoui, a, pour sa part, mis en évidence l’importance d’une approche globale impliquant tous les acteurs de la société. Elle a rappelé que la lutte contre la violence domestique ne devait pas se limiter à des mesures législatives ou sécuritaires, mais qu’elle devait également passer par un changement profond des mentalités. «Nous devons travailler ensemble pour créer une société où les femmes et les filles peuvent vivre sans peur, en toute liberté et dignité», a-t-elle conclu.
Sensibilisation et engagement de la société civile
L’un des objectifs majeurs de cette conférence était de promouvoir une culture de non-violence et d’égalité au sein de la société marocaine. La participation de différents acteurs de la société civile, des administrations publiques, des représentants du secteur judiciaire et des autorités sécuritaires a permis d’ouvrir un débat essentiel sur les moyens de lutter contre ce fléau. Selon les intervenants, la prise de conscience collective est un enjeu crucial pour faire évoluer les mentalités et réduire les cas de violence domestique.
La campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, lancée par le ministère de la Solidarité, de l’Insertion Sociale et de la Famille, joue un rôle central dans ce processus de sensibilisation. Mais, au-delà de l’aspect législatif et médiatique, il est essentiel de travailler sur le terrain, au plus près des communautés. Des initiatives locales, comme celle menée à Guercif, sont essentielles pour renforcer le dialogue entre les victimes et les institutions, et pour offrir un soutien concret aux femmes en situation de violence.
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