Tourisme au Ramadan : les performances seront-elles impactées ?

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Tourisme : 54 MMDH de recettes enregistrées à fin juin 2025La ville de Marrakech © DR

A
A
A
A
A

Les touristes, on le sait, ont déserté le Maroc en 2020 et la facture de l’épidémie de la Covid-19 était salée. Mais le secteur a fini par reprendre sa dynamique revitalisante avec un taux de retour des touristes qui s’est élevé en 2022 à environ 84% par rapport à 2019. Alors que nous sommes en pleine période de Ramadan, l’occasion de faire le point sur l’activité touristique qui s’annonce très bonne, même si généralement, c’est une période qui est assez calme.

Cette année, comme l’an dernier d’ailleurs, le Ramadan tombe en pleine haute saison touristique. Une période qui est loin de constituer un frein à la croissance dynamique qu’enregistre le secteur depuis la réouverture des frontières le 7 février 2022.  Selon les opérateurs du secteur, ce mois sacré est une véritable occasion pour les voyageurs de découvrir le Royaume autrement.

Faire du Ramadan un atout pour découvrir une autre ambiance et aspect du Maroc : c’est bien leur mission pendant cette période afin de garder le même niveau de performance atteint l’an dernier, voire l’améliorer. Et si les recettes touristiques poursuivent leur croissance, marquant une bonne performance depuis le début de l’année, les professionnels misent beaucoup sur cette période de Ramadan, propice à la découverte des traditions et rituels locaux qui offrent aux touristes étrangers une expérience unique.

Lire aussi : Ramadan : le florissant business du mois sacré

Un coup de frein ? Pas vraiment

Contrairement aux années précédentes, le mois de Ramadan ne perturbe pas l’expérience voyage des touristes étrangers au Maroc. «Certes, ils sont moins nombreux que d’habitude, mais on les voit dans les rues, de nombreuses activités touristiques sont également proposées. À Marrakech par exemple, certains cafés et restaurants sont même ouverts pour les servir, cela veut dire qu’il y a un certain engouement des touristes, qu’ils sont bien là et qu’il y a surtout de la demande», nous dit Mustapha Amalik, secrétaire général de l’Association régionale de l’industrie hôtelière de Marrakech Safi (AIH).

Pour notre interlocuteur, le ralentissement des touristes étrangers durant cette période de Ramadan est totalement naturel. Cependant, il se dit optimiste et se réjouit des belles perspectives qui se profilent, avec notamment les vacances du mois d’avril, étant un des meilleurs mois de l’année.

«Nous avons des réservations pour le mois d’avril surtout de la part de la clientèle française puisque les vacances de pâques commencent le 5 avril. Il y a la fête juive de Pessa’h, aussi le mois prochain. C’est une belle coïncidence de voir ces trois événements religieux célébrés presque en même temps», rassure-t-il.

Autre raison qui explique cet engouement des touristes : le décalage du mois sacré.  «Que Ramadan commence fin mars pour prendre fin en mai reste une bonne période pour visiter le Maroc pour les étrangers. Avant, c’était en juin et donc dans une période où il fait très chaud, ce qui rendait le déplacement des touristes difficiles», explique Amalik.

Lire aussi : Tourisme : le Maroc rayonne !

À la découverte d’un délice culinaire

Qui dit Ramadan, dit plats typiques. Les incontournables de la cuisine marocaine sont en vedette et présentés au menu du repas de la rupture du jeûne, notamment dans les établissements hôteliers.

Pour Mustapha Amalik, qui est aussi gérant fondateur de Atlas Widan Marrakech, l’expérience du ftour attire les touristes. «Pour eux, c’est l’occasion idéale de goûter à toutes sortes de spécialités culinaires», indique-t-il. Et d’ajouter : «Le ftour est bien notre menu principal pendant ce mois, surtout que nous avons des clients marocains. Les touristes étrangers s’invitent, eux aussi, à cette table ramadanesque. Ils mangent bien et c’est un repas qui remplace le diner».

Pour conclure, le Ramadan n’est pas synonyme d’un arrêt total. Venir au Maroc peut être une expérience particulière pour un touriste puisque l’atmosphère spirituelle qui règne dans le pays vaut largement la peine d’être vécue.

Toutefois, il ne faut pas ignorer le fait que cette situation privilégie juste certaines villes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la clientèle internationale, très exigeante, continue de privilégier Marrakech, Agadir et Tanger qui cumulent tous les atouts de l’accessibilité et de l’attractivité, en raison des importants investissements qui ont été faits pour rester au sommet du confort et de la qualité de service, surtout pour le secteur de l’hôtellerie.

 

Dernier articles
Les articles les plus lu
Marrakech : un policier suspendu pour soupçon de corruption

Société - Un officier de la circulation à Marrakech a été suspendu après la diffusion d’une vidéo l’impliquant dans une présumée tentative de corruption envers un automobiliste.

Hajar Toufik - 9 août 2025
Botola Pro : coup d’envoi retardé et mercato prolongé

Société - La LNFP reporte la reprise de la Botola au 12 septembre pour cause de CHAN et prolonge le mercato estival jusqu’au 25 août.

Hajar Toufik - 8 août 2025
Décès du Cheikh Jamal Eddine El Qadiri Boutchich

Société - Figure marquante du soufisme au Maroc, le Cheikh Jamal Eddine Al Qadiri Boutchich est décédé vendredi à Rabat à l’âge de 83 ans.

Hajar Toufik - 8 août 2025
Journée nationale des MRE : la digitalisation au cœur des célébrations

Société : La Journée nationale des MRE, célébrée le 10 août, mettra cette année l’accent sur la digitalisation des services.

Mouna Aghlal - 8 août 2025
Le Maroc, une destination de retraite de plus en plus prisée

Société - Le Maroc gagne en popularité comme destination de retraite grâce à son coût de vie abordable, ses visas simples et son cadre de vie attractif.

Hajar Toufik - 8 août 2025
Immigration : le Maroc célèbre ses communautés étrangères le 10 août

Société - Le 10 août, le Maroc met à l’honneur les communautés étrangères installées sur son sol.

Ilyasse Rhamir - 8 août 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Aïd Al Mawlid : comment les calculs astronomiques déterminent la date

Société - La date de l’Aïd Mawlid ne se décide pas au hasard. Entre observation du ciel et calculs astronomiques précis, l’astronome Abdelhafid Bani explique comment se fixe cette fête religieuse.

Ilyasse Rhamir - 1 août 2025
Aïd Al-Adha : amende pour le sacrifice du mouton ? Le vrai du faux

Société - À quelques semaines de Aïd Al-Adha, une rumeur sur une prétendue amende pour le sacrifice du mouton sème le doute chez les Marocains.

Hajar Toufik - 16 mai 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire