Tabagisme : à l’école, la cigarette électronique gagne du terrain
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«Fumer tue !» Cette phrase choquante qui apparaît sur tous les paquets de cigarettes n’a visiblement aucun effet sur les fumeurs. Leur nombre ne cesse d’augmenter chaque année, malgré les multiples dangers du tabagisme sur la santé.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit le tabagisme comme une épidémie et l’une des plus graves menaces ayant jamais pesé sur la santé publique mondiale. Chaque année, 8 millions de personnes meurent à cause de ce fléau.
Le ministère de la Santé et de la Protection sociale avait indiqué en 2022 que «la prévalence du tabagisme au Maroc est de 13,4% chez les adultes de plus de 18 ans, dont 26,9% d’hommes et 0,4% de femmes”. [STEPS 2018] ». Et environ 35,6% de la population est exposée au tabagisme passif dans les lieux publics et professionnels. Selon le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur les conduites addictives publiées en avril 2022, les Marocains consommeraient entre 15 et 18 milliards de cigarettes par an.
«L’usage du tabac nuit à presque tous les organes du corps et provoque de nombreuses maladies, notamment les cancers, les maladies coronariennes, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies respiratoires et les effets indésirables sur la reproduction. Le tabagisme de la femme enceinte augmente le taux de complications au cours de la grossesse. Les complications néonatales et pédiatriques de l’exposition à la fumée de cigarette incluent le syndrome de mort subite du nourrisson et l’asthme», explique une source du ministère de la Santé.
Et d’ajouter que «le tabagisme aggrave l’asthme chez l’adulte, limitant l’activité, contribuant à l’incapacité et aggravant le risque d’asthme grave qui requiert des soins d’urgence. Les fumeurs ont une probabilité 22 fois plus élevée de développer un cancer pulmonaire au cours de leur vie que les non-fumeurs. Au Maroc et selon le Registre des cancers du Grand Casablanca (édition 2016), quelque 18,5% des cas de cancers enregistrés sont liés au tabac, tous sexes confondus. Le tabac est responsable de 35,4% des cancers chez l’homme contre 4,8% chez la femme».
Les jeunes, exposés à un âge précoce
Et les jeunes ne sont pas épargnés. Ils sont, en effet, nombreux à consommer le tabac à un âge précoce, notamment dans le milieu scolaire. Chez les élèves de 13 à 15 ans, la prévalence du tabagisme est de 6% [chiffres du GYTS 2016].
L’usage du tabac et des drogues par les jeunes dans les établissements scolaires a pris des proportions inquiétantes ces dernières années. Mais le chiffre semble en baisse par rapport aux années précédentes. L’Enquête nationale «MedSPAD», qui évalue l’usage de substances psychoactives et le comportement addictif des élèves scolarisés âgés de 15 à 17 ans, le confirme. Selon cette étude, la consommation du tabac parait avoir baissé par rapport aux années précédentes, passant de 9,3% en 2009 à 6,5% en 2021. L’étude souligne également que le tabac est le produit psychoactif dont l’expérimentation est la plus précoce chez les élèves de 15-17 ans.
Une addiction, non sans conséquences, puisque ce fléau, qui touche les élèves du secondaire, du collégial et du primaire, a souvent un impact dramatique sur leur scolarité ainsi que sur leur santé.
Alors que seuls 30% parmi eux ont exprimé le souhait d’en arrêter la consommation, il est urgent de les sensibiliser. «Il est très important de sensibiliser cette tranche de la population. Il faut les informer sur les risques réels auxquels sont exposés les fumeurs en organisant notamment des rencontres avec des médecins et des spécialistes en communication, en pédagogie et en sociologie et se référant aux données scientifiques. Il serait de plus intéressant de les mettre en contact avec des personnes qui souffrent de maladies dues au tabagisme», souligne El Hassan El Baghdadi, président de l’Association nationale de lutte contre le tabagisme et les drogues.
«Il est également important de soutenir les jeunes qui souffrent d’addiction au tabac ou à la drogue. Il faut leur apporter l’aide nécessaire pour avoir la volonté et le courage de penser que le sevrage est possible et les orienter vers les centres spécialisés», indique-t-il.
La cigarette électronique, simple effet de mode ?
La tendance de l’usage de la cigarette électronique se répand de plus en plus dans les établissements scolaires et entre aussi dans les habitudes des jeunes.
Aussi appelées vaporisateurs, ces cigarettes, ne contiennent certes pas de tabac. Un effet de mode qui représente un risque majeur pour les adolescents, compte tenu des effets délétères de la consommation de nicotine sur le développement cérébral à long terme, pouvant entraîner des troubles d’apprentissage et de l’anxiété, prévient l’OMS.
L’étude «GYTS» a analysé, pour la première fois en 2016, l’usage de la cigarette électronique chez les jeunes. Ainsi, la prévalence de l’utilisation de la cigarette électronique durant les 30 jours précédant l’Enquête chez ces jeunes de 13 à 15 ans a été de 5,3% avec respectivement 6,3% chez les garçons et 4,3% chez les filles.
En 2021, l’Enquête de «MedSPAD Maroc» a étendu, pour la première fois, sa portée aÌÂ la cigarette électronique. Ainsi, l’étude fait part d’une prévalence de 9,4% chez les garçons et de 2% chez les filles pour l’usage au cours du dernier mois par rapport à l’échantillon étudié des élèves de 15 à 17 ans.
La nicotine, substance hautement addictive, présente dans les cigarettes électroniques, aura, tôt ou tard, un impact sur le cerveau des jeunes. Un organe qui, pour rappel, continue à se développer jusqu’à 25 ans environ. La nicotine et les autres produits chimiques composant une e-cigarette peuvent aussi altérer les systèmes respiratoire ou cardiovasculaire des vapoteurs.
Dans ce cadre, le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale avait mis en place le Plan National de Prévention et de Lutte contre le Cancer 2020-2029. Un programme qui préconise, entre autres, la généralisation du programme «Collèges et lycées sans tabac» à l’ensemble de l’enseignement secondaire. établissements, y compris les établissements du secteur privé, et la mise en place d’un programme “Établissements supérieurs sans tabac”.
Il vise également à mettre en œuvre un programme d’éducation ciblant les jeunes, notamment les groupes vulnérables parmi eux, et à réduire l’attractivité des produits du tabac pour les jeunes en décrétant l’interdiction de la vente de tabac aux abords des écoles, notamment la vente aux mineurs.
Il a surtout pour objectif de lutter contre l’initiation au tabagisme en adoptant le slogan «Dites non à la première cigarette».
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