Sommet de Bruxelles : l’UE approuve le plan de défense

Mbaye Gueye
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Sommet de Bruxelles : l'UE approuve le plan de défenseLe président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. AFP - CHRISTOPHE ENA

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Les dirigeants européens ont validé un plan de réarmement de 800 milliards d’euros pour renforcer la défense du continent. Face à une possible menace russe et un désengagement américain, l’UE prévoit d’augmenter ses dépenses militaires tout en excluant ces coûts des règles budgétaires.

C’est officiel ! Les dirigeants des vingt-sept ont approuvé le plan de réarmement proposé par la Commission européenne. Cette initiative a été soulevée par la présidente Ursula von der Leyen lors du sommet d’urgence tenu à Londres. Elle vise à mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour renforcer la défense du vieux continent contre une potentielle menace russe. Toutefois, l’idée émise par l’UE est de prévoir la possibilité pour les États membres d’augmenter leurs dépenses militaires sans que cela ne soit pris en compte dans leur déficit. Pour ce faire, l’Allemagne a échafaudé un texte juridique détaillant les cinq options de financement de la défense.

Il comprend 150 milliards d’euros de prêts aux États membres pour renforcer des dispositions de défense paneuropéennes, l’activation d’une «clause dérogatoire» nationale dans les règles budgétaires du bloc, l’incitation à l’utilisation des fonds de cohésion pour les dépenses de défense, un rôle plus important pour la Banque européenne d’investissement, et la mobilisation de capitaux privés par la réalisation de l’Union d’épargne et d’investissement.

Lire aussi : L’Union européenne veut mobiliser 800 milliards d’euros pour sa défense

Antonio Costa, président du Conseil européen et initiateur du sommet de Bruxelles, s’est félicité de cette avancée qualifiée de «progrès décisif vers une Europe forte de la défense». Cette décision intervient alors que l’inquiétude grandit en Europe face à un possible désengagement des États-Unis.

Le président français Emmanuel Macron a salué ce «sursaut» européen tout en soulignant qu’il ne s’agissait que d’une première étape. Il a insisté sur la nécessité de bâtir, dans les prochaines années, une capacité de défense autonome pour l’Europe. Lors de cette rencontre exceptionnelle, il a également évoqué la possibilité d’étendre à l’ensemble de l’UE le parapluie nucléaire français, une proposition qui suscite des réactions partagées. Si le premier ministre polonais Donald Tusk et le président lituanien Gitanas Nauseda y voient une option intéressante, les dirigeants letton et tchèque la jugent prématurée.

Lire aussi : Sommet de Londres : l’Europe maintient son aide à l’Ukraine et accélère son réarmement

De son côté, le chancelier allemand sortant, Olaf Scholz, a confirmé que l’Allemagne souhaiterait que les plans de dépenses aillent encore plus loin, en créant une exemption à long terme des investissements de défense des règles budgétaires de l’UE.

Même la réticente première ministre italienne, Giorgia Meloni, s’est laissée convaincre. Tout en «saluant les efforts» en faveur d’une paix «globale, juste et durable», y compris ceux de Donald Trump, elle a exclu le déploiement de troupes italiennes en Ukraine dans le cadre d’une force de maintien de la paix.

Un soutien à l’Ukraine marqué par des divisions

Lors du sommet, les vingt-sept ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine, à l’exception de la Hongrie. Viktor Orban, proche de Donald Trump et de Vladimir Poutine, s’est opposé à la déclaration commune qui réaffirme l’engagement de l’UE envers Kiev. Celle-ci insiste sur le fait qu’aucune négociation sur l’Ukraine ne peut se faire sans la participation du pays concerné. Les dirigeants européens ont aussi promis de continuer à fournir une aide militaire, malgré la suspension de l’assistance américaine.

Lire aussi : Tensions vives entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche

Après le sommet de Bruxelles, où les dirigeants européens ont décidé d’augmenter leurs dépenses de défense et de soutenir l’Ukraine, Moscou a réagi vivement. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a dénoncé une «rhétorique de confrontation», accusant l’UE de considérer la Russie comme son principal ennemi. Il a critiqué la militarisation croissante de l’Europe, affirmant qu’elle entrave la résolution du conflit en Ukraine.

Par ailleurs, une rencontre entre Américains et Ukrainiens est prévue mardi 11 mars en Arabie saoudite pour discuter d’un cadre de paix et d’un cessez-le-feu initial. Londres et Paris multiplient également les discussions avec plusieurs pays européens afin d’organiser un éventuel maintien de la paix en Ukraine.

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