Quelles cultures bénéficient des récentes précipitations ?

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Depositphotos 77873764 LUn champ agricole (illustration) © depositphotos

A
A
A
A
A

Les récentes précipitations ont apporté un soulagement aux agriculteurs, favorisant plusieurs cultures. Cependant, certaines productions, comme les cultures d’automne, ont moins profité de ces pluies, voire été compromises par le manque d’eau en début de saison.

Les récentes précipitations ont apporté un soulagement aux agriculteurs, profitant à l’ensemble des cultures. Selon Rachid Benali, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), les grandes cultures, le maraîchage et l’arboriculture ont profité de ces pluies tant attendues. Les pâturages, eux aussi, se sont régénérés, assurant une meilleure alimentation du cheptel dans les semaines à venir.

L’impact positif des précipitations s’étend également aux ressources en eau. Grâce à la recharge des nappes phréatiques et des barrages, l’irrigation pourra être réduite à certains moments, soulageant ainsi la pression sur les ressources hydriques. L’olivier et d’autres arbres fruitiers bénéficieront durablement de cette amélioration hydrique, favorisant une meilleure production.

Toutefois, une ombre plane sur ce tableau encourageant : la hausse des températures. « Dans certaines régions, le mercure dépasse déjà les 25°C, accélérant l’évaporation de l’eau et fragilisant les cultures », explique Benali. De plus, les écarts marqués entre les températures diurnes et nocturnes risquent d’affecter la croissance des plantes.

Les effets du changement climatique se manifestent aussi dans la gestion des traitements agricoles. Des températures trop élevées compliquent l’application des engrais, notamment azotés. Face à ces défis, les agriculteurs espèrent des journées plus fraîches et, idéalement, quelques nouvelles pluies pour préserver les acquis de cette embellie hydrique.

Agriculture : Ahmed El Bouari évalue l’impact des récentes pluies

Quid des cultures d’exportation ?

Les récentes précipitations constituent une aubaine pour les zones agricoles dédiées à l’exportation. « La pluie est toujours bénéfique. Un arbre a besoin de pluie. Peu importe l’irrigation que l’on apporte, l’eau de pluie reste primordiale », souligne le patron de la COMADER.

Au-delà de leur impact direct sur les cultures, ces pluies contribuent également à la recharge des nappes phréatiques et des barrages, un facteur essentiel pour les zones agricoles comme celles de la région d’Agadir, où se concentrent de nombreuses exploitations tournées vers l’export. Une amélioration des ressources en eau profiterait ainsi à l’ensemble du secteur, qu’il s’agisse de cultures destinées au marché international ou à la consommation locale.

Dans un contexte où l’eau est devenue un enjeu stratégique pour l’agriculture marocaine, ces précipitations sont une véritable bouffée d’oxygène. Toutefois, la gestion durable des ressources hydriques reste essentielle pour garantir la pérennité de ces cultures face aux défis climatiques.

Retour des pluies : un répit après un hiver sec

Campagne agricole : un début de saison mitigé

Malgré les dernières précipitations, il est encore trop tôt pour dresser un bilan de la campagne agricole, nous dit Benali. « On ne peut pas parler de bilan, loin de là. Donner beaucoup d’eau sur une courte période, puis plus rien, ce n’est pas viable. Une plante est un être vivant : elle a besoin d’un apport régulier en eau, d’un climat tempéré et de conditions favorables tout au long de son cycle. Dans notre cas, on peut parler d’un départ mitigé », précise notre interlocuteur.

Si certaines cultures profitent des pluies, d’autres ont déjà subi un retard important en raison du manque d’eau en début de saison. « Les cultures d’automne, notamment les céréales, ont été compromises dès le départ. Ce qui est perdu est perdu », constate-t-il.

À ce stade, la situation reste donc incertaine. La récolte des céréales, qui commencera en mai, ainsi que celle des légumineuses et de l’olivier plus tard dans l’année (octobre et novembre), dépendront fortement des conditions climatiques à venir. « Nous avons encore besoin de pluie, d’irrigation et de températures modérées pour espérer une bonne production », insiste Rachid Benali.

En attendant, les agriculteurs restent en alerte, scrutant le ciel et espérant que la météo joue en leur faveur dans les semaines à venir.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Plus de 56.000 entreprises créées à fin juin 2025

Économie - Les entreprises créées au Maroc ont atteint 56.611 unités à fin juin 2025, selon l’OMPIC, confirmant la vigueur de la dynamique entrepreneuriale.

Rédaction LeBrief - 4 septembre 2025
Maroc : quand les grands événements sportifs accélèrent la révolution numérique

Économie - La CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 accélèrent la modernisation numérique du Maroc.

Mbaye Gueye - 4 septembre 2025
Industrie et construction : les entreprises anticipent une hausse de l’activité

Économie - Selon le HCP, les entreprises marocaines prévoient une reprise de la production au 3e trimestre 2025, portée par l’industrie, l’énergie et la construction.

Hajar Toufik - 4 septembre 2025
Agriculture : le Maroc vante son modèle au forum africain

Économie - Le ministre marocain de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a souligné l’impact du Plan Maroc Vert à l'occasion du forum africain sur les systèmes alimentaires.

Mbaye Gueye - 4 septembre 2025
Tourisme : l’ONMT co-construit sa stratégie 2026-2030 avec les professionnels du secteur

Découvrez comment l'ONMT élabore sa stratégie 2026-2030 avec les acteurs du secteur du tourisme pour une valeur personnalisée.

Rédaction LeBrief - 3 septembre 2025
Ryanair réduit son offre en Espagne

Économie - Face à la hausse des taxes aéroportuaires en Espagne, Ryanair supprime des sièges et renforce sa présence dans d’autres marchés stratégiques, dont le Maroc.

Hajar Toufik - 3 septembre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025
Télécoms : en route vers un duopole ?

Dossier - Un accord entre Télécoms c’est toujours bon à prendre, mais qu’est-ce que cela engendre pour le consommateur final ?

Sabrina El Faiz - 28 juin 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire