PLF : des objectifs ambitieux pour l’année 2024
La chambre des Conseillers a adopté, le 6 décembre, à la majorité le projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2024 lors d'une séance plénière. © DR
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Le gouvernement dévoile ses priorités pour l’année prochaine. Lors de la réunion du Conseil des ministres présidée par le roi Mohammed VI au Palais royal à Rabat, jeudi 19 octobre, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a présenté un exposé sur les grandes lignes du projet de loi de Finances (PLF) pour l’année 2024.
La ministre a souligné que la préparation de ce PLF intervient dans un contexte marqué par des défis économiques importants. En particulier, le Maroc fait face au ralentissement de l’activité économique mondiale, à la persistance des tensions géopolitiques et à la hausse des pressions inflationnistes ainsi qu’à la flambée des cours des produits énergétiques. De plus, les impacts du séisme qui a frappé le pays en septembre dernier ont ajouté une dimension particulière à la préparation du budget.
Suite à ce séisme, le Maroc a réagi avec réactivité et efficacité en élaborant un programme intégré et multidimensionnel visant la reconstruction et la modernisation des régions sinistrées, souligne la cheffe du département. Ce programme ambitieux concerne près de 4,2 millions d’habitants des zones touchées et nécessitera une enveloppe estimée à 120 milliards de DH sur une période de cinq ans.
En outre, la ministre a souligné que le PLF 2024 vise à poursuivre les réformes en cours et à mettre en œuvre les priorités annoncées dans les discours royaux et dans le programme gouvernemental. Le budget s’articule autour de quatre axes majeurs.
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Programme de reconstruction et de mise à niveau des régions sinistrées
Ce programme est destiné à la reconstruction des régions touchées par le séisme d’Al Haouz. Il vise également à renforcer les mesures pour lutter contre les impacts conjoncturels. La mise en œuvre de ce programme sera, selon la ministre, rapide, conformément aux Hautes instructions royales, et reposera sur une approche intégrée et une gouvernance coordonnée, impliquant divers intervenants, y compris l’Agence de développement du Haut Atlas.
Le financement proviendra du Budget général de l’État, des collectivités territoriales, du Fonds spécial de solidarité dédié à la gestion des effets du tremblement de terre et du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, en plus de l’aide et de la coopération internationale. En parallèle, une enveloppe supplémentaire sera mobilisée pour honorer les engagements du dialogue social.
La gestion des ressources hydriques sera également une priorité, avec l’accélération de la mise en œuvre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, ainsi que le soutien des intrants agricoles pour atténuer l’inflation et renforcer le pouvoir d’achat des citoyens.
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Consolidation des fondements de l’État social
D’après Nadia Fettah, la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) de base pour les catégories démunies sera poursuivie. De plus, l’aide sociale directe sera progressivement opérationnalisée en s’appuyant sur le Registre social unifié, conformément aux directives royales. Ce programme vise à couvrir 60% des familles marocaines qui ne sont actuellement pas incluses dans les régimes de sécurité sociale. Chaque famille ciblée recevra une aide sociale directe d’au moins 500 DH, quelle que soit sa composition.
Ce volet de la réforme sociale sera accompagné par le parachèvement du cadre juridique relatif à la réhabilitation du système national de santé et la poursuite de la réforme du système de l’éducation et de la formation.
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Réformes structurelles
Le Maroc s’engage à poursuivre la mise en œuvre de réformes structurelles importantes. Cela comprend le parachèvement de la réforme du système de justice pour renforcer l’État de droit et garantir la sécurité juridique et judiciaire, éléments essentiels pour la réalisation du développement global. De plus, les Hautes instructions royales relatives à la révision du Code de la famille seront mises en œuvre.
En outre, l’investissement productif sera un levier essentiel pour relancer l’économie nationale et renforcer le pays dans les secteurs productifs prometteurs. Cela passera par l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement, contribuant ainsi à la mise en application des réformes structurantes dans les domaines de l’agriculture, du tourisme, de la réforme de l’administration, et du processus de déconcentration administrative et de régionalisation avancée.
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Soutenabilité des finances publiques
La réforme de la loi organique relative à la loi de Finances sera un point d’attention majeur, tout comme le développement de financements innovants, a affirmé la responsable gouvernementale. Le portefeuille public sera optimisé et son rendement amélioré, tout en veillant à la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la réforme fiscale et à la gestion maîtrisée et rationnelle des dépenses de fonctionnement de l’administration.
Par ailleurs, la ministre a précisé que le PLF pour 2024 repose sur des hypothèses tablant sur un taux de croissance de 3,7% et un déficit budgétaire limité à 4% du PIB. Ces priorités gouvernementales illustrent l’engagement du Maroc à relever les défis économiques actuels et à poursuivre son développement dans un contexte mondial complexe, a-t-elle soutenu.
Enfin, il convient de souligner que suite à la présentation du projet de loi de Finances 2024, des discussions se tiendront au Parlement en vue de finaliser les mesures nécessaires pour l’adoption du budget de 2024. Les réformes sociales annoncées par le Souverain occuperont une place centrale dans les débats parlementaires au cours des prochains jours.
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