LF2025 : une réforme fiscale au service des entreprises marocaines ?
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La loi de finances 2025 marque une nouvelle phase dans la réforme fiscale engagée au Maroc depuis plusieurs années. Elle vise à créer un cadre fiscal plus stable et prévisible, permettant aux entreprises, en particulier les TPE et PME, de mieux anticiper leurs obligations fiscales et d’optimiser leur gestion financière. Cette réforme s’inscrit dans une volonté plus large de modernisation et de simplification des procédures fiscales. Elle vise aussi à favoriser l’investissement et la mise en conformité des entreprises.
Parmi les principales mesures annoncées figure l’harmonisation progressive de l’impôt sur les sociétés (IS). Actuellement, il y a une disparité dans les taux appliqués aux entreprises, ils varient entre 10%, 20% et 30%, a expliqué l’économiste Mehdi El Fakir. Il s’exprimait à l’occasion d’un webinaire organisé par la fondation Création d’entreprises et qui avait pour thème « La loi de finances 2025 : la fiscalité des entreprises ».
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Selon lui, la réforme prévoit ’à l’horizon 2026, un taux unique de 20%, qui sera appliqué à toutes les entreprises. Ceci va permettre une plus grande équité fiscale et une simplification des calculs d’imposition.
Il a ajouté que certaines mesures de la LF2025 ont permis d’alléger la charge fiscale des entreprises, notamment l’augmentation du plafond de déductibilité fiscale pour les véhicules de tourisme, qui passe de 300.000 à 400.000 dirhams. Cela permet aux entreprises de mieux amortir leurs investissements dans des équipements indispensables à leur activité. Par ailleurs, un abattement de 60% est accordé sur la plus-value des cessions d’immobilisations détenues depuis plus de huit ans, à condition que les fonds soient réinvestis. Cette incitation fiscale encourage ainsi la modernisation du parc d’actifs des entreprises et stimule la croissance économique.
L’anticipation fiscale : une nécessité pour les chefs d’entreprise
Par ailleurs, l’économiste invite les chefs d’entreprise marocains à avoir une approche proactive pour gérer efficacement leurs obligations fiscales. Une mauvaise anticipation peut entraîner des pénalités importantes, tandis qu’une gestion rigoureuse permet d’optimiser les charges fiscales et d’éviter les redressements.
Trop souvent, les TPE et PME découvrent leurs obligations fiscales au dernier moment, notamment lors de la clôture des bilans. Cette approche réactive peut s’avérer risquée et coûteuse. Une planification fiscale efficace permet d’anticiper l’IS et d’exploiter au mieux les dispositifs favorables instaurés par la loi de finances 2025. Par exemple, en identifiant à l’avance les opportunités de réinvestissement des plus-values sur immobilisations, une entreprise peut bénéficier d’un abattement de 60 %, allégeant ainsi sa charge fiscale tout en favorisant son développement, a expliqué le fiscaliste.
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Pour lui, c’est dans cette optique que les experts-comptables et les conseillers fiscaux jouent un rôle crucial dans cette démarche. Ils aident les entreprises à comprendre et interpréter les évolutions législatives, à optimiser leurs choix fiscaux et à éviter les erreurs déclaratives. Toutefois, les dirigeants doivent eux aussi s’impliquer dans la gestion fiscale de leur entreprise, en s’informant régulièrement sur les réformes en cours et en adoptant des outils de suivi adaptés.
La digitalisation constitue un atout majeur dans cette stratégie. Grâce aux nouvelles solutions numériques mises à disposition par l’administration fiscale, les entreprises peuvent suivre en temps réel leur situation fiscale, anticiper leurs paiements et éviter ainsi les mauvaises surprises. En outre, la dématérialisation réduit la charge administrative liée aux déclarations et facilite la mise en conformité avec la réglementation en vigueur.
Une veille fiscale régulière est également essentielle. Les chefs d’entreprise doivent rester informés des évolutions réglementaires et participer aux événements organisés par les associations professionnelles et les chambres de commerce. Ces opportunités de formation et d’échange permettent de mieux comprendre les implications des nouvelles mesures fiscales et d’adopter les bonnes pratiques en matière de gestion financière.
Fiscalité des TPE-PME : entre obligations et opportunités
La fiscalité est souvent perçue comme une contrainte par les entreprises, en raison des charges qu’elle impose et des obligations déclaratives qu’elle entraîne. Pourtant, elle peut également être un levier stratégique pour optimiser la gestion financière et stimuler la croissance des TPE et PME marocaines, a déclaré Mehdi El Fakir.
La loi de finances 2025 apporte plusieurs réformes destinées à simplifier et alléger la fiscalité des petites entreprises. Outre la convergence vers un taux unique de 20% pour l’IS, les nouvelles dispositions encouragent l’investissement et la mise en conformité des entreprises. L’augmentation du plafond de déductibilité des véhicules de tourisme et l’abattement sur les plus-values de cession d’immobilisations offrent aux entreprises des opportunités d’optimisation fiscale qu’il est important de saisir.
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Par ailleurs, la modernisation de l’administration fiscale et la généralisation des procédures numériques constituent une avancée significative pour les TPE et PME. La facturation électronique et la dématérialisation des déclarations fiscales permettent de gagner en efficacité et en transparence, réduisant ainsi les risques d’erreurs et de pénalités. Ces évolutions facilitent la mise en conformité des entreprises et contribuent à une meilleure gestion de leur trésorerie.
Pour tirer pleinement parti de ces réformes, les dirigeants d’entreprise doivent adopter une approche proactive et stratégique de la fiscalité. Une bonne maîtrise des nouvelles dispositions permet non seulement d’éviter les sanctions, mais aussi d’optimiser les ressources financières et d’améliorer la rentabilité.
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