Le Maroc réoriente ses importations ovines pour sauver son cheptel national

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Le Maroc réoriente ses importations ovines pour sauver son cheptel nationalUn troupeau de mouton @ LeBrief / Ayoub Jouadi

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Confronté à une baisse inquiétante de son cheptel et à des conditions climatiques de plus en plus défavorables, le Maroc opère un tournant stratégique en matière d’importations de bétail. Le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia révèle que le Royaume privilégie désormais l’introduction d’ovins destinés non plus à l’abattage, mais à l’engraissement et à la reproduction.

S’appuyant sur un rapport de la Commission européenne, le journal souligne que le Maroc a absorbé près de 80% des exportations ovines de l’Union européenne au cours des deux premiers mois de 2025, soit environ 113.000 têtes de moutons importées. Cette orientation traduit, selon Al Ahdath Al Maghribia, une volonté claire de reconstituer durablement le cheptel national, fortement affecté par plusieurs années de sécheresse.

Le quotidien précise que les importations destinées à l’abattage ont chuté de 14%, avec un recul de 70% des volumes globalement destinés au marché marocain. L’Espagne demeure le principal fournisseur, suivie par la Roumanie et le Portugal, tandis que l’Australie gagne progressivement du terrain hors du périmètre européen.

Lire aussi: Aïd Al-Adha : les vendeurs impactés par l’appel à préserver le cheptel

Cette stratégie s’inscrit dans un plan d’envergure porté par les hautes orientations royales et récemment détaillé par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari. Ce plan comprend notamment un dispositif de soutien aux éleveurs, visant à résorber l’endettement des petites exploitations. En effet, environ 50.000 éleveurs bénéficieront d’une annulation partielle de leurs dettes, pour un montant total estimé à 700 millions de dirhams, indique Al Ahdath Al Maghribia.

Dans ce sens, le ministère met en œuvre une série de mesures structurelles : subventions pour l’alimentation animale, traçabilité renforcée via le marquage systématique des femelles ovines et caprines ainsi que l’interdiction de leur abattage. À terme, les autorités ambitionnent de porter le nombre de femelles reproductrices à plus de 8 millions d’ici à mai 2026.

Pour encourager leur conservation, une prime directe de 400 DH par tête identifiée sera versée aux éleveurs. Le but de cette initiative est de reconstruire un cheptel national plus résilient, capable de répondre aux enjeux alimentaires et climatiques à venir.

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