Langue amazighe © DR
Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saad Barrada, avait annoncé lors de son passage devant la Chambre des représentants que plus de 3.000 enseignants du primaire seront formés à l’enseignement de la langue amazighe pour « améliorer le rythme de sa vulgarisation ». Lors de face-à-face avec les élus, il a précisé que 650.936 élèves bénéficient actuellement de l’enseignement de l’amazighe. Mohamed Saad Barrada a également souligné que le taux de couverture des écoles primaires a atteint 40%.
Le ministre a précisé que le nombre d’écoles primaires où la langue amazighe est enseignée est désormais de 3.400. Il s’est même permis une comparaison pour montrer les avancées significatives faites dans ce sens. En 2021, le nombre d’enseignants affectés à l’enseignement de la langue amazighe ne dépassait pas 200. Cependant, 400 enseignants ont été ajoutés en 2022, 600 en 2023, et 650 en 2024, a-t-il ajouté.
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Selon lui, ces efforts s’inscrivent dans le cadre d’un programme qui vise à renforcer la place de la langue amazighe dans le système éducatif marocain. Mais à quel prix ? Depuis un certain temps les enseignants sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils appellent une « imposition » des heures. Puisque ces derniers doivent faire 30 heures hebdomadaires. Pour clore le débat, le ministère a adressé une correspondance au directeur des programmes de l’enseignement primaire, au directeur de l’académie régionale de l’éducation et de la formation de la région Drâa-Tafilalet, par l’intermédiaire de Mohamed Zerouali, directeur des programmes de l’enseignement primaire
Dans cette lettre précise que, selon l’article 10 du statut spécifique des fonctionnaires de l’Éducation nationale, les enseignants de langue amazighe sont classés comme « enseignants du primaire » et doivent, à ce titre, assurer 30 heures de travail hebdomadaire. Le ministère justifie cette décision par des textes réglementaires, notamment le programme scolaire établi en 2021, l’arrêté ministériel n° 21-100 relatif au cycle primaire, et plusieurs notes ministérielles sur l’introduction progressive de l’enseignement de la langue amazighe dans les écoles publiques.
Une organisation complexe pour une langue officielle
La mise en œuvre de l’enseignement de la langue amazighe repose sur une organisation minutieuse. Les établissements primaires comptant plus de 300 élèves sans cours de langue amazighe doivent désigner un enseignant spécialisé. Chaque classe doit bénéficier de trois heures hebdomadaires, et les emplois du temps doivent permettre à chaque enseignant de couvrir au moins huit classes par semaine.
Cependant, le ministère reconnaît le manque de ressources humaines dans cette discipline. Pour y remédier, il autorise l’affectation d’un enseignant à plusieurs établissements si nécessaire. De plus, les enseignants dont l’horaire est incomplet doivent compléter leurs heures avec des séances de soutien scolaire, des activités de vie scolaire et des formations continues, sous la supervision des inspecteurs et directeurs.
Cette charge horaire de 30 heures est vivement critiquée par les enseignants, qui la considèrent excessive et mal adaptée à leur rôle. Ils dénoncent une surcharge de travail, notamment dans un contexte où l’introduction de la langue amazighe reste progressive et les ressources pédagogiques insuffisantes.
Les enseignants soulignent également un déficit de formation initiale et continue, ainsi qu’un manque de matériel didactique. Cette situation complique leur mission et impacte à la qualité de l’enseignement. Pour eux , imposer un tel volume horaire sans tenir compte de ces réalités risque de compromettre la réussite de la généralisation de la langue amazighe dans le système éducatif.
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La décision du ministère reflète une volonté politique de promouvoir la langue amazighe, reconnue comme langue officielle depuis 2011. Toutefois, la mise en œuvre de cette réforme révèle des défis organisationnels et des lacunes dans les moyens disponibles.
Une révision des horaires et une adaptation des conditions de travail semblent indispensables pour répondre aux attentes des enseignants et assurer un apprentissage de qualité. Une meilleure coordination entre le ministère, les académies régionales et les établissements pourrait également aider à surmonter les obstacles actuels.
La généralisation de l’enseignement de la langue amazighe est louable, mais sa réussite dépendra d’un équilibre entre exigences réglementaires et réalité du terrain. Le dialogue entre les différentes parties prenantes sera essentiel pour parvenir à une solution satisfaisante et durable
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