Accueil / Société

Faut-il s’inquiéter de la baisse du niveau de la mer ?

Temps de lecture :

Faut-il s'inquiéter de la baisse du niveau de la mer ?La plage Oualidia © DR

Pendant que les préoccupations environnementales mondiales se concentrent sur les menaces liées au réchauffement climatique, l’attention est souvent portée sur la montée des eaux menaçant de submerger des zones côtières. Cependant, un phénomène apparemment paradoxal est observé récemment : le recul du niveau de la mer le long des côtes marocaines. Ce phénomène, bien que surprenant à première vue, est lié à des mécanismes naturels bien connus et ne doit pas être confondu avec des événements catastrophiques tels que les tsunamis. Les détails.

Le recul temporaire du niveau de la mer peut susciter des inquiétudes quant à la possibilité d’un tsunami, en raison de la méconnaissance des processus maritimes sous-jacents. Récemment, des vidéos montrant ce recul du niveau de la mer ont circulé largement sur les réseaux sociaux, amplifiant les craintes et les peurs parmi le public.

Cependant, contrairement aux tsunamis, qui résultent de secousses sismiques sous-marines entraînant des déplacements soudains du fond marin, la baisse du niveau de la mer observée est principalement due aux cycles naturels des marées. Ces changements, qui se produisent régulièrement en fonction des phases lunaires et des alignements célestes, ne doivent pas être interprétés comme des signes de catastrophes imminentes, mais plutôt comme des manifestations normales des phénomènes océaniques.

Un phénomène naturel

La Direction générale de la météorologie (DGM) a tenu à clarifier le phénomène de la baisse actuelle du niveau de la mer, en expliquant que cette variation est due à des processus naturels récurrents et prévisibles. Selon la DGM, pour comprendre ce phénomène, il est essentiel de se pencher sur le rôle des marées, qui sont influencées principalement par les forces d’attraction gravitationnelle exercées par la Lune et le Soleil sur la Terre. Lorsque la Lune et le Soleil sont alignés, comme lors de la pleine lune, leurs effets gravitationnels se combinent, entraînant des fluctuations maritimes plus marquées.

Contrairement aux tsunamis, qui sont causés par des séismes sous-marins provoquant un déplacement soudain du fond marin, les marées représentent un phénomène oscillatoire régulier. Les marées se caractérisent par des cycles alternés de montée (marée haute) et de descente (marée basse) du niveau de la mer.

Ces écarts sont donc une partie intégrante des cycles naturels océaniques et ne constituent pas une anomalie climatique ou une menace pour les côtes. Ainsi, les fluctuations observées sont normales et font partie du cycle naturel des marées, régi par l’influence gravitationnelle des corps célestes.

Lire aussi : Le Maroc bientôt «Tsunami ready» 

Rythme des marées : quotidien, mensuel et saisonnier

Pour mieux comprendre ces changements, il est utile de se pencher sur les différents rythmes des marées, comme l’explique la DGM En effet, sur les côtes marocaines, les marées suivent un modèle semi-diurne. Cela signifie que l’on observe deux marées hautes et deux marées basses chaque jour, séparées par un intervalle moyen d’environ 12 heures et 25 minutes. Ce cycle est influencé par la rotation de la Terre ainsi que par la position relative de la Lune et du Soleil.

Les variations mensuelles des marées résultent de la combinaison des mouvements de la Lune et du Soleil. D’après la DGM, les pleines mers les plus fortes et les basses mers les plus faibles se produisent généralement lors des nouvelles lunes et des pleines lunes, moments où l’alignement de ces corps célestes accentue les effets gravitationnels.

En outre, les marées sont également influencées par les saisons. Selon la DGM, les équinoxes de printemps et d’automne, lorsque le Soleil se trouve dans le plan équatorial terrestre, produisent des marées plus extrêmes. Les équinoxes entraînent des marées hautes plus élevées et des marées basses plus basses en raison des effets gravitationnels maximisés.

Les dernières données fournies par le modèle de prévision des marées de la DGM montrent que le niveau le plus bas de la mer pour le mois de juillet 2024 a été enregistré le 23 juillet. Ce jour-là, lors de la pleine lune, la Terre, la Lune et le Soleil étaient presque parfaitement alignés, ce qui a produit des niveaux de marée particulièrement bas : entre 0,15 et 0,20 mètre en Méditerranée et jusqu’à 0,60 mètre dans l’océan Atlantique.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Alerte météo : averses orageuses ce vendredi suivies d’un temps chaud prolongé

Société - Vendredi, des orages violents frappent plusieurs provinces, tandis qu’une forte chaleur s’installe jusqu’à mardi, affectant une grande partie du Royaume, selon la DGM.

Rédaction LeBrief - 20 juin 2025

Criminalité transnationale : le Maroc renforce la coopération judiciaire internationale

Société - Le procureur général du Roi a réaffirmé l’importance de la coopération judiciaire internationale dans la lutte contre la criminalité transnationale.

Mbaye Gueye - 19 juin 2025

Les institutions de médiation face aux défis du numérique

Société - Face à la transformation numérique, le Médiateur du Royaume alerte sur les limites de l’intelligence artificielle dans les services administratifs.

Mbaye Gueye - 19 juin 2025

Où en est le projet d’interopérabilité bus/tramway ?

Société - Le projet d’interopérabilité bus/tramway à Casablanca avance lentement, freiné par des enjeux tarifaires malgré une infrastructure technique presque prête.

Hajar Toufik - 19 juin 2025

Marhaba 2025 : l’aéroport Fès-Saïss mobilisé pour accueillir les Marocains du monde

Société - Dans le cadre de l’opération Marhaba 2025, l’aéroport Fès-Saïss renforce son dispositif d’accueil des Marocains résidant à l’étranger.

Mouna Aghlal - 19 juin 2025

Alerte météo : fortes chaleurs, averses orageuses, grêle et rafales attendues

Société - La DGM prévoit de fortes averses orageuses accompagnées de grêle locale et de rafales, ainsi qu’un temps chaud pour jeudi et vendredi dans plusieurs provinces du Royaume.

Mouna Aghlal - 19 juin 2025
Voir plus

Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025

Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025

Aïd Al-Adha : amende pour le sacrifice du mouton ? Le vrai du faux

Société - À quelques semaines de Aïd Al-Adha, une rumeur sur une prétendue amende pour le sacrifice du mouton sème le doute chez les Marocains.

Hajar Toufik - 16 mai 2025

IA : avons-nous encore un libre arbitre ?

Dossier - Confiance dans les GPS, les avis en ligne ou des suggestions d'algorithme, nous déléguons notre libre-arbitre à des logiques invisibles.

Sabrina El Faiz - 3 mai 2025

Métier passion au Maroc, la réalité derrière le rêve

Dossier - Sommes-nous tous voués à souffrir ? Quand on aime son métier passion, on ne compte apparemment pas ses heures.

Sabrina El Faiz - 18 janvier 2025

Affaire Escobar du Sahara : Latifa Raâfat cible de cyberharcèlement

Société - Dans l’affaire «Escobar du Sahara», une déclaration de Saïd Naciri relance l'attention sur Latifa Raâfat, aujourd’hui prise dans une tourmente médiatique inattendue.

Hajar Toufik - 14 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire