Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Entreprises au Maroc : quels enjeux économiques ?

Entreprises au Maroc : quels enjeux économiques ?

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Le Conseil national de l’entreprise de la Confédération générale des entreprises du Maroc s’est tenu le 17 janvier. La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a saisi l’occasion pour détailler les différents chantiers fiscaux qui concernent le secteur privé dans la loi de Finances 2023. Le point avec Abdellah El Fergui, président de la Confédération des TPE/PME.

Temps de lecture : 4 minutes

La loi de Finances pour l’année 2023 (LF 2023) prévoit plusieurs changements fiscaux. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a tenu, le 18 janvier, son Conseil national de l’entreprise, en présence de la ministre des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Au cours de cette réunion, la ministre a passé en revue les dispositions de la LF 2023. De plus, elle s’est attardée sur les perspectives de l’économie nationale et les grands chantiers fiscaux engagés par son département concernant le secteur privé.

S’adressant aux représentants de ce secteur, la ministre a déclaré : «Votre mobilisation est capitale. Le gouvernement ne peut pas agir seul pour assurer le développement économique». Elle ajoute : «Nous vous attendons pour davantage d’innovation, de valorisation du capital humain et de sa formation, de création d’emploi et de richesse, et d’investissement massif dans toutes les régions du Royaume».

Contacté par la rédaction de LeBrief, Abdellah El Fergui, président de la Confédération des Très petites entreprises (TPE) et Petites et moyennes entreprises (PME), nous a accordé une interview sur ce sujet. Selon lui, «les dispositions de la LF 2023 ne correspondent pas aux attentes des TPE ni des PME, surtout après les trois années de crise liées à l’inflation, à la Covid-19, à la hausse des prix et à la sécheresse (…) c’est comme si on enrichit les riches et on appauvrit les pauvres».

En outre, au Maroc, il y a une guerre de chiffres. Ceux qui sont présentés par certaines institutions ne reflètent pas la réalité, selon notre interlocuteur.

Lire aussi : Loi de Finances 2023 : zoom sur la fiscalité des particuliers et des auto-entrepreneurs

Les entreprises sont-elles satisfaites ?

La LF 2023 n’inquiète aucunement les entreprises nationales. C’est ce qu’a exprimé Chakib Alj, le président de la CGEM. «Le patronat parle au nom des grandes entreprises sans prendre en compte les PME et les TPE. Ce n’est pas une affirmation réaliste», souligne Abdellah et Fergui.

Par ailleurs, Chakib Alj a rappelé les engagements du gouvernement, notamment que la réforme de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et celle de la fiscalité locale soient traitées dans la LF 2024.

Le président de la Confédération des TPE/PME nous explique que «la CGEM avait présenté ses 15 recommandations au gouvernement. Celles-ci n’ont pas été prises en compte. Il y a un jeu entre les deux parties, c’est donnant donnant. En revanche, les TPE et PME sont en dehors de tout cela». 

S’agissant du budget alloué à la charte d’investissement, Nadia Fettah Alaoui a indiqué que le gouvernement a consacré plus de trois milliards de DH (MMDH) à cette stratégie. Pour Abdellah El Fergui, ce montant n’est pas suffisant. «L’ex-ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, avait consacré à la stratégie de l’accélération industrielle 20 MMDH. Alors si on compare ce montant au budget présenté dans la LF 2023, on remarque qu’il y a une grande différence». 

Lire aussi : Le taux de croissance fixé par le NMD irréalisable

Des ambitions irréalistes

Le gouvernement ambitionne d’atteindre une part de 65% d’investissement privé à l’horizon 2035. Notre interlocuteur considère que c’est un objectif irréaliste. «Pour atteindre cet objectif, il faut d’abord associer les TPE et les PME comme ont fait plusieurs pays. Leur contribution à l’économie du Maroc est très importante». Il ajoute : «Le secteur privé, ce n’est pas le patronat ou les grandes entreprises. 95% des sociétés sont des TPE et PME. C’est cela la réalité du secteur privé au Maroc». 

Enfin, notre intervenant a proposé de créer une agence qui accompagne les TPE et PME dans toutes les régions du Maroc. Pour rappel, la LF 2023 a fixé le taux de l’impôt sur les sociétés retenu à la source à 5%. Cela concerne les rémunérations allouées aux personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés et versées par l’État, les collectivités territoriales et les établissements et entreprises publics et leurs filiales.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Entreprises Maroc

Fraises marocaines : comment l’UE s’est prise à son propre jeu

Les fraises marocaines suscitent une méfiance chez les consommateurs espagnols, alimentée par la désinformation et les préoccupations sanita…
Entreprises Maroc

Tarification du carbone : clé de voûte de la lutte contre le changement climatique

Dans le contexte actuel de l'économie mondiale, la corrélation entre les activités économiques et les émissions de gaz à effet de serre (GES…
Entreprises Maroc

L’entrepreneuriat vu par l’Observatoire marocain des très petites, petites et moyennes entreprises (OMTPME)

L’emploi des jeunes reste un défi majeur en Afrique et le Maroc ne fait pas exception à la règle. Face à la capacité limitée du marché de tr…
Entreprises Maroc

Baromètre des flottes et de la mobilité : quel est le moral des entreprises ?

Vous l’aurez compris, les gestionnaires de flottes marocains expriment un optimisme notable quant à l'avenir de leurs parcs automobiles. Sel…
Entreprises Maroc

Décompensation du gaz butane : le gouvernement passe à l’action

C'est décidé depuis plusieurs mois : le gouvernement Akhannouch a opté pour une suppression progressive des subventions des produits de prem…
Entreprises Maroc

Classe moyenne marocaine : mirage ou réalité ? Pr. Nabil Adel répond

Dans son étude « Classes moyennes au Maroc : au-delà des perceptions, que disent les chiffres ? » le Policy center for the new South rapport…
Entreprises Maroc

Vision 2024 : le Maroc investit massivement dans son réseau ferroviaire et aéroportuaire

Face aux défis croissants de la mobilité et au besoin d'innovation dans les infrastructures de transport, le Maroc dévoile un projet colossa…
Entreprises Maroc

Croissance au Maroc : les prévisions optimistes de la BERD

Le dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) décrit les dynamiques économiques des régions q…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire