Drame de Melilia : le migrant face aux politiques
Des migrants tentant un assaut groupé contre la clôture métallique au niveau de la province de Nador © DR
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Vendredi dernier, environ 2.000 migrants en situation irrégulière ont tenté de s’infiltrer au préside occupé de Melilia. Armées d’objets tranchants, de pierres et de matraques, ces personnes ont pris d’assaut la clôture de fer qui sépare la ville occupée de Nador. Ainsi, les forces de l’ordre marocaines et espagnoles sont intervenues. Ces opérations dissuasives ont entrainé des morts et blessés, une tragédie qui a pris une dimension internationale avec l’intervention de plusieurs organismes.
Des centaines de migrants et des membres des forces de l’ordre ont été blessés lors de cette tragédie, en sus de la mort de 23 migrants. Les blessés se trouvent actuellement à l’Hôpital Hassani de Nador et au CHU d’Oujda, bénéficiant d’une intense surveillance médicale.
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L’Algérie, pays complice ?
Le Maroc a accusé Alger de “laxisme délibéré”. L’ambassade du Maroc en Espagne avait souligné, dans un communiqué relayé par l’agence de presse espagnole EFE, que «les assaillants se sont infiltrés à la frontière avec l’Algérie, profitant du laxisme délibéré du pays dans le contrôle de ses frontières avec le Maroc».
Interrogés par cette agence, quatre émigrants subsahariens ont révélé avoir été hébergés en Algérie, avant de se diriger vers la frontière marocaine. En effet, plusieurs émigrés passent par la Libye et l’Algérie pour arriver au Royaume, en dépit de la fermeture officielle des frontières avec Alger.
Le nord du Maroc est une zone tampon et une porte vers l’Eldorado européen. Ayant comme seul objectif de rejoindre le Vieux continent, l’émigré en situation irrégulière est prêt à tout. La fermeture et le renforcement des frontières européennes ne sont qu’un appel plus intense à la migration. L’interdit est certainement le piment des envies. Les personnes issues des pays en développement ont une imagination collective erronée de l’Europe, qui ne cesse, d’ailleurs, de nourrir ces idées migratoires.
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Une tragédie à dimension internationale
Le chef de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a réclamé une enquête sur cet évènement tragique, en dénonçant le traitement violent de ces migrants. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a lancé également une mission d’information dans la province de Nador. Son objectif est d’enquêter sur les dessous du drame survenu vendredi dernier.
Par ailleurs, la Commission européenne avait souligné que «ces personnes ne sont pas autorisées à demander la protection internationale pour leur situation individuelle». Concernant les actions policières menées, l’organisme européen dénonce qu’elles «ne respectent pas les exigences de protection des droits de l’Homme», stipulées par les règlements européens, les traités de l’Union et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
Une chose est certaine, ce qui se passe en Afrique subsaharienne actuellement, notamment la famine, les conflits politiques, l’expansion du terrorisme… sont tous des facteurs qui poussent des milliers de personnes à risquer leur vie pour trouver de meilleures opportunités ailleurs. Les efforts déployés au niveau des frontières par les différents pays doivent ainsi être davantage orientés vers l’Afrique. Le drame survenu la semaine dernière n’est qu’une conséquence de la précarité et de misère de millions d’Africains désespérées.
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