Diesel, hybride, électrique : le Maroc et la mobilité durable
première édition de l’Auto Expo, un salon exclusivement dédié aux véhicules hybrides et électriques du 18 au 28 septembre à Casablanca © Le Brief
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Au Maroc comme ailleurs, l’avenir de l’automobile ne rime plus avec diesel. Les arguments techniques et économiques s’accumulent : coûts d’entretien élevés, usure prématurée et surtout incompatibilité avec les objectifs climatiques. Mais si le diesel recule, le 100 % électrique peine encore à séduire, faute d’infrastructures adaptées. Entre ces deux extrêmes, l’hybride, notamment auto-rechargeable, apparaît comme une solution pragmatique, mieux adaptée aux réalités des routes marocaines. Reste que la question des batteries — leur durée de vie et leur certification — s’impose désormais comme un enjeu central pour les consommateurs et les industriels.
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Pendant des décennies, le diesel a été présenté comme une solution économique et robuste. Mais aujourd’hui, ses limites apparaissent au grand jour. Avec ses besoins en compression extrême, « le moteur thermique diesel demande beaucoup de compression et beaucoup de chaleur. On parle de 22 bars, on parle de 700 degrés », explique Charif Ragueh, directeur régional des agences Nord de Toyota, à l’occasion de la première édition de l’Auto Expo, salon exclusivement dédié aux véhicules hybrides et électriques, organisé du 18 au 28 septembre à Casablanca. Résultat : le diesel use rapidement les moteurs et alourdit les factures d’entretien. Injecteurs, pompe à injection, rampe commune : autant de pièces qui, après 15 à 20 ans, peuvent coûter jusqu’à 80.000 dirhams à remplacer.
À l’inverse, « l’essence demande moins de compression et moins de chaleur, elle est plus fiable et plus simple qu’un véhicule diesel », poursuit-il. Mais cette alternative reste transitoire et ne répond pas aux enjeux environnementaux de demain.
La batterie, de mythe fragile à atout stratégique
Le talon d’Achille de l’électrique est souvent résumé en un mot : batterie. Pourtant, les statistiques bousculent les idées reçues. « Toyota vend de l’hybride depuis 1997. Mondialement, il y a plus de 25 millions de voitures hybrides Toyota et Lexus, et 98% de ces voitures roulent toujours avec leur batterie d’origine », rappelle Charif Ragueh.
La durée de vie moyenne annoncée est de 20 à 25 ans, soit l’équivalent de celle d’un véhicule thermique. Autre évolution majeure : le prix. « La batterie coûtait 50.000 dirhams, maintenant 30 000. Dans 5 ans, elle va coûter 10.000, et dans quelques années, 5.000 », détaille le responsable du stand Toyota.
Loin d’être un gouffre financier, la batterie devient un atout stratégique, renforcé par l’arrivée d’outils de certification comme le Power Check Control (PKC). « C’est un certificat officiel, reconnu mondialement par CARA, le seul organisme habilité à certifier les batteries », explique Aziza Farhi, directrice des opérations d’Evccat, spécialisée dans l’installation de bornes pour véhicules électriques et hybrides rechargeables. Pour les acheteurs de véhicules d’occasion, cette garantie est un gage de transparence, transformant la batterie en véritable “carte grise” de l’électromobile.
L’hybride auto-rechargeable : une solution pragmatique pour le Maroc
Le Maroc, comme de nombreux pays émergents, se heurte à un obstacle majeur : l’absence d’infrastructures de recharge suffisantes. « On n’a pas assez d’infrastructures sur les routes pour les bornes publiques. Que ce soit dans les stations de service, les centres commerciaux ou les hôtels, on n’en voit pas encore beaucoup », souligne-t-elle.
C’est précisément sur ce terrain que l’hybride auto-rechargeable tire son épingle du jeu. Contrairement à l’hybride rechargeable, il n’exige aucune borne : « Vous n’avez pas besoin de recharger dans une borne. C’est auto-rechargeable », insiste Charif Ragueh.
Voiture électrique : comment la révolution s’est mise en marche ?
Concrètement, la batterie se recharge grâce au freinage régénératif ou à l’action du moteur thermique. Résultat : « en conduite urbaine, 55% de votre trajet est à 100% électrique », explique-t-il. Une donnée qui illustre le pragmatisme de cette technologie, adaptée aux automobilistes marocains qui parcourent de longues distances.
L’électrique, un avenir encore en suspens
Malgré son image de mobilité propre et moderne, le tout-électrique reste confronté à deux obstacles de taille : le prix initial des véhicules et la faiblesse criante des infrastructures. « C’est ce qui craint les conducteurs des véhicules électriques et ce qui bloque aussi la vente des véhicules électriques actuellement », observe Aziza Farhi.
Si les particuliers peuvent s’équiper de bornes domestiques via des installateurs privés, l’absence de couverture nationale rend encore impossible une adoption massive. Ce paradoxe illustre une transition à deux vitesses : une technologie mature et accessible d’un côté, mais un réseau public embryonnaire de l’autre.
Quel futur pour la mobilité au Maroc ?
Au-delà des choix technologiques, la transition automobile au Maroc ouvre de nouveaux horizons économiques. Le marché des bornes de recharge, des batteries certifiées et de l’entretien spécialisé représente un potentiel de croissance considérable. Pour l’État, c’est aussi un levier pour réduire la dépendance aux carburants importés et améliorer le bilan environnemental.
Mais la réussite de cette mutation dépendra de la capacité à combler le retard en infrastructures et à instaurer un climat de confiance. Comme le résume la responsable des opérations Evccat : « Actuellement, le marché est en croissance, mais malheureusement, on n’a pas encore assez de bornes pour accompagner cette évolution ». La technologie seule ne suffira pas : sans réseau fiable et sans vision à long terme, la mobilité électrique restera un horizon lointain plutôt qu’une réalité quotidienne.
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