Chronique CADENCE
Sabrina El Faiz Publié le 25/07/25 à 10:27
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Cherchez la femme

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Au Royaume des rugissements, les Lionnes de l’Atlas rugissent plus fort que jamais. Elles n’ont pas attendu les Lions pour s’imposer. Elles ont atteint la finale de la CAN féminine 2025, pour la deuxième année consécutive.

Cherchez pas, là où il y a des lionnes, pas besoin de lions. Eh bien quoi ? C’est la lionne qui chasse, nourrit la troupe, mène la stratégie… Elle n’attend pas un lion pour imposer sa force. Ces Lionnes de l’Atlas incarnent avec fierté ces femmes marocaines dans la vie professionnelle. Rares en nombre, mais puissantes en impact. Et elles en veulent, rage de réussir aux dents.

Ce lion, regardez le bien. Pendant qu’il bâille en surveillant sa crinière, c’est la lionne qui ramène le dîner, qui éduque la meute. On les connaît, ils rugissent beaucoup, prennent toute la lumière, mais quand il faut vraiment bosser, qui est sur le terrain ? Les lionnes. Et elles se taillent leur place à coups de griffes, quitte à passer pour des « folles », car ce qui est acceptable pour un homme, l’est beaucoup moins pour une femme dans le monde professionnel.

Je le dis sans filtre, c’est jubilatoire de voir ces lionnes dépasser les lions, de les voir briser le plafond de verre comme on brise un os. Quand les lions paradent, les lionnes foncent. Ils ont des fauteuils bien rembourrés, elles ont des bottes pleines de poussière. Eux parlent de « leadership », elles, font le job. C’est presque drôle de voir ces messieurs s’étonner quand une femme réussit, comme si c’était un miracle.

On en a des preuves partout autour de nous, il suffit de vouloir réparer vos lunettes messieurs. En politique, Nadia Fettah Alaoui qui gère les finances du pays comme une chef de meute, en économie, Nezha Hayat et Miriem Bensalah Chaqroun, qui pilotent les marchés et les entreprises là où beaucoup d’hommes se contentent de rugir, en santé, Raja Aghzadi et Amal Bourquia, qui sauvent des vies en toute discrétion, en culture, Asmae El Moudir réinvente les codes et dans le sport bien sûr, nos Lionnes de l’Atlas.

Mais que les petites natures se rassurent… au fond, les lionnes ne cherchent pas à piquer la place des lions.

Non, elles réinventent la jungle et ont déjà défini leur place.

La vôtre, elles n’en veulent pas !

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