Comment Casablanca deviendra un hub aérien mondial
Adil El Faker, DG de l’ONDA, lors de la présentation du 18 février 2025 DR
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Le Maroc se prépare à une décennie charnière. Après une année 2023 marquée par une croissance record du trafic aérien (+23%), l’Office National des Aéroports (ONDA) met le cap sur 2030 avec un plan d’expansion sans précédent. Casablanca, plaque tournante de la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM), est au cœur de cette transformation.
« Nous voulons faire de Casablanca un hub de référence, au même titre que Dubaï ou Istanbul », affirme Adil El Faker, DG de l’ONDA. « Les événements que nous allons accueillir, à commencer par la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, sont des catalyseurs pour accélérer le développement de nos infrastructures».
L’aéroport Mohammed V, qui accueille aujourd’hui plus de 10 millions de passagers par an, devrait voir sa capacité plus que doubler d’ici 2030, avec une ambition affichée de 25 à 30 millions de passagers annuels.
Aéroport Mohammed V, vitrine du transport aérien marocain
Situé à un carrefour stratégique entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique, l’aéroport Mohammed V de Casablanca est appelé à jouer un rôle clé dans la transformation du paysage aérien marocain.
« Casablanca est la porte d’entrée de l’Afrique francophone et un relais naturel vers l’Europe et les Amériques. Il était donc impératif de lui donner les moyens de rivaliser avec les plus grands hubs mondiaux », souligne Adil El Faker.
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Le plan de modernisation prévoit :
Un nouveau terminal dédié aux vols internationaux pour améliorer la fluidité des passagers.
Un agrandissement des pistes afin d’accueillir plus d’avions long-courriers.
Une refonte des services pour répondre aux standards des grands aéroports mondiaux (espaces duty-free, zones business, parcours passager optimisé).
L’objectif est aussi d’attirer davantage de compagnies internationales, notamment des transporteurs asiatiques et américains, afin de renforcer la connectivité du hub.
CAN 2025 et Mondial 2030 : un test grandeur nature
Avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2025 et surtout la Coupe du Monde 2030, le Maroc doit être prêt à absorber des flux de passagers sans précédent.
« Ces événements vont être un stress test pour nos infrastructures. Nous devons prouver que nous avons la capacité d’accueillir des millions de visiteurs en peu de temps, avec un niveau de service irréprochable », insiste El Faker.
L’enjeu est double : assurer une gestion fluide du trafic touristique et sportif tout en renforçant la position du Maroc comme porte d’entrée de l’Afrique.
Mise en place d’un programme Fast Track pour accélérer les formalités d’entrée.
Déploiement de la biométrie et des e-gates pour fluidifier les contrôles.
Coordination avec RAM et d’autres compagnies pour augmenter les fréquences vers les principales capitales européennes, africaines et américaines.
En 2022, le Qatar avait accueilli plus d’un million de visiteurs lors de la Coupe du Monde. L’objectif du Maroc est de dépasser ce chiffre en 2030, en misant sur la force de ses infrastructures et de son réseau aérien.
Barid Al-Maghrib a lancé un timbre-poste commémoratif dédié à la 4ᵉ Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, tenue à Marrakech. Cette initiative accompagne l’effort international visant à réduire de moitié les accidents de la route d’ici 2030. Le timbre, au design inspiré du patrimoine marocain, symbolise l’engagement du Royaume pour la sécurité routière.
L'ONDA dévoile sa stratégie « AÉROPORTS 2030 »
Monsieur Adel EL FAKIR, DG de l'ONDA a dévoilé ce mardi 18 février un plan ambitieux axé sur 3 enjeux majeurs pour hisser les infrastructures aéroportuaires aux standards mondiaux, réinventer l’expérience voyageur et positionner le… pic.twitter.com/bJfSJ0VCos
— ONDA (@ondaofficiel) February 18, 2025
Une montée en puissance régionale face à la concurrence
L’ambition du Maroc ne se limite pas à ces événements sportifs. L’ONDA veut positionner le pays comme la principale plateforme aérienne d’Afrique du Nord et concurrencer des hubs comme Le Caire, Addis-Abeba ou Lagos.
« Nous avons un positionnement unique. Contrairement à d’autres hubs africains, nous avons une stabilité politique, une infrastructure moderne et une compagnie aérienne en pleine expansion. Nous devons capitaliser sur ces atouts », détaille El Faker.
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Dans ce cadre, plusieurs initiatives stratégiques sont en cours :
Une refonte du modèle économique de l’aéroportuaire marocain, avec plus de services premium pour séduire les passagers en correspondance.
Un renforcement des infrastructures de fret, afin de capter une part du marché de la logistique aérienne en Afrique.
Un partenariat avec des acteurs privés, notamment pour développer de nouvelles zones commerciales et hôtelières autour des aéroports.
Un financement ambitieux
Pour mener à bien cette transformation, l’ONDA prévoit plusieurs milliards de dirhams d’investissement d’ici 2030.
« Nous ne pouvons pas tout financer seuls. Nous allons nous appuyer sur des partenaires privés et des investisseurs internationaux pour développer nos infrastructures », explique le DG de l’ONDA.
Mais plusieurs défis restent à relever. Attirer plus de compagnies aériennes, notamment asiatiques et américaines.
Éviter les retards dans les travaux, un écueil fréquent dans les grands projets d’infrastructures.
Maintenir un équilibre entre croissance et durabilité, en intégrant des solutions écologiques dans la gestion des aéroports.
« Nous voulons un développement durable, avec des aéroports plus verts et plus intelligents. L’objectif est de réduire notre empreinte carbone tout en garantissant une croissance continue », assure El Faker.
Casablanca, hub de demain
D’ici 2030, le Maroc pourrait voir son trafic aérien dépasser les 50 millions de passagers annuels. Avec un hub modernisé à Casablanca, une Royal Air Maroc renforcée et des infrastructures aux standards internationaux, le royaume ambitionne de se hisser au sommet du transport aérien mondial.
« Nous avons une opportunité unique de positionner le Maroc comme un acteur clé du transport aérien. Tout est en place : une vision, des moyens et une ambition claire. Maintenant, il faut exécuter », conclut Adil El Faker.
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