Cherté de vie : le citoyen se révolte
Des manifestants défilent à Rabat, à l’appel du Front social marocain, le 4 décembre 2022 © DR
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Les Marocains n’en peuvent plus de l’explosion des prix. L’inflation mondiale a frappé de plein de fouet le pouvoir d’achat des citoyens. Entre les salaires qui stagnent et la hausse des coûts des produits alimentaires et non alimentaires, il n’est plus question de rester muet. En réponse à ce décalage et « cette injustice », des milliers de citoyens ont choisi de crier haut et fort : « Tous contre la cherté de la vie, l’oppression et la répression ».
À l’initiative du Front social marocain (FSM), près de 3.000 Marocains se sont réunis, le 4 décembre à Rabat, derrière ce slogan. Ils ont manifesté contre le coût élevé de la vie et la répression, en présence d’acteurs associatifs, politiques et syndicaux. Cette marche est organisée sur fond d’accélération de l’inflation et de montée de la grogne sociale. En effet, en novembre, le FSM a appelé à une marche nationale pour «protester contre ce que vit le peuple marocain en termes de prix exorbitants, de répression systématique et d’oppression sociale globale».
Maroc : à Rabat, plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre la hausse des prix et la corruption. pic.twitter.com/lCoRelmpHh
— Le journal Afrique TV5MONDE (@JTAtv5monde) December 5, 2022
À cette occasion, le coordinateur national du FSM, Younes Firachine a déclaré : «Nous sommes venus protester contre un gouvernement qui incarne le mariage de l’argent et du pouvoir et qui soutient un capitalisme monopolistique».
Sur l’une des affiches des protestants, on lit : «Il faut mettre fin à la cherté de vie. Les poches du peuple sont vides». Cette frustration guette, depuis plusieurs mois, les ménages, qui s’attendent à ce que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour limiter les répercutions de la crise.
Pour rappel, la Confédération démocratique du travail (CDT) avait aussi organisé, le 13 novembre, une marche pour dénoncer «le mépris du gouvernement marocain pour les revendications de la classe ouvrière et de la population en générale».
Lire aussi : Inflation et salaires : le citoyen en difficulté
Les mesures du gouvernement ne sont pas suffisantes
D’après une récente note du Haut-Commissariat au Plan, le Maroc est revenu au niveau de pauvreté et de vulnérabilité de 2014. Cela résulte de l’inflation et de la pandémie de Covid-19. Ce constat alerte sur la situation économique au Maroc, qui se dégrade de plus en plus. La flambée des prix, combinée à une sécheresse exceptionnelle, a mis à mal les familles marocaines.
S’agissant des mesures fiscales prises dans le cadre du projet de loi de Finances 2023, les experts trouvent qu’elles sont loin d’être rassurantes. Dans une interview accordée à LeBrief, Nabil Adel, directeur du Groupe de recherche en géopolitique et géoéconomie à l’ESCA, a expliqué que «le PLF ne présente toutefois pas de mesures ni de dispositifs à même de contrer et de faire face à l’inflation. Certes, le gouvernement a mis en place des mesures de soutien à la population, mais celles-ci n’ont aucun lien avec la crise actuelle et ne peuvent pas contribuer à sa résolution».
Il convient quand même de rappeler que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a connu une revalorisation de 5% en septembre 2022 dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales. Elle a ainsi permis au SMIG de franchir le seuil des 3.000 DH. Cependant, cette hausse n’a pas été à la hauteur des attentes.
Par ailleurs, le PLF 2023 ne prévoit pas de mesures intéressantes pour réduire l’Impôt sur le revenu (IR). Ce dernier est qualifié « d’injuste » par les syndicats et est payé par les employés de façon systématique, à un taux élevé atteignant les 38% de leur salaire.
Enfin, le citoyen appelle le gouvernement à trouver des solutions concrètes. Certainement, d’autres manifestations suivront si l’exécutif ne réagit pas. De plus, la Chambre des conseillers va adopter aujourd’hui l’intégralité du PLF 2023. Une décision tant attendue. À suivre…
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