Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / Affaire du viol à Tiflet : report du procès, sit-in, commission de suivi…Voici les derniers rebondissements

Affaire du viol à Tiflet : report du procès, sit-in, commission de suivi…Voici les derniers rebondissements

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

La chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat a décidé de reporter le procès en appel des trois accusés du viol collectif sur une mineure à Tiflet. Ces derniers ont été condamnés en première instance à des peines allant de 18 mois à 2 ans de prison. Prévu ce jeudi, le procès a été renvoyé au 13 avril prochain, à la demande du collectif des avocats de la victime. En attendant, les condamnations, jugés trop clémentes, continuent de susciter la colère sociale. Un sit-in de protestation contre ce verdict a d’ailleurs eu lieu hier à la capitale.

Temps de lecture : 5 minutes

L’affaire de la jeune fille de Tiflet semble parfaitement illustrer les lacunes du système judiciaire et les failles dans l’application des textes de lois qui permettent aux violeurs d’échapper à la grosse punition.

En première instance, les trois accusés, poursuivis pour «détournement de mineure» et «attentat à la pudeur sur mineure avec violence», avaient écopé de deux ans de prison, avec six mois de sursis pour deux d’entre eux. Le troisième, identifié par des tests ADN comme étant le père biologique de l’enfant Rayane, né du viol présumé de la jeune fille, a écopé quant à lui de deux ans de prison ferme.

Le procès en appel de ce dossier, qui scandalise l’opinion publique, devait s’ouvrir ce jeudi, mais il a été reporté au 13 avril prochain à la demande des avocats de la victime. Ces derniers voulaient disposer de plus de temps pour bien l’étudier et préparer leurs plaidoiries. Ce report devra permettre de faire comparaître un témoin qui aurait assisté au viol, à la demande du Parquet. C’est une mineure qui dit avoir été témoin des faits incriminés et de leur caractère répétitif, indiquant avoir accompagné l’un des accusés, à sa demande, sur les lieux du crime.

Lire aussi : Maman à 12 ans, un printemps v(i)olé !

Le sit-in de la colère

À l’appel de plusieurs ONG de défense des droits de la femme et de l’enfant, une marche de protestation a été organisée, hier devant le Palais de Justice à Rabat, contre le verdict clément, dont a bénéficié trois violeurs ayant agressé une fillette de 11 ans, ce qui avait entraîné une grossesse. Leur condamnation en mars dernier à des peines allant de 18 moins à deux ans de prison a suscité émotion et colère dans tout le pays et même ailleurs, et a ravivé la protestation qui entoure cette affaire depuis plusieurs jours.

Les manifestants ont crié au scandale et ont qualifié ce verdict d’incompréhensible, d’injuste et de choquant, appelant la cour d’appel à le réviser en punissant sur la base de la loi les responsables. «Il est temps de rendre justice à cette fillette et à son enfant. Ce type d’affaires ne doit en aucun cas être jugé avec laxisme», a estimé Amina Khalid, secrétaire générale de l’association Insaf (Institution nationale de solidarité avec les femmes en détresse).

En effet, le Code pénal punit d’une peine d’au moins cinq ans de prison quiconque est reconnu coupable d’un viol contre un mineur. Des peines plus lourdes, allant de jusqu’à 30 ans, sont même prévues si la gravité du viol avec violence est établie.

Le département de Hayar fait le suivi

Après le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui s’est dit « choqué » par ce verdict, c’est au tour de celle qui dirige le département de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar. La ministre s’est exprimée sur l’affaire de la petite de Tiflet, indiquant qu’elle suit de près son dossier en coordination avec le ministère public.

Hayar a fait savoir qu’une commission, composée de deux assistantes sociales et une psychologue, s’est rendue au domicile de la jeune fille pour se renseigner sur sa situation et celle de sa famille. Selon elle, la victime bénéficiera d’un accompagnement psychologique soutenu, sous la supervision d’un spécialiste. Elle profitera également du programme d’autonomisation économique des familles, qui cible particulièrement la population vulnérable et qui a pour objectif d’améliorer leur situation, en renforçant leurs capacités pour faire face à diverses formes de vulnérabilité économique et sociale.

Notons qu’une pétition demandant l’annulation et la révision du jugement à l’encontre des trois hommes a été lancée. Mise en ligne il y a cinq jours, elle devrait franchir le cap de 35.000 signatures dans les prochaines heures.

Les signataires exigent justice pleine et entière pour ces deux enfants, la petite fille et son bébé, ainsi que la mise en place d’un observatoire ou tout mécanisme indépendant et actif ayant pour mandat de signaler tous les manquements de la justice dans les verdicts concernant les violences faites aux femmes et aux enfants.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

viol Tiflet procès appel

HCP : situation socioéconomique des réfugiés au Maroc

En 2022, le Haut Commissariat au Plan (HCP), en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), a mené un…
viol Tiflet procès appel

Etudiants VS ministère de la Santé : comment les réconcilier ?

Le bras de fer entre les étudiants des universités de médecine, médecine dentaire, et pharmacie et le ministère de l'Enseignement supérieur …
viol Tiflet procès appel

Tueur silencieux : l’hypertension met à l’épreuve le système de santé marocain

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié un rapport alarmant sur l'hypertension au Maroc, révélant 247.000 décès en 2019 et 6,1 mi…
viol Tiflet procès appel

Les universités marocaines vont-elles rompre leurs partenariats avec Israël ?

Les protestations contre les bombardements israéliens à Gaza se multiplient à travers le monde. Chacun à son niveau essaie de manifester son…
viol Tiflet procès appel

Dépénaliser l’avortement au Maroc : une nécessité urgente selon Amnesty International

«Ma vie est brisée : L’urgence de dépénaliser l’avortement au Maroc», c’est l’intitulé d’un récent rapport d’Amnesty International. Il dress…
viol Tiflet procès appel

Classe moyenne : doucement mais sûrement ?

Le rapport de Policy center for the new South (PCNS) est tombé. La classe moyenne semble prendre du galon au Maroc. Loin de l’image qu’on vo…
viol Tiflet procès appel

Myanmar : l’histoire de ces Marocains séquestrés

Attirés par des offres alléchantes, des jeunes ont suivi un itinéraire qui les a conduits de la Malaisie à la Thaïlande, avant d'atteindre M…
viol Tiflet procès appel

AstraZeneca, que devons-nous craindre ? Dr Tayeb Hamdi répond

L’entreprise AstraZeneca a admis que son vaccin pourrait, dans des cas extrêmement rares, entraîner un effet indésirable appelé syndrome thr…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire