Quelle gestion pour les chiens errants au Maroc ?

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Casablanca : les chien et chats enragés sont partoutDes chiens errants © DR

A
A
A
A
A

Au Maroc, la prolifération des chiens errants ne cesse de prendre de l’ampleur, coûtant la vie à au moins 30 personnes chaque année. En outre, leur présence fait peur à la population et les autorités tardent à appliquer les mesures nécessaires pour endiguer ce fléau de manière efficace. On fait le point.

La situation est alarmante. La rage tue environ 60.000 personnes chaque année, selon les dernières statistiques internationales. 90% de ces cas sont causés par des chiens. Pourtant, la maladie pourrait facilement être éradiquée.

Hier, mercredi 28 septembre, le Maroc a célébré, à l’instar de la communauté internationale, la Journée mondiale contre la rage placée cette année sous le signe « Une santé – Zéro décès ». Chez nous, le problème n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur. Plusieurs attaques mortelles causées par des chiens errants ont été récemment recensées.

La dernière en date s’est produite il y a quelques jours seulement dans la commune de Drarga, non loin d’Agadir. Une fillette de cinq ans est décédée après avoir été mordue par des chiens errants. Quelques semaines auparavant, c’est une touriste française de 44 ans qui a été mortellement blessée à Dakhla.

Lire aussi : Des chiens errants attaquent une Française à Dakhla 

Un défi à relever

En 2019, le département de Abdelouafi Laftit avait signé une convention avec le ministère de la Santé, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), et le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires du Maroc pour la mise en œuvre de la solution Trap-Neuter-Return (TNR), qui signifie « Attraper, stériliser, relâcher ».

Dans ce cadre, une vaste opération de stérilisation a été lancée. Elle consiste à capturer d’abord les chiens, les vacciner puis les stériliser sans mettre fin à leur vie. Une mesure similaire à celle adoptée en Turquie. Et pour réussir cette ambitieuse opération, 2.000 vétérinaires privés et agents de l’ONSSA sont mobilisés pour couvrir plusieurs zones rurales, où l’inquiétude reste vive.

Selon les responsables, l’entrée en vigueur de ce programme a été retardée par la pandémie qui a engagé toutes les ressources humaines et financières disponibles pendant deux ans. À ce jour, seules quelques villes, comme Oujda, Tanger et Rabat travaillent sérieusement sur la mise en application de la convention quadripartite. Quant au choix de la période de vaccination, il coïncide avec les pics saisonniers liés à l’activité d’accouplement des chiens, en automne et au printemps.

L’identification, la stérilisation et la vaccination sont d’ailleurs les seules méthodes efficaces, préconisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Évidemment, toute initiative a un prix :  le gouvernement prévoit annuellement une enveloppe de 60 millions de DH (MDH) pour lutter contre ce phénomène.

Lire aussi : Malgré les réformes, le massacre des chiens errants se poursuit

La rage, une maladie dangereuse

Contagieuse et mortelle, la rage est causée par un virus de la famille des « Rhabdoviridae ». Elle se transmet généralement par la salive des animaux infectés lors d’une morsure ou par une griffure, essentiellement les chiens, et uniquement de l’animal à l’homme et non pas d’une personne à une autre.

Pour prévenir cette maladie et préserver la santé publique, le département de Khalid Aït Taleb insiste sur l’importance d’appliquer certaines mesures préventives : vacciner des animaux de compagnie contre la maladie, éviter le contact avec les animaux inconnus et inciter les enfants à signaler toute morsure ou griffure à laquelle ils seraient exposés.

Il est aussi recommandé pour toute personne mordue ou griffée de laver la blessure pendant 15 min à l’eau et au savon et de se diriger vers le centre antirabique le plus proche pour recevoir « gratuitement » les soins nécessaires, le vaccin et le sérum adéquats, selon l’état de la blessure, tout en avertissant les autorités spécialisées.

Le phénomène des chiens errants a été, rappelons-le, abordé au Parlement. Plusieurs élus ont demandé au ministre de l’Intérieur de prendre les mesures nécessaires pour faire face à cette problématique qui touche les enfants en particulier, notamment ceux qui vont seuls à l’école. En réponse, Abdelouafi Laftit a indiqué que son ministère a consacré 70 MDH durant les cinq dernières années à l’achat de véhicules et autre matériel pour la collecte des chiens errants et la lutte contre la rage.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Inauguration de l’Institut supérieur des sciences de la sécurité à Ifrane

Société - L’Institut supérieur des sciences de la sécurité a été inauguré à Ifrane par Abdellatif Hammouchi. Le but est de moderniser la formation policière.

Mouna Aghlal - 5 décembre 2025
Le zoo de Aïn Sebaâ ouvre à partir du 22 décembre 2025

Société - Le Zoo de Aïn Sebaâ ouvre ses portes le 22 décembre. Soutenu par 20 MDH, il accueillera plus de 300 animaux sur 13 ha.

Mouna Aghlal - 5 décembre 2025
Face à la numérisation, comment s’informent les marocains ?

L’étude Sunergia 2025 : un paysage numérique marocain en pleine mutation, avec TikTok en tête et de nouvelles perspectives pour les acteurs du digital.

Mouna Aghlal - 5 décembre 2025
Paris 1 Panthéon-Sorbonne : les étudiants marocains frappés par la hausse des frais

Société - L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne augmente drastiquement les frais pour les étudiants hors UE. Les étudiants marocains et autres non-UE voient le coût de leurs études multiplié par seize.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2025
Azilal : l’INDH met en avant ses actions en faveur des personnes en situation de handicap

Société - Célébrations des initiatives de l'INDH à Azilal en faveur des personnes en situation de handicap lors de la Journée célébrée à Ouaouizeght.

Mouna Aghlal - 5 décembre 2025
Casablanca : inauguration imminente du zoo de Aïn Sebaâ, en phase avec la CAN 2025

Société - Le zoo de Aïn Sebaâ ouvrira bientôt ses portes, aligné avec la CAN 2025, après des années d'attente.

Mouna Aghlal - 4 décembre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire