Les réserves de sang toujours au plus bas

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Stocks de sang

A
A
A
A
A

Au minimum, le stock de sang devrait couvrir sept jours de consommation, d’après les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, le stock actuel du Maroc est de quatre jours, soit bien en dessous du seuil de sécurité. Une alerte a été lancée, jeudi 26 mai, par Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement. Comment en est-on arrivé là ? Et quelle stratégie adopte le ministère pour encourager les donneurs ? Éléments de réponses.

À l’image d’autres domaines impactés par la crise de la Covid-19, la mobilisation pour le don du sang a affiché un recul important. Cela a conduit à une réduction des stocks de sang du Royaume. Jeudi 26 mai, Mustapha Baitas a déclaré que le Centre national de transfusion sanguine dispose de 4.200 poches de globules rouges à l’échelle nationale. Ces poches suffisent à couvrir les besoins de quatre jours seulement, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un stock de sécurité équivalent à la consommation de sept jours. Il faut savoir que le système de transfusion sanguine au Maroc nécessite quotidiennement 1.000 dons pour satisfaire aux besoins des malades en poches de sang. Toutefois, il ne faut pas dépasser ce seuil, car les plaquettes ont une durée de vie limitée.

Comment en est-on arrivé là ?

Les stocks de sang sont dans le rouge au Maroc depuis le début de la pandémie. Cette pénurie s’explique par l’apparition de la Covid-19, qui a fortement ralenti les dons, même si les autorités sanitaires ne cessent d’assurer qu’il n’existe aucun risque de contracter le virus, ni pour le donneur ni pour le receveur. Ajoutons à cela les annulations de collectes dans les entreprises, les institutions, les établissements scolaires… Ainsi, avec la Covid, le télétravail, les personnes malades et les cas contacts, les collectes de sang n’ont pas pu se dérouler normalement.

Avant la crise du coronavirus, la situation était pratiquement stable avec une dynamique de progression continue, en l’occurrence une augmentation annuelle de donneurs à hauteur de 7% pour un total de 334.510 dons en 2019, soit près de 24.184 dons supplémentaires par rapport à 2018.

Lire aussi : Don de sang à Casablanca : le stock renforcé, mais les ambitions restent grandes

Quel est le risque ?

La pénurie perturbe le travail dans les hôpitaux. Si le niveau des réserves de sang diminue davantage, le risque serait de déprogrammer des interventions chirurgicales ou retarder celles qui ne sont pas urgentes. Et cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les patients.

Le sang peut aussi servir dans des situations d’urgence, notamment au cours d’un accouchement ou pour faire face à une hémorragie lors des accidents, qui font annuellement 12.000 blessés graves au Maroc. Il peut aussi être employé pour répondre aux besoins des maladies chroniques, comme la thalassémie ou le cancer.

Pour les activités des urgences, des réanimations, des soins critiques, des cancérologies ou encore des chirurgies, les besoins de sang restent importants pour sauver des vies.

Lire aussi : Stocks de sang : le manque de donneurs durant le confinement provoque une pénurie

Quelle stratégie pour faire face à la pénurie ?

Face à cette crise, une stratégie a été mise en place pour faire face à la pénurie de sang. Elle est basée sur l’adoption d’une politique de proximité en matière de campagnes de don, à travers l’acquisition d’unités mobiles et d’équipements nécessaires à la collecte et au stockage du sang.

Elle vise l’ensemble de la population à travers des moyens de communication pour interagir avec les Marocains et les rassurer aux conditions d’hygiène et de stérilisation qui sont respectées.

À commencer par les grandes villes qui sont les plus touchées avec une réserve très faible, puisqu’elles disposent des centres hospitaliers universitaires qui consomment une grande quantité de produits sanguins. À titre d’exemple, à Casablanca, le besoin s’élève à 400 poches de sang toutes les 24 heures. Rabat doit en avoir 300, alors que les besoins moyens des villes, comme Marrakech, Fès et Tanger, oscillent entre 150 et 200 poches de sang par jour.

Enfin, il est nécessaire de mentionner le rôle des professionnels, engagés dans les opérations du don de sang, dans la fidélisation des donneurs. Le délai d’attente, la bonne attitude et la bonne humeur peuvent constituer de véritables leviers favorisant la récurrence des dons.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Kénitra : arrestation d’un mineur après une tentative de vol avec faux colis piégé

Société - Un adolescent de 17 ans a été arrêté à Kénitra après avoir tenté de dérober un commerce en brandissant un faux colis explosif.

Ilyasse Rhamir - 20 août 2025
Fête de la jeunesse : la jeunesse marocaine, moteur du développement national

Société - Entre éducation, emploi, entrepreneuriat et inclusion sociale, la fête de la jeunesse met en lumière une génération porteuse d’avenir.

Ilyasse Rhamir - 20 août 2025
Plus de 14.000 cas de noyade recensés dans le Royaume en deux mois

Société - Entre le 1er mai et le 15 juillet, 14.040 cas de noyade ont été enregistrés à travers le pays.

Ilyasse Rhamir - 20 août 2025
Tanger : arrestation d’un Danois recherché pour homicide volontaire

Société - Un ressortissant danois d’origine palestinienne, recherché pour homicide volontaire au Danemark, a été arrêté à Tanger.

Ilyasse Rhamir - 20 août 2025
Affaire Sion Assidon : l’enquête révèle ses derniers gestes avant son malaise

Société - Les investigations autour de l’affaire Sion Assidon se poursuivent. Découvert inconscient à son domicile le 11 août, il avait été vu la veille par des témoins.

Ilyasse Rhamir - 19 août 2025
Un chercheur marocain primé aux Etats-Unis pour une innovation médicale

Société - Le Pr Hassan Ammor, directeur du Centre d’innovation technologique de l’EMI de l’Université Mohammed V à Rabat, a remporté la médaille d’argent au Silicon Valley International Invention Festival 2025.

Mbaye Gueye - 19 août 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Casablanca : les malls en perte de vitesse, sauf exceptions

Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.

Hajar Toufik - 8 août 2025
Aïd Al Mawlid : comment les calculs astronomiques déterminent la date

Société - La date de l’Aïd Mawlid ne se décide pas au hasard. Entre observation du ciel et calculs astronomiques précis, l’astronome Abdelhafid Bani explique comment se fixe cette fête religieuse.

Ilyasse Rhamir - 1 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire