Tragédie de l’atelier de Tanger : le propriétaire écope de 18 mois de prison

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Tanger/inondations : le bilan de l'unité clandestine grimpe à 29 morts

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Adil El Balili, le propriétaire d’un atelier de textile à Tanger, où 29 employés sont morts par noyade en février dernier, a écopé de 18 mois fermes, assorti d’une amende de 1.000 DH pour «homicide involontaire». C’est le tribunal de première instance de Tanger qui a annoncé ce verdict, précise l’avocat, Me Abdelmounaïm Rifaï. Ce dernier rappelle qu’El Balili était poursuivi pour homicide involontaire, violation de l’état d’urgence sanitaire, ouverture d’une entreprise sans autorisation, emploi de mineurs sans autorisation et non-respect des conditions d’hygiène et de sécurité au sein de l’atelier.

Lire aussi :Drame de Tanger : le propriétaire de l’usine placé en détention

Par ailleurs, la société de distribution d’eau et d’électricité de Tanger Amendis, une filiale du géant Veolia, a été condamnée pour son implication dans ce drame à verser 200.000 DH de dédommagement aux ayants droit de 28 des 29 victimes. «Le tribunal s’est déclaré incompétent sur l’indemnisation de la 29e personne décédée», explique Me Rifaï. De son côté, Zineb Issayeh, membre du comité de soutien des familles des victimes, a martelé que «les familles des victimes ne sont pas satisfaites du verdict. Elles insistent sur la responsabilité des autorités locales qui ont autorisé l’atelier, et vont faire appel».

Lire aussi :Drame de Tanger : démarrage d’une enquête plus approfondie

Pour rappel, cette affaire remonte au8 février dernier,quand cet atelier de confection textile, situé au sous-sol d’une résidence privée de Tanger, avait été inondé à la suite de pluies torrentielles. Le site ne disposantd’aucune issue de secours, les 29 employés qui s’y trouvaient au moment de cet incident ont tous perdu la vie. Après avoir d’abord évoqué un atelier «clandestin», les autorités avaient reconnu par la suitequ’il s’agit d’unesociété «en règle».

Lire aussi :Drame de Tanger : une reddition des comptes exigée

À la suite de cette affaire,le débat sur les conditions de travail a été relancé et les failles du secteur informel ont provoqué un tollé dans tout le pays. Selon les chiffres de 2018de la Confédération générale des entreprises du Maros (CGEM), 54% de la production du secteur textile et cuirdu Royaume proviennent d’unités informelles, dont des unités de production «ne répondant pas aux normes légales».

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