Jeûne : bienfaits, maladies chroniques, vaccins… Tout ce qu’il faut savoir
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Le coronavirus a beau bouleverser bien des habitudes, certaines continuent d’exister, comme le mois de ramadan, qui commence ce mercredi 14 avril. Cette année encore, le mois sacré va se dérouler de manière bien particulière. Si les restrictions limitent fortement les festivités, elles ne dispensent pas les musulmans «en bonne santé» de jeûner «comme les années précédentes», a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
De nos jours, les raisons de jeûner sont multiples. Ramadan est comme un moyen de se rapprocher et de se concentrer plus sur sa relation avec Dieu. Ce mois rappelle la dépendance de chacun à l’égard de Dieu pour sa subsistance et un moyen de se sentir plus compatissant envers ceux qui sont dans le besoin, et ce, en endurant la faim etla soif. Le jeûne est également considéré comme un moyen d’apprendre la discipline et la patience ainsi que de nettoyer le corps de ses impuretés.
Le mois de ramadan est non seulement une occasion pour se rapprocher de Dieu, mais également un moyen d’acquérir une bonne santé. «Jeûnez, vous acquerrez la santé !», a dit le prophète.
Les bienfaits du jeûne
Selon plusieurs études physiologiques, le jeûne permet à l’organisme de se reposer pour se purifier. Ce quatrième pilier de l’Islam permet un rééquilibrage pour le corps. Lorsque l’organisme reste longtemps sans consommer de nourriture, il puise dans ses réserves. Or, lorsque l’organisme puise ainsi dans ses réserves, il élimine en partie ce qui pouvait s’y trouver de toxique. «Le foie et les parois de l’intestin se régénèrent, le pancréas et l’estomac sont mis au repos et la flore intestinale se rééquilibré», détaille dans Madame Figaro Françoise Wilhelmi de Toledo, médecin nutritionniste et directrice d’une clinique spécialisée à Überlingen, dans le sud-ouest de l’Allemagne. Ainsi, grâce à la privation de nourriture et de boisson, le corps humain est alors nettoyé des vieilles cellules, des graisses, des déchets et des toxines qu’il a accumulés durant l’année par son alimentation et son activité. Le jeûne lutte également contre les pathologies métaboliques, notamment un excès de cholestérol, des triglycérides, un diabète gras… Il améliore la forme physique et intellectuelle. Cette pratique religieuse permet également de rajeunir la peau (en raison d’une réduction de la production de sébum), de fortifier les dents, de renforcer la chevelure, d’apaiser les sens, d’accroître la concentration, etc. Grâce au jeûne, le système digestif est remis en état de fonctionner. Pour résumer, Yvon Le Maho, directeur de recherches en biologie au CNRS, a écrit dans Psychologies magazine : «le corps humain est beaucoup mieux adapté à la carence de nourriture qu’il ne l’est à son excès». Toutefois, il faut éviter :
- Une surconsommation de préparations sucrées et des préparations grasses ;
- Une sous-consommation des légumes, fruits et fibres alimentaires.
Outre la santé corporelle, le jeûne produit un sentiment de légèreté pour l’esprit. Lorsque le corps a faim, le cerveau produit aussi de l’acétone. Il s’agit d’un stimulant qui favorise la vigilance et les facultés cognitives. Après deux ou trois jours de jeûne, la sensation de faim disparaît. Ce sentiment de «sérénité» ou de «légèreté» est au cœur des promesses des organisations qui organisent des stages «jeûnes et randonnées», indique Le Monde.
Jeûne et maladies chroniques
On conseille généralement aux personnes atteintes de diabète de type 1 de ne pas jeûner. En revanche, les personnes atteintes de diabète de type 2 et d’hypertension, dont l’état est sous contrôle, que ce soit par le biais d’un régime alimentaire ou de médicaments, peuvent être en mesure de jeûner, souligne l’OMS. Toutefois, on leur conseille de consulter leur médecin ou leur diététicien pour recevoir des conseils adaptés à leur situation, ajoute l’organisation.
Pour Dr Mohamed El Hassan Gharbi, endocrinologue et professeur à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, contacté par la MAP, «observer ce rite musulman alors que l’on souffre d’une ou plusieurs maladies chroniques est un non-sens». «Pour peu que la maladie impose une prise des médicaments à des horaires précis comme c’est le cas dans le diabète ou encore l’hypertension artérielle et encore plus dans les maladies cardiaques où les ordonnances sont souvent très chargées,le malade devra se plier à une gymnastique inutile qui va le pousser à prendre ses médicaments de nuit plutôt que dejours», poursuit cet endocrinologue.
De son côté, l’Islam autorise à plusieurs catégories de personnes de rompre le jeûne si elles souffrent de maladies incurables ou chroniques. L’exemption de jeûner ne concerne que les personnes ayant des raisons valables du point de vue de la religion, notammentceux qui ne peuvent pas s’acquitter du jeûne, telles que les personnes âgées, celles atteintes de maladies chroniques incompatibles avec le jeûne ainsi que les personnes malades pour qui le jeûne est un effort réel et inhabituel, sur la base de l’expérience ou d’attestation médicale. Ces derniers doivent nourrir un pauvre (en nature ou par le biais d’une somme d’argent) pour chaque jour non jeûné.
Le jeûne ne doit pas empêcher les musulmans de se faire vacciner
Le mois sacré a lieu cette année au moment où le Maroc immunise des dizaines de milliers de personnes chaque jour contre la Covid-19. Ainsi, plusieurs croyants se demandent si se faire vacciner annule le jeûne. La réponse est non. Si certains hésitent à se faire vacciner durant ce mois sacré, il est à rappeler qu’il s’agit d’une injection médicale, ce qui n’est pas contraire aux préceptes religieux. Selon Dr Moulay Mustapha Ennaji, directeur du laboratoire de virologie de l’Université Hassan II de Casablanca et membre de la Commission de ladite campagne vaccinale, le vaccin ne fait absolument pas partie des facteurs susceptibles de la rupture du jeûne. «La vaccination ne peut pas être considérée comme illicite pendant le mois sacré et n’est point un produit nutritif», explique le professeur.
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