Le ras-le-bol des médecins du secteur public

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Le ras-le-bol des médecins du secteur public

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Face au silence du ministère de la Santé quant à ses revendications, le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) a annoncé une grève nationale les 4 et 5 novembre 2020. Exténués par la pandémie de la Covid-19 et les tergiversations de la tutelle, les médecins prévoient d’organiser des protestations à Rabat devant le ministère de la Santé, le ministère des Finances et le Parlement. Les médecins expliquent que cette démarche intervient suite à un cumul de conditions difficiles de travail et de manque d’effectifs et d’équipements médicaux.

Les médecins du public n’en peuvent plus. Dans un communiqué publié le samedi 10 octobre, ces derniers ont annoncé leur intention d’observer une grève nationale de 48 heures, les 4 et 5 novembre prochain. Les services de réanimation et d’urgence seront exclus cependant de cette grève. Selon TelQuel, le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) prévoit également d’organiserdes protestationscontre l’approche «incompréhensible» du gouvernement à l’égard de leurs revendications. Ainsi, des manifestations et des sit-in nationaux seront tenus à Rabat devant le ministère de la Santé, le ministère des Finances et le Parlement, dont les dates seront très prochainement annoncées. Le syndicat a souligné qu’en plus des médecins, les pharmaciens, les chirurgiens dentaires et autres professionnels de la santé prendront aussi part à ce mouvement de protestation.

Les revendications du SIMSP

Les médecins dénoncent de par leur démarche les promesses non respectées et le silence du gouvernement, en particulier celui du ministère de la Santé, face à leurs revendications. Dans son édition de ce mardi 13 octobre, L’Opinion rapporte que le membre du SIMSP compte porter des uniformes noirs et des brassards 509 (en référence à l’indice salarial 509, équivalent du doctorat), boycotter les campagnes chirurgicales ne respectant pas les règles de sécurité et poursuivre les démissions individuelles et collectives. Cette manifestation de colère traduit leur ras-le-bol quant à leurs conditions de travail difficiles et le manque d’attention du gouvernement vis-à-vis de leurs revendications, précise Médias24. Aujourd’hui le Maroc explique pour sa part que les médecins déplorent que ce sont la pression qui pèse sur leurs épaules et le manque de moyens mis à leur disposition, depuis le début de la crise sanitaire de la Covid19,qui les ont contraints à recourir à de tels actes de protestation pour faire entendre leur voix. Et d’ajouter que bien que la tutelle ait accepté le 6 août dernier l’un des principaux motifs de leur dossier revendicatif, notamment l’augmentation de l’indice salarial et la mise en application de cette augmentation, rien n’a été fait depuis. «Cela fait plus d’un mois que l’on attend. Jusqu’à quand?? Nous n’avons eu aucun feedback de la part du ministère. Il y a une ignorance volontaire de notre dossier. Nous sommes conscients de l’importance de notre devoir en tant que médecins, mais nous refusons de délaisser nos revendications», martèle Mountadar Alaoui, secrétaire générale du SIMSP.

Tension croissante

Pour rappel, les protestations des médecins du secteur public font rage au Maroc depuis l’année dernière. Ces derniers réclament des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail pour les professionnels de la santé du secteur public. Lors de leurs manifestations, ces médecins ont dénoncé la pénurie des ressources humaines, qui a entraîné la suspension des opérations chirurgicales dans plusieurs hôpitaux publics. En outre, ils ont déploré que le pays souffre de déficiences dues à l’absence d’une stratégie claire pour répondre aux demandes des citoyens. Et le syndicat a enfin condamné la situation désastreuse des hôpitaux publics marocains, dont beaucoup ne disposent pas de l’équipement approprié pour traiter la majorité des cas urgents, surtout en cette période de pandémie du nouveau coronavirus.

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