Fruits : le Maroc importe peu, mais exporte fort
Un panier de fruits © depositphotos
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L’été marocain rime avec abondance. Melons, pastèques, pêches et abricots inondent les marchés, rendant moins visibles les fruits importés. Pourtant, certains d’entre eux conservent une place importante dans les habitudes d’achat. « Même en été, certains produits comme les poires, les mangues ou les avocats restent très demandés », explique Mohammed Kadri, responsable chez Del Monte Maroc, acteur majeur de l’importation fruitière dans le Royaume.
Entre ancrage saisonnier, préférences gustatives bien marquées et arbitrages économiques, la consommation de fruits au Maroc révèle des équilibres subtils. En miroir, les fruits marocains s’exportent massivement vers l’Europe, notamment vers l’Espagne, où le Royaume est désormais le premier fournisseur.
Fruits locaux en été : la priorité des consommateurs
En été, les fruits de saison produits localement dominent la consommation. Riches en goût, abordables et en phase avec les traditions culinaires, ils poussent les fruits importés à l’arrière-plan. Les pastèques, les melons et les fruits à noyau ont la faveur du public, au détriment de certaines variétés importées comme le kiwi ou l’ananas, dont les volumes chutent à cette période.
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Même les bananes, pourtant consommées toute l’année, sont en recul. « Les volumes ont diminué récemment à cause de problèmes d’approvisionnement à l’échelle mondiale », précise Kadri. Cette tendance s’inscrit dans une préférence culturelle forte pour les produits de saison, mais aussi dans une dynamique de consommation responsable, tournée vers la production nationale.
Mangues, avocats, poires : des importations ciblées
Si la majorité des fruits importés peinent à rivaliser avec les produits locaux durant l’été, certains conservent une demande constante. C’est le cas notamment des poires (en provenance d’Argentine), des avocats (du Pérou) et des mangues (importées d’abord du Sénégal, puis d’Égypte).
« Il existe une forte demande pour ces produits sur le marché marocain », confirme Kadri. Cette demande s’explique par une offre locale limitée, mais aussi par une préférence bien établie pour certaines variétés comme l’avocat Hass ou la mangue Kent. À la différence de certains importateurs qui optent pour des cargaisons mixtes en provenance d’Europe, Del Monte Maroc privilégie une sélection claire, sans panachage, orientée vers les produits les plus demandés.
Un marché stable malgré l’inflation
La résilience du marché marocain se manifeste aussi dans la relative stabilité de la demande, malgré l’inflation. Si certains volumes varient en fonction des prix mondiaux, la consommation globale de fruits importés ne s’est pas effondrée. « Le fruit est profondément ancré dans les habitudes de consommation, et la demande résiste bien aux hausses de prix », observe Kadri.
Le consommateur marocain ne recherche pas nécessairement la qualité extrême ni les prix les plus bas, mais un équilibre. Ce positionnement contribue à maintenir un niveau d’importation stable d’année en année, même dans un contexte économique incertain.
Par ailleurs, les préférences varient aussi selon les régions : « Les calibres plus gros sont recherchés dans le nord du Maroc, alors que dans le sud, on préfère les fruits plus petits », indique Kadri, illustrant la complexité géographique du marché marocain.
Le Maroc, premier fournisseur de l’Espagne en fruits et légumes
En miroir de ces importations ciblées, les fruits et légumes marocains rencontrent un succès croissant sur les marchés européens. Selon les dernières données de l’Association des producteurs et exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes vivantes en Espagne (FEPEX), les exportations marocaines vers l’Espagne ont bondi de 24% en volume et 23% en valeur au premier trimestre 2025, par rapport à la même période en 2024.
Avec 188.076 tonnes de produits expédiés vers l’Espagne pour 481 millions d’euros, le Maroc est désormais le premier fournisseur du pays ibérique. À titre de comparaison, les importations espagnoles totales de fruits et légumes frais se sont établies à 1,1 million de tonnes (1,442 milliard d’euros), ce qui place le Maroc très largement en tête.
La tomate reste le produit phare des exportations marocaines, avec 32.313 tonnes exportées (+34% par rapport à 2024), pour une valeur de 52 millions d’euros (+57%). Viennent ensuite les poivrons (32.000 tonnes, 42 millions d’euros) et les haricots verts (19.000 tonnes), malgré une légère baisse de volume et de valeur pour ces derniers.
Ce dynamisme illustre la double position du Maroc sur le marché mondial des fruits : importateur de produits exotiques et hors saison, mais surtout exportateur majeur vers l’Europe, grâce à la compétitivité de son agriculture et la proximité logistique avec l’Espagne.
Entre ancrage local et ouverture internationale, le marché marocain des fruits évolue dans une logique de complémentarité. Si les produits importés doivent composer avec la concurrence des fruits d’été locaux, certains s’imposent durablement dans les habitudes de consommation.
De l’autre côté de la Méditerranée, les fruits marocains séduisent l’Espagne plus que jamais, confirmant le rôle central du Royaume dans les échanges agricoles. Dans ce jeu d’équilibres entre saison, qualité, prix et goût, le fruit reste au cœur de la table marocaine, qu’il soit du terroir ou venu d’ailleurs.
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Ilyasse Rhamir - 20 octobre 2025
Merci pour cet article. mais il n’y a pas de quoi etre fiers: C’est simplement comme exporter de l’eau alors qu’on est en stress hydique…