Au Maroc, on a inventé le miracle de la diplomation express. Tu n’as jamais mis les pieds dans un amphithéâtre ? Ce n’est pas grave. « Je s’occupe de tout, tu s’occupes de rien », comme dirait Jamal Debbouze. Tu as juste besoin d’un bon contact, d’un petit virement discret et te voilà titulaire d’un master flambant neuf. Et si tu es vraiment bien introduit, pourquoi pas un doctorat, tant qu’on y est ? C’est aussi ça, l’excellence à la marocaine !
Et on s’étonne après que nos universités soient mal classées à l’international, qu’on ne figure jamais dans les fameux Top 500. Mais entre nous, qui a envie de faire des classements avec des diplômes qui sortent de la photocopieuse du coin ? Partout dans le monde, pour avoir un master, il faut des années de sueur, de nuits blanches, de lectures indigestes. Chez nous, il faut surtout… connaître quelqu’un. Être le fils du cousin du copain de quelqu’un. Weld flane quoi ! Le savoir ? C’est secondaire, on fera sans ! Il nous faut qu’un joli carton à encadrer.
Personne n’est passé à côté de cette affaire des masters vendus entre 200 et 250.000 dirhams. Pour ce prix-là, on finance trois ans d’université, logement compris. Ici, on finance le vide. Et le pire, ce n’est même pas illégal tant que personne ne parle. Tant que tout le monde fait semblant, tout roule. Et si un média a le malheur de prendre la parole à ce sujet, s’ensuivent menaces et intimidations… parfois de leurs propres confrères !
Jusqu’au jour où ce n’est plus possible de faire semblant. La vérité crue s’affiche à tous face à un haut fonctionnaire qui ne sait pas aligner trois phrases, un professeur qui confond Platon et Socrate, ou un cadre incapable de rédiger un rapport sans fautes. Vous le saurez que c’est dangereux, le jour où votre vie sera entre les mains d’un faux diplômé en médecine, ou que votre maison sera construite par un faux architecte !
Et après, on s’étonne que le pays stagne, que l’administration dysfonctionne, que l’école publique coule. On ne forme plus des cerveaux, on fabrique des statuts. Et pendant ce temps-là, les vrais bosseurs, ceux qui se tuent à la tâche, finissent souvent frustrés, au chômage, ou en exil. Parce qu’ici, on apprend dès le plus jeune âge que les règles existent, mais que tout est négociable. Même la morale.
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