Leçon du jour : on applaudit à chaque buzz tech, on s’évanouit devant les drones, on prêche sous le hashtag #IA comme si l’avenir de l’humanité se jouait ici même… Et pendant ce temps, Hajar, professeure de français passionnée, s’est fait poignarder par l’un de ses élèves. Enterrée le jour de ses 30 ans. Oui, vous avez bien lu, 30 ans. Ce devait être son anniversaire, une célébration bien dramatique pour sa famille.
Alors, dites-moi, comment pouvons-nous faire semblant d’ignorer ça ? Comment pouvons-nous poursuivre la conversation sur les dernières innovations numériques quand une femme, une vie, un rêve, a été fauché pour une « simple remarque disciplinaire » ? Et si c’était arrivé en France ? D’ailleurs C’EST arrivé en France ! Tout le monde s’est levé, des politiques aux plateaux télé, la nation a tonné et s’est offert des minutes d’hommages pour cet homme. Mais Hajar… « Une femme ordinaire », alors on a tourné la page, on a scrollé.
Théophile Gautier disait que l’oubli est une seconde mort. Ironique, non, pour une professeure de français dont le propre nom est déjà en train de glisser dans l’oubli. Quelques articles par-ci par-là, quelques posts partagés dans la foulée, et basta. On passe à autre chose, la tech, les investissements numériques, les rêves de start‑up et on en passe !
Alors, on s’interroge. Est-ce normal de dire Adieu à celle qui n’avait pour objectif que d’éduquer nos enfants ? Les élever à un meilleur niveau ? Leur faire voir le monde autrement ? Mais qu’est-ce qui cloche quand l’indignation est sélective !? Comment peut-on tolérer que la violence contre les femmes soit reléguée au rang de faits divers, pendant qu’on s’extasie sur une dizaine de lignes de code ?
Non, ce n’est pas un fait divers, c’est un coup de HONTE porté à toute notre société. Et pendant que la machine médiatique vire à l’overdose numérique, Hajar, elle, repose six pieds sous terre. Sans une vraie minute de silence, sans une vraie réflexion sur la place des femmes dans nos classes.
Vous allez sans doute vous demander ce que vous pouvez faire ? Rien ? Bien sûr que si, à nous les partages, les indignations, mettons les réseaux sociaux au service de notre société afin que le nom de Hajar soit placardé dans toutes les mémoires, et ce, jusqu’à ce que les responsables prennent enfin la violence scolaire au sérieux !
Pour Hajar et pour toutes celles qu’on enterre en silence.
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