HCP : une croissance record en 2023, mais des défis à relever

Mbaye Gueye
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Croissance : Fitch solution revoit ses estimations à la hausseCroissance économique (Illustration) © DR

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Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a dévoile le rapport sur les comptes nationaux des secteurs institutionnels pour l’année 2023. Le document révèle des performances économiques significatives et des défis à relever. Détails.

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié un rapport relatif aux comptes nationaux des secteurs institutionnels pour l’année 2023. Le document révèle des performances économiques significatives avec un produit intérieur brut (PIB) qui a atteint 1.463,3 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 10 % par rapport à 2022.

Selon le rapport, le secteur des sociétés qui regroupe les entreprises financières et non financières, il s’est imposé comme le premier producteur de richesse nationale, contribuant à hauteur de 45,1 % au PIB. Parallèlement, la participation des administrations publiques a légèrement reculé, passant de 16,3% en 2022 à 15,2% en 2023. En revanche, la part des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) a augmenté pour s’établir à 29,6 %, contre 28,6 % l’année précédente.

        Lire aussi : HCP : hausse modérée des prix à la production industrielle en octobre 2024

Les impôts nets de subventions sur la production et les importations ont également progressé, enregistrant un gain de 0,5 point, soit 10,1 % du PIB. Elle souligne une gestion plus efficace des finances publiques dans un contexte de reprise économique.

Revenu national brut disponible et revenu des ménages en hausse

Pour ce qui est du Revenu national brut disponible (RNBD), le document révèle qu’il a enregistré une augmentation de 9,7% pour s’établir à 1.575,6 MMDH en 2023. Cette hausse s’explique par une progression de 10,5% du revenu brut des sociétés, de 9,7% pour les ménages et ISBLSM, et de 8,9% pour les administrations publiques. Les ménages et les ISBLSM restent les principaux bénéficiaires de cette richesse qui représente 64,3% du RNBD, suivis par les administrations publiques (19,6%) et les sociétés (16,1%).

Quant au revenu disponible brut (RDB) des ménages, il a connu une augmentation significative de 9,6% pour atteindre 996 MMDH. Parmi les composantes de ce revenu, la rémunération des salariés a contribué à hauteur de 45 %, avec une progression de 5 %, tandis que le revenu mixte qui inclut l’excédent brut des services de logement, a bondi de 14%, représentant 40 % du RDB. Les revenus de la propriété nets ont enregistré une hausse spectaculaire de 26 %, reflétant une reprise des investissements individuels.

         Lire aussi : HCP : ce qu’il faut retenir des performances économiques au T2-2024

Cependant, les impôts sur le revenu et le patrimoine, ainsi que les cotisations sociales, ont eu un impact négatif sur le revenu disponible des ménages qui ont contribué à hauteur de -16,9%. Malgré cela, le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 2,4 points, après une baisse de 3 points en 2022.

Consommation et épargne : des dynamiques contrastées

S’agissant de la dépense de consommation finale des ménages, le rapport indique qu’elle a absorbé 88,9% de leur revenu disponible brut, ce qui a maintenu le taux d’épargne de ces derniers à 11,4% en 2023. En parallèle, la consommation finale effective des ménages, qui inclut les transferts sociaux en nature, a atteint 1.008,3 MMDH, contre 934,3 MMDH en 2022.

L’épargne nationale s’est quant à elle établie à 412,7 MMDH. Elle enregistre une hausse notable de 16% par rapport à l’année précédente. Les sociétés (financières et non financières) ont contribué majoritairement à cette épargne (60,6 %), suivies des ménages et ISBLSM (28,9 %) et des administrations publiques (10,6 %).

Investissements et financement : une reprise mitigée

D’après le rapport, la formation brute du capital fixe (FBCF) a progressé de 4,8 %, atteignant 371,9 MMDH en 2023. Cette amélioration s’explique principalement par une reprise des investissements des administrations publiques, qui ont enregistré une hausse de 24,4 %. A l’inverse, la FBCF des sociétés a reculé de 1,5 %, ce qui témoigne d’un ralentissement des investissements privés.

Le besoin de financement de la nation s’est réduit de manière significative, passant de 3,6 % du PIB en 2022 à seulement 0,6 % en 2023. Cette amélioration résulte notamment d’une capacité de financement accrue pour les sociétés non financières, qui sont passées d’un déficit de 8,2 MMDH à un excédent de 13,7 MMDH.

Lire aussi : Industries manufacturières : hausse de l’indice des prix à la production de 0,3% en août (HCP)

Le rapport a aussi passé en revu le service public qui continue, d’ailleurs, à recourir à l’endettement intérieur et extérieur pour financer ses besoins.  Comme en témoigne les émissions du Trésor public sur le marché intérieur qui ont presque doublé, pour atteindre un flux net de 40 MMDH, contre 20,5 MMDH en 2022. L’endettement extérieur a également bondi, avec un flux net de 34,9 MMDH, comparé à 6,1 MMDH l’année précédente.

Parallèlement, l’endettement des ménages auprès des banques a légèrement diminué. Il est passé d’un flux net de 16,4 MMDH en 2022 à 12,3 MMDH en 2023. Les dépôts des ménages ont cependant connu une baisse plus marquée, enregistrant un flux net de 64,8 MMDH, contre 90,4 MMDH l’année précédente.

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