Impôts : La traque à la fraude s’intensifie

Avatar de J.R.Y
Temps de lecture :

La traque à la fraude s'intensifie

A
A
A
A
A

C’est ce qu’on appelle de la dissuasion. Dans la perspective de la mise en place de l’échange automatique d’informations, plusieurs contribuables se sont spontanément présentés devant l’administration fiscale pour régulariser leur situation. Une vingtaine de pays ont collecté 95 milliards d’euros d’impôts sur les comptes bancaires situés à l’étranger. La coopération entre les administrations fiscales donne déjà des résultats intéressants dans la lutte contre la fraude fiscale. Une centaine de pays ont signé l’accord d’échange automatique d’informations, une norme mise en place par l’OCDE. Le Maroc ne figure pas encore sur cette liste. Mais, cela ne signifie pas qu’il ne pourra pas obtenir des informations sur les comptes détenus à l’étranger par les personnes qui résident sur son territoire. Il peut les obtenir par le biais de conventions bilatérales avec certains états. En dehors de la coopération avec les juridictions internationales, l’administration fiscale a renforcé ses liens au niveau local pour traquer la fraude à l’impôt. L’usage des nouvelles technologies permet aussi d’avoir une meilleure visibilité sur l’assiette. À moins d’être un héritier, déclarer un revenu annuel de 120.000 DH et rouler dans une grosse berline et avoir une résidence secondaire dans le sud de l’Espagne par exemple passera désormais mal auprès du fisc. Tout contribuable dans cette situation devra justifier son train de vie.

Une centaine de pays ont commencé à échanger entre eux des informations sur les comptes bancaires détenus par les contribuables à l’étranger. L’échange automatique d’information est une norme mise en place par l’OCDE pour lutter contre l’évasion fiscale. Les institutions financières sont tenues de transmettre annuellement tous les renseignements relatifs aux comptes financiers (solde, intérêts, dividendes et produits de cession, d’actifs) détenus par des personnes physiques et morales à l’administration fiscale. Le fisc d’un pays déterminé peut donc recueillir des renseignements sur les comptes bancaires d’un contribuable dans n’importe quel autre pays signataire de l’accord. Le dispositif n’est pas encore complètement rodé, mais l’effet de dissuasion est déjà bien visible. Plusieurs contribuables ont spontanément décidé de régulariser leur situation. Ce qui a permis à une vingtaine de pays de collecter 95 milliards d’euros d’impôts sur les comptes bancaires logés à l’étranger. La perspective de l’échange automatique de données a aussi considérablement réduit les dépôts bancaires offshore.

5 pays africains signataires de l’accord d’échange automatique de données

Parmi la centaine de pays signataires de l’accord figurent les grandes économies européennes et asiatiques. Cinq pays africains sont également sur la liste. Le Maroc n’en fait pas partie. Cela ne signifie pas qu’il ne participera pas à des échanges d’informations. Il peut le faire par le biais de conventions bilatérales avec certains états. En 2014, le Maroc avait donné la possibilité aux contribuables qui avaient des avoirs non déclarés à l’étranger de régulariser leur situation. Au terme de cette opération, 28 milliards de DH ont été déclarés (biens immeubles, actifs financiers et avoirs liquides). L’administration fiscale avait prélevé 2,3 milliards de DH d’impôts. Aujourd’hui, le risque encouru est bien plus élevé pour les personnes en infraction, le fisc pouvant remonter dix ans en arrière pour redresser la situation. La multiplication des règles change aussi les rapports qu’entretiennent les banques avec leurs clients. Le temps où ces dernières protégeaient leurs clients est révolu. Sinon, elles encourent de lourdes sanctions. Pour se voir ouvrir un compte, le client devra par exemple attester de l’irréprochabilité de sa situation vis-à-vis du fisc.

L’administration fiscale engagée dans la lutte contre la fraude

Au-delà des échanges d’informations avec les juridictions étrangères, l’administration fiscale a renforcé son partenariat au niveau local pour lutter contre la fraude fiscale. L’usage des nouvelles technologies lui permet aussi d’améliorer l’efficacité de son action. Autrement dit, il sera plus compliqué de tromper le fisc. Un contribuable sera amené à se justifier s’il existe un décalage important entre les revenus qu’il déclare et son train de vie.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Manifestations de la « GenZ 212 » : la Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation des entrepreneurs sinistrés

Économie - La Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation urgente des petits entrepreneurs victimes des violences ayant émaillé les manifestations de la « GenZ 212 », alertant sur les lourdes pertes matérielles et leurs répercussions économiques et sociales.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Bourse de Casablanca : un nouveau programme pour propulser les industries

Economie - La Bourse de Casablanca lance un programme stratégique pour booster les industries marocaines avec ses partenaires clés.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
Saham Bank reçoit sa première notation internationale

Une notation internationale pour Saham Bank, symbole de confiance et de solidité dans le paysage bancaire marocain.

Rédaction LeBrief - 3 octobre 2025
Aéronautique au Maroc : quel manque à gagner face aux investissements ?

Economie - Plongée dans une table ronde sur la culture industrielle aéronautique et ses défis stratégiques.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
OMPIC : plus de 65.000 entreprises créées en sept mois 

Economie - Le tissu entrepreneurial marocain s'élargit avec 65.754 nouvelles entreprises selon l'OMPIC en seulement sept mois.

Mouna Aghlal - 2 octobre 2025
Salon du Cheval d’El Jadida : SOREC et EXPASA concluent un partenariat

Économie - La SOREC a conclu un partenariat stratégique avec l’entreprise publique espagnole EXPASA, visant à renforcer la coopération dans l’élevage équin, la recherche et la formation.

Ilyasse Rhamir - 2 octobre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025
Pourquoi le Maroc ne croit pas en son tourisme rural ?

Dossier - La vérité, c’est que le tourisme rural n’a jamais été considéré comme un projet national. Il n’est ni stratégique, ni prioritaire. Et pourtant, il concentre tout ce que le Maroc pourrait offrir de plus noble.

Sabrina El Faiz - 30 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire