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Hausse du prix de l’huile de table : les véritables raisons

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Une hausse des prix a été constatée dans les produits du groupe Lesieur-Cristal © DR

Depuis quelques jours, un appel au boycott de l’huile de table est lancé sur les réseaux sociaux. La raison ? Une hausse constatée de 1,10 DH/litre sur les différentes marque d’huile de table Lesieur Cristal. Quelles sont les causes de cette hausse ? Pour l’heure, les responsables de l’entreprise ne se sont pas encore prononcés à ce sujet, mais une hausse constatée des prix des matières premières à l’international (soja, tournesol…), aggravée par une hausse du prix du fret maritime serait derrière cela. Les détails.

Il y a deux semaines, l’entrepriseLesieur Cristal a décidé de revoir ses prix à la hausse (1,1 dh/ le litre sur les différentes marques de l’huile de table) et entre 5,5 et 10 dirhams de hausse pour lebidon de 5 litres. Cette augmentation a provoqué la colère des consommateurssur les réseaux sociaux. Ces derniers ont même lancé un appel au boycott de Lesieur Cristal. Les internautes accusent les responsables de l’entreprised’avoir augmenté les prix de l’huile de table en pleine crise sanitaire et économique et à l’approche du mois de Ramadan. Pour le moment, aucune information n’a été communiquée par les responsables de Lesieur Cristal à ce sujet.

Cet appel au boycott nous rappelle étrangement l’année 2018 lorsque les produits de trois entreprises (Sidi Ali, Centrale laitière et Afriquia) avaient été boycottés. Une première au Maroc.

Le coût du fret maritime derrière cette hausse?

L’un des grands dégâts qu’a engendrés la pandémie de la Covid-19 est la perturbation de la chaîne d’approvisionnement à travers le monde. Résultat des courses, les prix ont flambé. D’après L’Économiste, le transport d’un container de Chine vers le Maroc est passé de 2.500 dollars, il y a six mois, à 11.000 dollars actuellement. Une hausse due en premier lieu à une pénurie de containers et au trafic de marchandises et matières premières qui s’est concentré sur les pays les plus rentables.

Rachid Tahri, président de l’Association des freight forwarders souligne que la pénurie des containers et l’envolée des tarifs qui s’en est suivie, s’expliquent par le fait que les navires ne passent plus par certains ports pour récupérer les containers qui y avaient été déposés il y a plusieurs mois.Parallèlement, la réduction des capacités du fret aérien et l’immobilisation des avions ont conduit les opérateurs à se tourner versle transport maritime comme bouée de sauvetage.

Par ailleurs, les prix du tournesol (415 euros/ Tonne) et soja (576,30 dollars/T) ont augmenté suite à un important recul des récoltesen 2020-2021. L’indice FAO des prix des produits alimentaires indique que leprix des huiles végétales n’ajamais été aussi élevésdepuis mai 2012.

Une agence de régulation du fret maritime proposée

Pour atténuer l’impact des surcharges excessives, l’Association des freight forwarders, propose la mise en place d’une agence de régulation du fret maritime à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays, comme les États-Unis, qui ont créé la Commission fédérale maritime (FMC) en plus de la loi Shipping Act.

De son côté, Amine Laghidi, expert international et président de l’Association marocaine des exportateursCentre-Rabat estime que le Maroc est un hub sur le continent africain et que c’est une opportunité de plus pour transformer ces imports en investissements. «Les Chinois peuvent venir au Maroc, profiter de la proximité du continent européen et de l’Afrique pour produire chez nous et servir leurs marchés de proximité. L’idée est de transformer ces importations en investissements directs», déclare Amine Laghidi avant d’ajouter qu’il faut soutenir l’investissement national assurant qu’«aucun pays ne peut se développer uniquement avec l’investissement étranger qui est fondamental, mais pas suffisant».

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