Maroc-Israël : un partenariat avec plein d’ambitions

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Le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël a été acté en décembre dernier 2020 © Fadel Senna/AFP

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Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résident à l’étranger, a eu un entretien téléphonique, mardi 2 février, avec le ministre israélien des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi. Les deux responsables ont discuté des différents accords de coopération qui pourraient bientôt être scellés entre les deux pays. Ainsi, des groupes de travail seront créés dans l’objectif de conclure des accords de collaboration dans de nombreux domaines tels que les investissements, l’agriculture, l’eau, l’environnement, le tourisme, la science, l’innovation et l’énergie.

La normalisation des relations entre Israël et le Maroc ouvre la voie à une multitude d’accords “gagnant-gagnant” entre les deux pays. Les discussions sont tenues de façon régulière. Mardi, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a eu un entretien téléphonique avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi. Sur son compte Twitter, le chef de la diplomatie israélienne a écrit : «Nous avons convenu de travailler ensemble pour mettre en œuvre rapidement les accords entre le Maroc et Israël. Nous avons également discuté du renforcement de la coopération bilatérale ainsi que des questions régionales».

Quelques jours plus tôt, Bourita s’était entretenu avec Meir Ben Shabbat, Conseiller à la sécurité nationale d’Israël. Les deux responsables ont convenu de mettre en place des groupes de travail qui s’attèleront à la conclusion d’accords de collaboration dans de nombreux domaines, notamment les investissements, l’agriculture, l’eau, l’environnement, la science, l’innovation et l’énergie.

Lire aussi :Réouverture du bureau de liaison israélien à Rabat

Le ton est donc donné. L’heure est à l’étude des différents moyens de collaboration. Ce partenariat englobe également le secteur du tourisme. Le mois dernier, un accord aérien avait été signé permettant des vols directs entre les deux pays. L’accord stipule l’autorisation des vols directs entre les deux pays sans limites de compagnies exploitant la ligne ni de plafonds de fréquences de liaisons.

Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, avait affirmé que le Maroc s’attend à 200.000 touristes israéliens dans un premier temps. Une délégation marocaine de haut niveau est d’ailleurs attendue très bientôt en Israël pour finaliser les termes de cetaccord.

Le rapprochement avec Israël a «toujours été dans l’agenda dynastique», selon Moulay Hicham Alaoui

Dans une tribune publiédans L’Obs, le prince Moulay Hicham, cousin du roi Mohammed VI a livré son avis sur le rapprochemententre le Maroc et Israël. Le prince a souligné que le rapprochement avec Israël a toujours figuré sur l’agenda de la dynastie alaouite. «L’ouverture du Maroc au principe d’une normalisation avec Israël vient de loin, d’un point de vue historique. Il y a, depuis l’aube de la monarchie alaouite, une longue et riche tradition d’engagement de la dynastie envers le judaïsme et la judéité. Notre Constitution reconnaît l’héritage du judaïsme comme partie intégrante de l’identité nationale», souligne le prince Moulay Hicham qui fait un récapitulatif des grandes lignes de la relation historique qui lie les deux pays.

Moulay Hicham rappelle que ce rapprochement a soulevé plusieurs critiques à l’égard Maroc. Parmi les reproches faits au Royaume, il y a celui d’avoir tourné le dos à la Palestine en échange de la consolidation de la place du Maroc dans son Sahara. Le prince précise que le Maroc ne considère pas que la question du Sahara occidental et celle de la Palestine puissent faire l’objet d’un marchandage réciproque. «Le contexte du Sahara occidental n’est pas équivalent à la tragédie palestinienne. Les Palestiniens ne sont pas citoyens d’Israël, alors que les Sahraouis sont citoyens marocains, même si certains refusent ce statut», note MHA.

Lire aussi :Reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara et relations avec Israël : des réactions mitigées

Chercheur associé au Weatherhead Center for International Affairs (Harvard), Moulay Hicham El Alaouiprécise que le Royaume a toujours défendu à travers son histoire la cause palestinienne. «La monarchie marocaine a défendu des initiatives régionales en faveur de la cause palestinienne. Elle a surmonté l’opposition jordanienne et la réticence égyptienne au sommet de la Ligue arabe en 1974 à Rabat, qui s’est conclu sur la reconnaissance de l’OLP comme seul représentant du peuple palestinien», note Moulay Hicham qui rappelle «qu’en 1982, au cours du sommet de la Ligue arabe à Fès, le roi Hassan II a contribué à faire approuver le plan Fahd pour une paix globale entre les pays arabes et Israël. Il l’a fait en s’opposant au « front du refus »incarné par la Libye, la Syrie et de l’Algérie, front que l’Irak, empêtré dans sa guerre avec l’Iran, venait juste de lâcher». Le prince fait ainsi des rappels historiques et indique que «le peuple marocain attend de son État qu’il perpétue cette longue tradition de soutien à la Palestine, d’autant plus que le roi Mohammed VI est le président du Comité Al-Qods».

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