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Adieu El Ouafa !

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Le diplomate et homme politique marocain est décédé dimanche matin à l’âge de 72 ans à Rabat des suites du coronavirus. Celui qui a occupé le poste de ministre de l’Éducation nationale puis des Affaires générales et ambassadeur du Maroc à plusieurs reprises dans différents pays était connu pour son charisme, son amour du pays, mais aussi pour son sens de l’humour. Rappel des faits marquants du parcours politique du défunt.

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Après Abderrahmane El Youssoufi, Abderrazak Afilal et Majhoubi Aherdan, un autre grand acteur de la scène politique nationale s’est éteintce dimanche 27 décembre 2020. Comme des milliers de ses compatriotes, El Ouafa a été emporté par le coronavirus. L’ex-ministre de l’Éducation nationale a passé 15 jours à l’hôpital Cheikh Zayed de Rabat avant de le quitter en direction du cimetière de Hay Riad. Plusieurs personnalités étaient présentes à ses funérailles. Parmi elles, Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal, Abdelouahed El Fassi, membre du comité exécutif de l’Istiqlal, et Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM.

«C’était quelqu’un de très fidèle en amitié, mais aussiun bon vivant», souligne Abdellatif Ouahbi lors des funérailles d’El Ouafa, avant d’ajouter: «Il a prouvé son savoir-faire dansses différents postes de responsabilité. C’était une personne intègre. La scène politique a perdu un grand homme courageux, sincère et droit».

Véritable serviteur du Royaume, El Ouafa «portait bien son nom», dixit Abdelilah Benkirane, ex-chef du gouvernement. Les deux personnalités ont noué de grands liens d’amitié. Une amitié qui s’est poursuivie même après que Benkiraneait quitté le gouvernement. «Il venait souvent me voir. Il venait chaque semaine. Généralement les mardis. Il accomplissait avec moi la prière d’Al-Maghrib et ne partait qu’après la prière d’Al-Ichaa».

Le roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion à la famille du défunt.Dans ce message, le Roi dit se remémorer, avec estime, les qualités louables du regretté, notamment celles de dévouement et de loyauté dont il a fait preuve au service des intérêts suprêmes de la Nation dans les différentes hautes fonctions et responsabilités qu’il a occupées avec compétence, outre son patriotisme sincère et sa fidélité indéfectible.

Lors de son parcours politique, El Ouafa a été élu à plusieurs postes de haute responsabilité. Entre 2000 et 2004, il est ambassadeur du Maroc en Inde et au Népal, puis en Iran et au Tadjikistan (2006-2009) et enfin au Brésil, Paraguay, Surinam et Guyane(2009-2011). Au vu de son expertise, il est proposé par le Chef dugouvernement Abdelilah Benkirane au poste de ministre de l’Éducation nationale en 2012. Un poste qu’il occupera durant 21 mois avant de devenir ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé des Affaires générales et de la Gouvernance en 2013.

Mohamed El Ouafa, c’est aussi des anecdotes invraisemblables

Début octobre 2012, alors qu’il occupaitleposte de ministre de l’Éducation nationale, Mohamed El Ouafa fait une visite officielle à une école primaire de Marrakech. Faisant le tour des classes en compagnie des responsables de la ville, il remarque une petite fille de 12 ans, Raouiya. Le défunt lance ce jour-là une phrase qui avait fait l’effet d’un coup de tonnerre: «Que fais-tu encore là, toi ? Il ne te manque plus qu’un mari». Cetteexpression avait en effet fait le tour de la toile. Des associations avaient même tenté de traîner le ministre en justice pour «atteinte aux engagements du pays contre le mariage des mineurs». Moins de deux semaines plus tard, le défunt dit avoir «regretté son déplacement dans cette école».

Autre anecdote du défunt. Lors d’un congrès de l’Istiqlal en 2012, des militants du partisignalent au ministre El Ouafa des dysfonctionnementsdans une école del’Oriental. Illico presto, El Ouafa contacte son secrétaire général au ministère de l’Éducation nationaleet lui demande un point immédiat sur la situation de l’école concernée. «Si c’est vrai, je vous montrerai ce que je vais faire du délégué. Je vous promets qu’il ne passera pas la nuit sur place», lâche-t-il à quelques partisans de l’Istiqlal.

Même s’il a été dur ou maladroit par moments, El Ouafa a marqué son passage gouvernemental par sa personnalité, son rire, et sa disponibilité. Et c’est ce que l’on aime retenir de lui. Adieu El Ouafa !

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