PLF 2021 : achèvement du circuit législatif

Avatar de Khansaa Bahra
Temps de lecture :

Projet de loi de finances au titre de l’année budgétaire 2021 (PLF2021) © DR

A
A
A
A
A

Le Projet de loi de finances (PLF) 2021 a finalement été adopté par le Parlement. Avec 61 voix pour, 36 contre et aucune abstention, il a été approuvé en deuxième lecture par la Chambre des représentants. Seul un amendement retenu à la Chambre des conseillers et qui concerne le polyester a été retiré. Ainsi, le PLF a franchi toutes les étapes du circuit législatif et sera prochainement publié au Bulletin officiel. Quels sont les amendements phares retenus ? Et plus globalement, qu’est-ce qu’une loi de finances et à quoi sert-elle ?

Ce mardi 8 décembre, la Chambre des représentants a tenu une séance plénière afin d’examiner et voter le Projet de loi de finances n° 65.20 au titre de l’année budgétaire 2021, tel que transmis parla Chambre des conseillers. Ce PLF a reçu l’aval de 61 députés, alors que 36 autres s’y sont opposés lors d’une séance présidée par Habib El Malki, président de la Chambre.

Dans le cadre de cette deuxième lecture, la commission des finances et du développement économique à la première Chambre avait auparavant approuvé le projet avec 20 voix pour, 7 voix contre et zéro abstention, parachevant ainsi la procédure de son adoption.Selon Abdellah Bouanou, président de la commission des finances à la Chambre des représentants, pour ce qui est des amendements introduits par la deuxième Chambre, seul un a été retiré. Dans une déclaration à la MAP, il a révélé qu’il s’agit de l’amendement relatif à l’augmentation des droits de douane de 2,5% à 17,5% sur la fibre polyester. Puisque les discussions liées à cet amendement ont préconisé la mise en avant de l’importance de la protection du produit national,le pouvoir d’achat du consommateur ainsi que l’ouverture de l’investissement, «il a été convenu de rester sur les 2,5%, comme décidéauparavant par la première Chambre», a-t-il souligné.

Notons que le PLF 2021 a trois objectifs majeurs, notamment l’accélération de la mise en œuvre du plan de relance de l’économie nationale, le lancement de la première phase de généralisation de la couverture sociale et le renforcement des bases de l’exemplarité de l’État et l’optimisation de son fonctionnement.

Pour ce faire, plusieurs amendements phares ont été votés. Parmi ces derniers, figure celui portant sur le soutien àla recherche scientifique au Maroc. Ainsi, les indemnités perçues par les enseignants chercheurs seront désormais rattachées au Fonds national de soutien à la recherche scientifique et le développement technologique. Un des amendements retenus concerne le changement des seuils de la contribution de solidarité, aussi bien pour les personnes physiques que pour les sociétés. Le seuil de contribution de solidarité a été relevé de 120.000 à 240.000 dirhams annuels, soit à partir de 20.000 dirhams de salaire mensuel. Pour les entreprises, la contribution de solidarité a été abaissée à 1 million de dirhams au lieu de 5 millions de dirhams. Le taux appliqué sera graduel, soit entre 1,5 % et 3,5% des bénéfices. Un autre amendementvise à promouvoir l’emploi des jeunes en élargissant les exonérations de l’Impôt sur le revenu (IR)pour leur recrutement dans le secteur privé. Une autre disposition adoptée par le Parlement permettra à 250.000 autoentrepreneurs de bénéficier d’une couverture médicale.

Lire aussi :PLF 2021: 24 amendements retenus à la 2e Chambre

Qu’est-ce qu’une loi de finances ?

Pour faire simple, une loi de finances est une loi dont l’objectif est de présenter les recettes et les dépenses de l’État. Ainsi, ce terme renvoie au Budget de l’État, notamment ses ressources et ses dépenses. Il s’agit d’un outil de prévision qui détermine aussi bien la nature, le montant et l’affectation des ressources et charges de l’État.Afin de corriger à la hausse ou à la baisse les charges et les ressources arrêtées précédemment, compte tenu de l’évolution de la conjoncture économique et financière, une loi de finances rectificative vient modifier, en cours d’exercice, les dispositions de la loi de finances initiale.

L’expression recouvre plusieurs types de lois à objet budgétaire, notamment la loi de finances de l’année, la loi de finances rectificative et la loi de règlement. Dans les finances publiques marocaines, une loi de finances de l’année est un texte qui «détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et l’affectation de l’ensemble des ressources et des charges de l’État, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte» (Article 1 de la loi organique des Finances). Un Projet de loi de finances, qui est élaboré par le gouvernement, doit être déposé au bureau du Président de la chambre des représentants avant le 20 octobre. Les orientations générales de ce projet de loi sont présentées devant le Conseil des ministres présidé par le Roi, puis le Conseil du gouvernement présidé par le chef du gouvernement. Ce texte doit par la suite être examiné par le Parlement dans un délai maximal de 58 jours (30 jours pour la première lecture par la Chambre des représentants ; 22 jours pour la première lecture par la chambre des Conseillers à compter de sa saisine ; 6 jours pour l’examen de la Chambre des représentants des amendements votés par la 2e chambre). La dernière étape après adoption du PLF en deuxième lecture par la Chambre basse est sa publication au Bulletin officiel.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Recettes douanières : plus de 54,79 MMDH collectés à fin juillet

Économie - Les recettes douanières nettes du Maroc ont dépassé 54,79 milliards de dirhams à fin juillet 2025, marquant une hausse notable de 5,8% sur un an.

Ilyasse Rhamir - 12 août 2025
Compensation : les dépenses reculent de 19,2% à fin juillet

Économie - Les émissions de dépenses au titre de la compensation se sont établies à près de 6,5 milliards de dirhams à fin juillet 2025., selon la TGR.

Mbaye Gueye - 12 août 2025
Le déficit budgétaire grimpe à 53,7 MMDH à fin juillet

Économie - Le déficit budgétaire du Maroc a atteint 53,7 milliards de dirhams à fin juillet 2025, en forte progression par rapport à l’an dernier.

Ilyasse Rhamir - 12 août 2025
Maroc-Espagne : 834 M€ d’exportations de fruits et légumes entre janvier et mai 2025

Économie - L’Espagne a importé pour 2,655 milliards d’euros de fruits et légumes, avec le Maroc en tête de ses fournisseurs, suivi de près par la France.

Mouna Aghlal - 12 août 2025
Attawfiq Microfinance et l’État s’unissent pour dynamiser l’économie sociale

Économie - Attawfiq Microfinance et le Secrétariat d’État à l’Artisanat et à l’Économie sociale lancent une alliance stratégique pour élargir l’accès au financement.

Ilyasse Rhamir - 12 août 2025
Le Maroc lance la semaine de l’investissement de sa diaspora à Beni Mellal

Économie - Béni Mellal accueille la semaine de l’investissement des Marocains du monde, une occasion de promouvoir les opportunités régionales et de renforcer l’implication de la diaspora dans le développement économique.

Mbaye Gueye - 12 août 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Télécoms : en route vers un duopole ?

Dossier - Un accord entre Télécoms c’est toujours bon à prendre, mais qu’est-ce que cela engendre pour le consommateur final ?

Sabrina El Faiz - 28 juin 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire