Forum Africa 21 : quels nouveaux enjeux et défis pour le continent ?

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L'UE étend le régime d'aides publiques aux agriculteurs touchés par le conflit en UkraineImage d'illustration © DR

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Garantir la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique. Tel est le défi majeur auquel est confronté actuellement le continent africain. Et pour y faire face, l’Afrique est amenée à profiter pleinement du grand potentiel dont elle dispose, afin d’assurer une croissance socio-économique et de réaliser un développement durable.

Pour appréhender les nouveaux défis auxquels fait face l’Afrique, News Com Africa Holding, a organisé, les 21 et 22 février à Casablanca, en partenariat avec le ministère de l’Équipement et de l’Eau, la première édition du Forum Africa 21.

Tenu sous le thème « La vision du roi Mohammed VI pour une Afrique résiliente et souveraine en matière de sécurité hydrique, énergétique et alimentaire », ce nouveau rendez-vous annuel se veut une plateforme de référence pour les thématiques liées à la résilience et à la sécurité alimentaire sur tous ses aspects.

Intervenant mardi à l’ouverture du Forum, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a souligné la nécessité d’une gestion intégrée de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture pour une meilleure efficacité des projets liés à ces trois secteurs vitaux.

Selon lui, la gestion intégrée de ces trois secteurs est aussi nécessaire au développement économique et à l’atteinte de la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire. Elle permet également d’assurer un développement durable, particulièrement face aux changements climatiques.

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4 millions d’habitants toujours privés d’eau potable en Afrique

En outre, le chef du département a relevé que malgré les efforts déployés dans le cadre des objectifs de développement durable, presque 4 millions d’habitants sont toujours privés d’eau potable en Afrique.

Évoquant le secteur de l’eau, le ministre a insisté sur trois aspects, à savoir le volume, la qualité et la durabilité, notamment à travers le dessalement de l’eau de mer et le traitement des eaux usées. Il a noté, par ailleurs, que l’énergie, ressource vitale pour tous les domaines de production, revêt une importance majeure pour le développement des ressources hydriques et alimentaires.

Aussi, le responsable gouvernemental a affirmé que le continent est appelé aujourd’hui à produire de l’énergie renouvelable verte. Il a, à cet égard, mis en avant la nécessité d’œuvrer par une démarche étroite liant les secteurs de l’eau, l’énergie et l’alimentation pour garantir la souveraineté du continent africain dans ces trois domaines.

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L’Afrique regorge d’un énorme potentiel

De même, le président directeur général de News Com Africa Holding, Omar Dahbi, a indiqué que les trois axes, à savoir l’énergie, l’eau et l’alimentation, sont strictement liés et interdépendants. «L’accès à l’énergie permet l’accès à l’eau, l’accès à l’eau permet une meilleure production agricole, et la sécurité alimentaire renforce le développement», a-t-il soutenu.

De plus, Dahbi a relevé que le continent africain fait face, à l’instar du reste du monde, à plusieurs problématiques, mais il regorge d’un énorme potentiel pour faire face à ces défis. À ce propos, il a cité les ressources énergétiques du continent, ses ressources naturelles et son climat lui permettant de profiter amplement des nouvelles sources d’énergie dites vertes. Sans oublier les terres arables non cultivées qui constituent plus de la moitié de la superficie similaire à l’échelle mondiale.

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L’industrie alimentaire nationale amenée à améliorer sa compétitivité

De son côté, Abdelmounim El Eulj, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI) a indiqué que l’industrie alimentaire nationale est amenée à améliorer son intégration et sa compétitivité. Le but est de répondre aux enjeux liés à la souveraineté alimentaire.

D’après le responsable, le taux d’intégration moyen de l’industrie alimentaire marocaine se situe autour de 25%. Ce niveau s’explique par l’importation de plusieurs produits manufacturés, notamment les matières premières et les emballages. Ainsi, afin d’assurer la souveraineté nationale et aussi africaine de l’industrie alimentaire, il est impératif, selon El Eulj, de garantir une souveraineté nationale dans l’approvisionnement de ces produits. Il faut aussi s’appuyer sur de nouveaux projets et des partenariats maroco-africains, tout en en s’adaptant aux nouvelles tendances et réglementations internationales.

En outre, le président de la FENAGRI a affirmé que dans un marché mondialisé, l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise alimentaire, à travers la recherche et le développement (R&D) et l’innovation, reste un véritable levier de croissance. Cela permet ainsi de conquérir de nouvelles parts sur le marché domestique et sur le marché à l’export africain, plus précisément.

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Quid de la transformation digitale et de la décarbonation ?

Pour El Eulj, la transformation digitale de l’entreprise alimentaire représente l’un des leviers incontournables pour le développement des filiales dédiées à l’innovation et à la robotisation des processus. Ceci permettrait à ces entités de se procurer un avantage concurrentiel, et par conséquent assurer leur pérennité et l’extension dans des marchés à fort potentiel de croissance, a-t-il affirmé.

Par ailleurs, la décarbonation est un paramètre que l’industrie alimentaire marocaine devrait prendre en considération. Et de rappeler que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne (UE) entrera en vigueur en 2026, ce qui va obliger les opérateurs africains à accélérer la cadence de décarbonation.

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