Covid-19 : El Otmani n’écarte pas un retour au confinement

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El Otmani n'écarte pas un retour au confinement

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Intervenant ce mardi 3 novembre à la Chambre des conseillers, Saad dine El Otmani a déploré que la situation épidémiologique du Maroc est très préoccupante. Le Chef du gouvernement a avancé que si la pandémie du nouveau coronavirus ne ralentit pas, le Royaume pourrait être forcé de se reconfiner. Par ailleurs, la Covid-19 ne cesse d’exposer les lacunes du système de santé marocain, notamment la pénurie de certaines molécules nécessaires à la prise en charge des contaminés ou encore le manque de discipline de certains laboratoires de dépistage privés.

La pandémie de la Covid-19 a atteint des dimensions très préoccupantes qui nécessitent des actions sérieuses et des décisions rigoureuses. C’est en tout cas ce qu’a affirmé ce mardi 3 novembre Saad Dine El Otmani, Chef du gouvernement, lors de son intervention à la Chambre des conseillers. Il a insisté sur l’importance du respect des mesures de prévention en vigueur afin d’éviter un reconfinement national, qui aurait d’irréparables «répercussions sociales et économiques». El Otmani n’a toutefois pas écarté l’adoption de cette mesure par lecomités scientifiquequi suitla pandémieen cas de détérioration de la situation épidémique. Tout en rappelant que l’hiver approche à grands pas, il estime que sans l’engagement des citoyens l’évolution de la maladie pourrait devenir alarmante. C’est dans ce sens que le Chef de l’exécutif a précisé que des restrictions drastiques ont été mises en place dans plusieurs régions du pays, afin de ralentir l’expansion du virus, mais aussi pour alléger la charge de travail des unités sanitaires.

Les fake news consternent le ministère de la Santé

Bien que fortement mobilisé depuis le début de la pandémie au Maroc, le personnel soignant n’échappe pas aux fausses informations. Selon H24Info, certains médias digitaux ont affirmé le week-end dernier que des patients atteints du coronavirus sont décédés à l’hôpital Duc De Tovar de Tanger à cause d’un manque d’oxygène. En réponse, un communiqué du ministère de la Santé a contesté cette information, assurant qu’un «deuxième réservoir d’oxygène d’une capacité plus importante a été installé au niveau de l’hôpital». La même source a également expliqué que les trois décès enregistrés étaient dus aux complications du coronavirus et n’ont aucun lien avec un quelconque manque en oxygène». Et à la direction dudit hôpital d’ajouter que «ces allégations risquent de semer la peur, la panique et la méfiance auprès des patients et leurs proches, et pourraient contrecarrer les efforts consentis par les staffs médical, infirmier et technique, qui se seraient bien passés de ces comportements, surtout en ces circonstances difficiles de lutte contre la pandémie».

Pénurie de la vitamine C et du zinc

En raison de la crise sanitaire actuelle, et outre les fake news, le système de santé du pays commence à montrer ses limites. D’après L’observateur du Maroc et de l’Afrique, Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), a lancé une alerte dénonçant la pénurie imminente de la vitamine C et du zinc. Ces deux molécules nécessaires au traitement des patients souffrant de la Covid-19 sont en rupture de stock dans certaines régions du Royaume. «Comment voulez-vous que l’on s’en sorte avec trois aux quatre boites de vitamine C et de zinc par jour ? Comment un pharmacien peut-il satisfaire la demande avec de telles quantités ?», martèle Lahbabi. Cette situation alarmante, poursuit-il, vient contredire les affirmations de Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, qui avait assuré en septembre dernier les réserves du pays couvrent largement les besoins des mois à venir.

Le manque de discipline des laboratoires privés

Malgré tous les défis auxquels il doit faire face, le département de Khalid Aït Taleb s’efforce de faire respecter les consignes en vigueur. Ainsi, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison de ce 3 novembre, que la tutelle a suspendu cinq laboratoires privés à Fès, Rabat et El Jadida pour «manquements aux réglementations imposées par le cahier des charges». Cette décision a été prise suite à des visites effectuées par un comité d’inspection dépêché par le ministère de la Santé.Le journal rappelle que les laboratoires privés ont été appelés au renfort il y a plus d’un mois pour effectuer des tests PCR et sérologiques, et qu’un cahier des charges bien définia été établi dans ce sens. Des conditions strictes ont également été soulignées par la tutelle, sous peine d’engendrer un retrait de l’autorisation, ainsi que des sanctions disciplinaires et pénales prévues par la législation et la réglementation en vigueur.

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