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Depuis le mois de mars, le gouvernement est aux côtés des entreprises pour les aider à passer la crise engendrée par le coronavirus. En dehors des reports d’échéances de crédit et du paiement de certains impôts, l’une des mesures fortes aura été de faciliter l’accès au crédit pour lesentreprises afin de leur permettre de faire face à leurs charges courantes. Les TPE et PME principalement ont ainsi bénéficié de près de 18 milliards de DH de crédits de trésorerie. Depuis juin et la réouverture de l’économie après trois mois de confinement, un plan de relance a été déployé. Plus de 22 milliards de DH de prêts ont été approuvés au profit de plus de 15.000 entreprises jusque-là. Récemment,les conditions d’accès à ces prêts ont été assouplies afin d’élargir le périmètre d’intervention.
Le rôle du fonds d’investissement stratégique
Jusqu’ici, le gros du soutien proposé aux entreprises passe par la dette. Ces aides ont soutenu les trésoreries notamment au deuxième trimestre durant lequel le choc a été sévère (chute de 14,9% du PIB). Au-delà du soutien à court terme, il sera nécessaire de renforcer les fonds propres des entreprises afin d’améliorer leur situation bilancielle. C’est là que va intervenir le fonds d’investissement stratégique. Il sera doté de 45 milliards de DH et aura une intervention multiforme au sein de l’économie. 15 milliards de DH viendront du budget général de l’État. Le mode opératoire du fonds d’investissement stratégique sera connu dans les prochaines semaines au moment de la présentation du projet de loi de finances 2021.
Au regard des missions qui lui seront assignées, ce fonds sera une sorte de banque publique d’investissement avec un ancrage régional très fort. Justement, dans l’écosystème actuel, il y a la Caisse centrale de garantie (CCG) qui joue en partie ce rôle dans la mesure où elle garantit les crédits des TPE et PME et leur accorde aussi des prêts. Il n’est pas inimaginable qu’elle porte le projet de Fonds stratégique d’investissement, sachant que le gouvernement a entamé la réforme de la CCG pour accroître sa force de frappe. Avec le fonds stratégique d’investissement, elle élargirait son périmètre d’intervention et son offre puisque la volonté des pouvoirs publics est que ce véhicule puisse prendre des participations dans le capital des entreprises et les accompagner tout au long de leur développement. La CCG pourrait ainsi se transformer en un équivalent de la BPI en France ou de KFW en Allemagne. Mais, nous n’en sommes pas encore là.
Sur le modèle du private equity
Pour le soutien en fonds propres des entreprises (sachant que le champ d’action du fonds stratégique d’investissement sera large), l’approche sera probablement la même que celle des professionnels du capital investissement (private equity). Cette source alternative au crédit bancaire est peu connue des dirigeants d’entreprises ou plutôt se heurte à des blocages culturels. Dans de nombreuses PME, surtout familiales, les dirigeants sont réticents à l’ouverture de leur capital. Les nouvelles générations de dirigeants de PME familiales sont plus accoutumées à ce type d’instruments, d’où l’évolution du private equity ces dernières années. Mais,il reste beaucoup à faire pour renforcer saposition dans les sources de financement des entreprises. Cependant, la forte dégradation des bilans des entreprises en raison de la crise et le besoin pour les dirigeants de recourir à toutes les solutions pour poursuivre l’exploitation pourrait accélérer le recours à cette solution de financement. Les barrières culturelles pourraient ne pas résister longtemps.
Le soutien en fonds propres des entreprises va permettre derestaurer leur capacité d’investissement. En effet, la consommation des ménages et l’investissement des entreprises seront les clés du rebond espéré en 2021. Ce dernier est aussi conditionné par l’évolution de la situation sanitaire.
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