Covid-19 : la souffrance des Casablancais

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Covid-19 : la souffrance des Casablancais

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Suite à une réunion d’urgence, tenue ce mardi 8 septembre, et portant sur l’évolution de la pandémie de la Covid-19 à Casablanca, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, a annoncé le renforcement du soutien logistique dans la métropole. La recrudescence des contaminations qu’a connue la capitale économique du Royaume, placée en quatorzaine depuis le lundi 7 septembre, a affecté non seulement ses cafés, ses restaurants et ses commerces, mais a également compliqué l’accès aux tests de dépistage, en raison de la saturation des laboratoires d’analyses.

Le ministère de la Santé ne lésine pas sur les moyens de sauver Casablanca de la pandémie du nouveau coronavirus. Ce mardi 8 septembre, Khalid Aït Taleb, ministre de tutelle, a convoqué une réunion en urgence avec Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce, et Saïd Ahmidouch,wali de la région Casablanca–Settat etgouverneur de la préfecture de Casablanca. L’objectif de cette rencontre était de faire le point sur la situation épidémiologique de la métropole, placée en quatorzaine depuis le lundi 7 septembre. Selon Les Inspiration Éco, Aït Taleb a indiqué qu’il est impératif de freiner «l’élan de la propagation du virus» dans cette ville durant les 14 prochains jours, du fait qu’elle est le «cœur battant de la machine économique nationale». Il a ainsi annoncé «le renforcement du volet des ressources humaines et l’élargissement de la capacité d’accueil des unités de réanimation, en cas d’aggravation de la situation». Et de déplorer qu’aujourd’hui, et à elle seule, la capitale économique compte 42% des cas positifs, 40% des cas critiques et 38% des décèsenregistrés au niveau national.

Les « Casaouis » contrariés par le reconfinement de leur ville

Dans le cadre des mesures du reconfinement de Casablanca,la fermeture des marchés de proximité a été fixée à 15 h, celle des magasins et cafés à 20 h et celle des restaurants à 21 h. Noureddine Harrak, président de l’association nationale des cafés et restaurants au Maroc (ANPCRM), a déploré dans une déclaration à L’Observateur du Maroc et de l’Afrique que «de telles décisions importantes ne doivent pas se prendre à la dernière minute sans aucune considération pour les spécificités de [notre] secteur». Tout en soulignant que ledit secteur pâtit encore des répercussions du premier confinement, il indique qu’en temps normal ses opérateurs réalisent 70% de leurchiffre d’affaires pendant les soirées de la saison estivale. Harrak dénonce aussi «l’absence de mesures ou même de dialogue avec les pouvoirs publics pour trouver des issuespour un secteur qui compte près de 200000 cafés et restaurants au niveau national et emploie plus de 1,5 million de salariés».

De leur côté, les habitants de la ville soulignent qu’en plus d’être forcés dese confiner et derenoncer à leurs vacances d’été, ils doivent désormais se soumettre à des restrictions drastiques «angoissantes». Ces derniers confient aussi à la même sourceque même les déplacements hors de la ville pourdes raisons médicales et professionnelles sont quasi-impossibles. Pour cause, l’inaccessibilité au »Pacha »pour la signature des autorisations de déplacement.

Par ailleurs, d’autres Casablancais ont préféré faire fi des nouvelles restrictions, notamment l’interdiction de déplacement entre 22 het 5 h. D’après LeSiteInfo, plusieurs de ces récalcitrants ont été arrêtés pour violation du couvre-feu et non-présentation d’autorisation de déplacement.

Saturation des laboratoires à Casablanca

En plus des répercussions socio-économiques du reconfinement de leur ville, les Casablancais doivent désormais faire face à la saturation des laboratoires habilités à effectuer les tests PCR, et ce en raison de l’importante affluence que connaissent ces derniers depuis la montée en flèche des cas positifs à la Covid-19 dans la métropole. C’est en tout cas ce qu’affirme Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du jour. Le journal précise qu’il «faut arriver très tôt le matin pour prendre son ticket, faire la queue et attendre patiemment son tour». Un processus fastidieux, qui décourage les citoyens à se faire dépister et qui menace d’exacerber davantage l’expansion du nouveau coronavirus dans cette préfecture. Frustrés et en colère, les habitants de la métropole «se demandent pourquoi le ministre de la Santé n’a pas encore autorisé les laboratoires privés à effectuer ces analyses», poursuit le quotidien. Et de rappeler que Khalid Aït Taleb a assuré, deux semaines plus tôt, que les laboratoires privés se verront bientôt octroyer l’autorisation de réaliser ces dépistages. En réponse, la tutelle justifie ce retard par «la nécessité de s’assurer que les laboratoires privés désireux de faire ces tests disposent de tous les moyens scientifiques et techniques requis».

Enfin, il est clair que la situation à Casablanca s’envenime à tous les niveaux. Les habitants sont contrariésetles opérateurs économiques sont en colère. Tous attendent avec impatience la fin de ce confinement de 14 jours et espèrent un semblant de retour à la vie normale.

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