Réforme du Code pénal : le blocage se poursuit

image defaut author user
Temps de lecture :

Code pénal

A
A
A
A
A

Trois groupes parlementaires de la majorité (RNI-UC/MP et USFP) ont demandé le report du dernier délai pour le dépôt des propositions d’amendements du Code pénal jusqu’à l’ouverture de la session automnale. Une demande qui n’est pas du goût de la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants qui souhaite débloquer ce projet de loi le plus vite possible.

Voilà maintenant quatre ans que le projet de loi modifiant et complétant le Code pénal est bloqué au Parlement. LaCommission de la justice à la Chambre des représentantsavait fixé au 4 septembre le dernier délai pour le dépôt des amendements relatifs à ce texte. Le jour J, trois groupes parlementaires de la majorité (RNI-UC/MP et USFP) ont boycotté la réunion et demandé un report jusqu’à l’ouverture de la session automnale le mois prochain. L’Union constitutionnelle (UC) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP) ont justifié cette demande de report par l’incapacité de leurs groupes de se réunir en raison de la pandémie du coronavirus, tandis que le Mouvement populaire (MP) a demandé un délai supplémentaire afin de tenter de trouver un consensus entre les groupes de la majorité, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 7 septembre 2020.

Toujours pas d’entente sur l’enrichissement illicite

Le journalLes Inspirations Éco estime dans son édition du lundi 7 septembre 2020 que la lutte contre l’enrichissement illicite constitue «la principale pierre d’achoppement entre les alliés gouvernementaux sur ce projet de loi».

Ce texte, introduit par le gouvernement de Abdelilah Benkirane en 2016 prévoit une amende allant de 100.000 à un million de dirhams contre toute personne soumise à la déclaration obligatoire de patrimoine, dont la situation financière ou celle de ses enfants mineurs connaît une hausse substantielle et non justifiée. Contre toute attente, le PJD avait retiré les propositions d’amendements du projet du Code pénal, notamment celle ayant trait à la disposition relative à la pénalisation de l’enrichissement illicite.

Le parti de la lampe estime que l’amendement de la majorité «vide la disposition de lutte contre l’enrichissement illicite de sa substance, car il propose de n’interpeller les personnes concernées qu’après la fin de leur mandat administratif comme électoral, de limiter la mission de contrôle à la Cour des comptes et de se contenter de la déclaration du patrimoine du concerné et de ses enfants», rapporte Les Inspirations Éco. Aux yeux des élus du PJD, confier la mission de la lutte contre l’enrichissement illicite à la Cour des comptes plutôt qu’à la justice n’est autre qu’un gel de cette disposition. De leur côté, les autres groupes de la majorité ne partagent pas le même avis et critiquent le revirement de la position du PJD, estimant que «personne n’est contre la lutte contre l’enrichissement illicite et qu’il faut plutôt élaborer tout un texte à cette disposition pour éviter toute ambiguïté».

Dans ces circonstances, la réforme du Code pénal risque de prendre plus de temps que prévu. Ce feuilleton risque de durer au moins jusqu’en octobre 2020, si tout se passebien…

Dernier articles
Les articles les plus lu
Lancement de la plateforme nationale de surveillance des décès maternels

Société - Découvrez la nouvelle plateforme pour le suivi des décès maternels, lancée par le ministère de la Santé à Rabat.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le Procureur général du Roi communique sur les nouvelles dispositions du Code de procédure pénale

Politique - Le Procureur général du Roi présente des changements clés pour les parquets du Royaume. Découvrez les implications essentielles.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
CNSS : lancement du contrôle de scolarité 2025-2026 pour les enfants bénéficiaires

Société - Les parents ou tuteurs doivent impérativement déposer un certificat de scolarité dans un délai d’un mois via le service en ligne « Taawidaty ».

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Vidéo virale d’un enfant agressé : le démenti de la DGSN

Société - La DGSN dément une vidéo montrant un enfant agressé, faussement attribuée à une école marocaine, et confirme qu’elle provient d’un pays asiatique.

Hajar Toufik - 20 novembre 2025
Affaire chlorure de potassium : carte de la transparence… ou diversion ?

Société - La tutelle plaide la pénurie de chlorure de potassium, l'opposition veut les détails de chaque appel d'offre octroyé par l'AMMPS.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
La coordination syndicale de la santé conditionne son retour au dialogue

Société - La coordination syndicale du secteur de la santé refuse toute rencontre avec le ministère tant qu’un calendrier précis n’est pas fixé pour valider les décrets liés à l’accord du 23 juillet 2025.

Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire