Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / La carte d’identité électronique, officialisée mais toujours critiquée

La carte d’identité électronique, officialisée mais toujours critiquée

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Publiée jeudi dernier dans le Bulletin officiel, la loi relative à la Carte nationale d’identité électronique (CNIE) est enfin entrée en vigueur. Si cette loi a été applaudie pour les efforts consentis par les autorités dans la lutte contre la falsification et dans la protection des données, elle n’a tout de même pas échappé aux critiques, notamment de la part de l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM). Cet organisme a relevé une «discrimination directe et explicite à l’égard des femmes».

Temps de lecture : 4 minutes

La nouvelle génération de la carte nationale d’identité électronique (CNIE) est désormais effective. Cette dernière est entrée en vigueur jeudi dernier après son adoption et sa publication au Bulletin officiel. Elle est présentée comme une carte dotée d’éléments de sécurité qui empêchent sa falsification grâce à un code PIN propre à chaque citoyen. Contrairement à la carte d’identité nationale biométrique obligatoire à l’âge de 18 ans, la CNIE est délivrée dès l’âge de 16 ans, et dés l’âge de 12 ans sur demande du représentant légal du mineur, rapporte le quotidien Le Matin dans son édition du lundi 17 août 2020.

Dans ce cadre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a mis à la disposition des citoyens un portail électronique www.cnie.ma, pour remplir un formulaire de pré-demande, prendre rendez-vous et suivre les démarches d’obtention de leur carte.

Le journal Les Inspirations Éco souhaite, dans son éditorial du lundi 17 août 2020, que les déceptions et les erreurs du passé liées à la carte d’identité biométrique soient évitées. «On se rappelle encore l’armada d’atouts que l’on nous avait présentée au moment de la mise en place de la carte d’identité biométrique. Nous avions tous cru que celle-ci sonnerait le glas des lourdes et archaïques procédures des services d’état civil. Il n’en fut rien… L’expérience du biométrique s’est, en fin de compte, résumée à des millions de dirhams déboursés sans que les Marocains ne profitent réellement des avantages de la biométrie». Le quotidien appelle à terme à ce que la CNIE puisse remplacer les formalités administratives «inutiles, voire aberrantes» et juge que c’est «uniquement dans ce cas que les deniers publics mobilisés pour ce chantier seraient pleinement amorti»

Carte discriminatoire selon une ONG féminine

Mis à part les atouts et les qualités de la carte nationale d’identité électronique, cette dernière n’a pas échappé aux critiques, notamment de la part de la gente féminine. L’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) a publié un communiqué, samedi dernier, dans lequel elle pointe ouvertement une «discrimination directe et explicite à l’égard des femmes», rapporte Yabiladi. L’ONG précise que «le dernier paragraphe de l’article 4 de la loi 04.20 traitant de la possibilité de faire figurer le statut matrimonial ne concerne que les femmes et dispense les hommes à moins qu’ils ne soient veufs». L’association indique que cet article permet l’éventualité d’intégrer dans la CINE, l’expression optionnelle « épouse », « veuve », ou « veuf » tout en omettant de citer le substantif « époux ».

L’ONG juge que ces choix renforcent les inégalités hommes-femmes,favorise la polygamie et rappelleque l’article 19 de la constitution prévoit l’égalité dans tous les droits entre les femmes et les hommes. «L’ajout d’épouseet non d’épouxdans les informations demandées, fait clairement la distinction entre les citoyens et les citoyennes, promeut une société patriarcale et consolide le concept de tutelle», estime l’ADFM.

L’association a appelé enfin à une révision de la loi afin «que les femmes ne soient pas obligées de confirmer leur statut matrimonial, et leur éviter en même temps, les lourdes démarches administratives pour obtenir le droit de disposer de la CINE en tant que citoyennes à part entière», précise le communiqué.

ADFM

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Où en est-on de la tuberculose au Maroc ?

En 2022, le monde a été confronté à 10,6 millions de nouveaux cas de tuberculose, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une réali…

Santé : adopter une routine saine pendant le ramadan

La période du ramadan est marquée par une consommation alimentaire nocturne exclusive, entraînant souvent une augmentation de la quantité in…

Ramadan 1445 : cachez ces prix que je ne saurais voir !

La folie furieuse de ce début de Ramadan s’est légèrement calmée. Il faut dire que les ftours ne sont plus forcément aussi chargés que la pr…

Journée mondiale de l’eau : perspectives marocaines et recommandations de l’ONU

Pour l'édition 2024 de la Journée mondiale de l'Eau, l'ONU met en lumière l'importance vitale d'assurer des approvisionnements sûrs et équit…

On a testé pour vous… la vente pyramidale

Que fais-tu dans la vie ? Dans chaque début de relation, amicale ou autre, cette question finit par se poser. Alors lorsque quelqu’un que vo…

Mendicité : les propositions du CESE pour y remédier

Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a plaidé mercredi à Rabat pour une amélioration de la s…

Rapport mondial sur le bonheur : les Marocains moins heureux qu’avant

À l'occasion de la journée mondiale du bonheur, célébrée hier, l’Organisation des Nations Unies a dévoilé son rapport annuel sur les pays le…

Café toxique : du sucre pour couvrir les fraudes ?

En cette période de Ramadan, même ceux qui n’étaient pas habitués à boire une tasse de café le soir, le font. Après le ftour, c’est presque …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire