Déconfinement : El Otmani en cavalier seul

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Khalid Aït Taleb serait-il en froid avec Saad Dine El Otmani ? En tout cas, son absence mercredi dernier au parlement pose plusieurs interrogations. Le quotidien l’Économiste souligne, dans son édition du vendredi 12 juin 2020, que de coutume, quand El Otmani est interpellé sur un secteur donné, le responsable de ce secteur est automatiquement présent dansl’hémicycle. Celan’a pas été le cas mercredi.
Le plan de la levée du confinement, proposé par le ministère de la Santé et refusé par le chef du gouvernement, pourrait être à l’origine de cette absence. Ce plan de déconfinement présentait3 phases qui s’étalent surdeux semaines chacune, tout en tenant compte des paramètres chronologiques, géographiques, démographiques et épidémiologiques de la pandémie. L’objectif ultime de ce programme était de limiter l’apparition de nouvelles infections tout en reprenant progressivement, au fil des semaines, un rythme de vie « normal ».
Un plan bien étudié
Le plan du département épidémiologique du ministère de la Santé a pris en compte les indicateurs de vitesse de diffusion de l’épidémie, le taux de reproduction (R0 inférieur ou égal à 0,8 durant au moins deux semaines) ainsi que quelques autres paramètres, dont l’incidence hebdomadaire des cas qui doit rester inférieure à 5 pour 100.000 habitants, le nombre de cas actifs au-dessous de 10 pour 100.000 habitants et la fréquence des cas graves au-dessous de 5% de cas actifs.
Le plan précisait également que pour assurer la levée totale du confinement à partir du 10 juillet prochain, le taux d’occupation des lits hospitaliers et des lits de réanimation, dédiés aux patients contaminés, devaient rester en dessous de 65%. Un appel a également été lancé pour le maintien des mesures de distanciation physique et des mesures barrières et d’hygiène, individuelles et collectives. Malgré sa pertinence, ce plan n’a donc pas fait l’unanimité au sein du gouvernement.
Une foudre parlementaire s’abat sur El Otmani
Par ailleurs, l’intervention du chef du gouvernement mercredi à la première chambre n’a pas été du goût des élus parlementaires. El Otmani a été fortement critiqué (même par les siens), à l’image d’Abdellah Bouanou, député Pjdiste et président de la commission des finances, qui précise que «si les 2 premières prolongations de l’état d’urgence sanitaire ont été acceptées par les citoyens, cette 3e phase pose une série de problématiques, notamment en l’absence de transparence et d’une programmation claire».
De son côté, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, a souligné que «cette crise sanitaire, dont les effets négatifs ont touché les citoyens et les entreprises, a mis à nu la faiblesse des choix politiques et économiques du gouvernement». Ce dernier a annoncé dans son intervention «le retrait du soutien accordé au gouvernement depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, à cause de l’échec des décisions prises jusque-là, ayant impacté négativement toutes les catégories sociales». Omar Hejira, député de l’Istiqlal, a également critiqué le gouvernement, estimant qu’il «a opté pour les fuites et les rumeurs en tant que mode de communication».
Les députés n’ont pas été seuls à contester ce choix gouvernemental. Les médecins affirment également que «rien ne justifie le maintien du confinement» indiquant que cette décision «manque cruellement de fil conducteur». Pour défendre leur propos, les médecins donnent l’exemple de la France qui, avec ses 900 cas en réanimation, reprend le cours d’une vie normale, et de la Tunisie qui accueillera de nouveau les touristes étrangers sur ses terres à partir du 27 juin prochain.
Pour rassurer les Marocains, le chef du gouvernement a souligné lors de sa présentation que le royaume n’est «qu’au premier stade du lancement du déconfinement» et que «si les choses évoluent bien, nous passerons au second stade et allégerons davantage les mesures restrictives. Et si des complications ou détériorations de la situation ne sont pas relevées, le processus évoluera rapidement», rapporte les Inspirations éco ce vendredi. Une autre manière de responsabiliser les citoyens pour les jours, voir les semaines à venir…
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