Grande polémique autour d’un projet de loi sur les réseaux sociaux

Avatar de Mohamed Laabi
Temps de lecture :

Ramid

A
A
A
A
A

Le projet de loi 22.20, approuvé par le Conseil de gouvernement le 19 mars dernier, fait polémique sur la toile. Le texte prévoit six mois à trois ans d’emprisonnement et une amende de 5000 à 50000 dirhams pour toute personne ayant appelé au boycott de certains produits, marchandises ou services à travers les réseaux sociaux. Mustapha Ramid, ministre d’État chargé des droits de l’Homme, tempère en soulignant que la version qui circule sur les réseaux sociaux avait déjà fait l’objet de critiques et sera révisée par une commission technique.

Lundi dernier, le Youtubeur marocain Mustapha Swingaa révéléà ses abonnés une information qui fera par la suite le tour de la toile. Ce dernier a partagé des extraits du projet de loi 22.20 sur l’usage des réseaux sociaux. Le projet porte sur l’interdiction de boycotter des marques, services ou produits via les réseaux sociaux, l’interdiction d’inciter les internautes à retirer leur argent des établissements bancaires, ainsi que de diffuser de fausses informations relatives à la qualité d’un produit, rapporte Le Matin. Le texte souligne que toute personne qui enfreint cette loi écopera d’une peine d’emprisonnement allant de six mois à trois ans et d’une amende de 5000 à 50.000 dirhams, ou l’une des deux peines seulement.

Au vu du tollé qu’a provoqué cette information sur les réseaux sociaux, le ministre d’État chargé des droits de l’homme, Mustapha Ramid, a tenu à clarifier la situation sur sa page officielle Facebook.«La version qui circule sur les réseaux sociaux a déjà été rejetée par certains membres du gouvernement. Avant son passage au parlement, le projet de loi doit d’abord être examiné par les commissions technique et ministérielle», souligne l’ex-ministre de la Justice.

Selon Telquel, Mustapha Ramid a aussi envoyé une note au secrétariat général du gouvernement, dans laquelle il propose la réduction des peines de ce texte de loi. Est-ce qu’un appel au boycott de produits est plus dangereux que l’incitation à commettre un crime ? Mustapha Ramid fait allusion au fait que le boycott commercial est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement tandis que la peine pour incitation à commettre un délit ou un crime ne dépasse pas un an. Le Youtubeur Mustapha Swinga estime pour sa part que «la crise du coronavirus n’est pas une raison pour faire passer une loi qui va asphyxier la liberté d’expression. Internet est le seul espace où les gens peuvent exprimer leur colère».

Rappelons qu’en avril 2018, une campagne de boycott nationale déclenchée sur les réseaux sociaux avait touché trois marques (Afriquia, Danone et Sidi Ali). Cet appel au boycott avait fait beaucoup de dégâts sur les finances de ces entreprises au Maroc. Les ventes des produits Danone avaient chuté de 178 millions d’euros en 2018, par rapport à l’année d’avant. Sidi Ali enregistrait une baisse de près de 18% sur son chiffre d’affaires du premier semestre 2018, tandis qu’Afriquia avait tenu bon. L’évolution des ventes en tonnage avait enregistré une croissance de 1,9% au premier semestre 2018 par rapport à la même période en 2017.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Près de 150.000 visiteurs à la 16e édition du Salon du cheval d’El Jadida

Société - Événement phare du monde équestre, le Salon du cheval d’El Jadida a une nouvelle fois séduit le public et confirmé la vitalité du patrimoine équin marocain.

Hajar Toufik - 6 octobre 2025
Rabat : grande marche populaire en soutien au peuple palestinien

Société - Rabat a vu affluer des milliers de Marocains venus exprimer leur solidarité avec Gaza et dénoncer les massacres perpétrés contre les civils palestiniens.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Vidéo – Tbourida : la Sorba du Moqaddem Benkheda sacrée au Salon du cheval d’El Jadida

Société - La Sorba de Béni Mellal-Khénifra a brillé à El Jadida, s’adjugeant le prestigieux Grand Prix le roi Mohammed VI de Tbourida.

Ayoub Jouadi - 5 octobre 2025
Trafic de drogue : 33 kg de cocaïne interceptés au port Tanger Med

Société - Une opération conjointe entre la DGSN et la DGST a permis de saisir 33 kg de cocaïne brute dissimulés dans un conteneur au port Tanger Med.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Trafic de drogue : plus de 53 kg de cocaïne interceptés à El Guerguerat

Société - Une importante cargaison de cocaïne a été saisie au poste-frontière d’El Guerguerat lors d’une opération conjointe entre la Sûreté nationale et la Douane.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Huitième jour de mobilisation : la « GenZ 212 » poursuit son mouvement dans le calme

Société - Huit jours après le lancement du mouvement « GenZ 212 », les jeunes continuent de se mobiliser pour défendre leurs revendications sociales.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Casablanca : les malls en perte de vitesse, sauf exceptions

Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.

Hajar Toufik - 8 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire