La chaîne de distribution alimentaire turque BIM sous pression au Maroc

Avatar de Mohamed Laabi
Temps de lecture :

BIM

A
A
A
A
A

Répondant aux questions orales des parlementaires, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid El Alamy, n’a pas hésité à adresser un avertissement clair à BIM. Selon lui, la fermeture d’un nombre important de commerces est due à la forte présence de la chaîne de magasins turque au Maroc.

Le sujet de la renégociation de l’accord de libre-échange (ALE) Maroc-Turquie enflamme la presse marocaine ce mercredi. « El Alamy menace Erdogan de fermer les magasins BIM« , titre le quotidien Al Akhbar. Le journal souligne que l’implantation de l’enseigne turque au Maroc a eu de gravesrépercussions sur le commerce national. Selon des chiffres communiqués par le ministre de tutelle, plus de 30 000 points de vente ont dû fermer boutique depuis l’arrivée de BIM sur le marché marocain en 2009.

« Vendre marocain où plier bagage !« , tel est le gros titre à la Une de Les Inspirations Éco. Le quotidien n’hésite pas à afficher son soutien à la position de Moulay Hafid El Alamy. «Si, de manière générale, les turcs sont habiles pour proposer des produits à moindre coût, le Maroc a également l’intention de déployer ses cartes sur ce terrain», peut-on lire dans l’éditorial du jour.

La sortie du ministre de l’Industrie et du Commerce au Parlement intervient après de multiples rencontres entre les deux parties au cours du mois de janvier. La Turquie est prête aujourd’hui à renégocier les termes de l’accord de libre-échange qui lie les deux pays depuis 2004. Lors de sa prise de parole au parlement, Moulay Hafid El Alamy, a annoncé avoir rencontré le PDG de la société BIM et lui avoir affiché son mécontentement par rapport à la situation actuelle : «Vous avez investi au Maroc avec l’appui de votre pays. Mais dès que BIM s’implante dans un quartier, ce sont 60 commerçants marocains qui baissent les rideaux. Vos magasins doivent contenir au moins 50% de produits marocains».

De son côté,le directeur financier de BIM, Haluk Dortluoglu, a déclaré ce mercredi à l’agence Reuters que la sociétéachète la plupart de ses produits au Maroc. «Nous n’envoyons qu’environ 15% de nos produits vendus au Maroc depuis la Turquie. Le reste, 85% sont achetés auprès de producteurs locaux», a déclaré Dortluoglu à Reuters.

Que représente BIM au Maroc?

Selon le site d’information Médias24, BIM compte 499 magasins au Maroc avec une moyenne d’ouverture de 50 magasins par an. La même source affirme que chaque local compte 5 employés, ce qui fait près de 2500 emplois crées par la chaîne turque dans le pays. Malgré une forte présence sur le marché marocain, BIM avait annoncé en 2017 être en déficit. La cherté des tarifs de location des locaux et la faible densité démographique de certaines villes par rapport à la Turquie, sont les deux raisons citées par BIM.

Pour rappel, depuis la signatureen 2004 de son accord de libre-échange avec la Turquie, le Maroc affiche un déficit commercial de 18 milliards de dirhams avec ce pays. Le textile figure parmi les secteurs les plus touchés par cet accord.44.000 personnes se sont retrouvées au chômage, d’aprèsdes statistiques officielles de l’année 2017.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Manifestations de la « GenZ 212 » : la Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation des entrepreneurs sinistrés

Économie - La Confédération des TPE-PME réclame l’indemnisation urgente des petits entrepreneurs victimes des violences ayant émaillé les manifestations de la « GenZ 212 », alertant sur les lourdes pertes matérielles et leurs répercussions économiques et sociales.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Bourse de Casablanca : un nouveau programme pour propulser les industries

Economie - La Bourse de Casablanca lance un programme stratégique pour booster les industries marocaines avec ses partenaires clés.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
Saham Bank reçoit sa première notation internationale

Une notation internationale pour Saham Bank, symbole de confiance et de solidité dans le paysage bancaire marocain.

Rédaction LeBrief - 3 octobre 2025
Aéronautique au Maroc : quel manque à gagner face aux investissements ?

Economie - Plongée dans une table ronde sur la culture industrielle aéronautique et ses défis stratégiques.

Mouna Aghlal - 3 octobre 2025
OMPIC : plus de 65.000 entreprises créées en sept mois 

Economie - Le tissu entrepreneurial marocain s'élargit avec 65.754 nouvelles entreprises selon l'OMPIC en seulement sept mois.

Mouna Aghlal - 2 octobre 2025
Salon du Cheval d’El Jadida : SOREC et EXPASA concluent un partenariat

Économie - La SOREC a conclu un partenariat stratégique avec l’entreprise publique espagnole EXPASA, visant à renforcer la coopération dans l’élevage équin, la recherche et la formation.

Ilyasse Rhamir - 2 octobre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025
Pourquoi le Maroc ne croit pas en son tourisme rural ?

Dossier - La vérité, c’est que le tourisme rural n’a jamais été considéré comme un projet national. Il n’est ni stratégique, ni prioritaire. Et pourtant, il concentre tout ce que le Maroc pourrait offrir de plus noble.

Sabrina El Faiz - 30 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire