France : polémique sur le port du voile

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une accompagnatrice agressée parce qu’elle porte le voile (1)

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La femme musulmane qui a été victime d’attaques islamophobes de la part du Rassemblement national français (RN) la semaine dernière s’est exprimée sur la façon dont l’incident qui s’est produit au conseil régional de Bourgogne–Franche-Comté a affecté sa vie et celle de son fils.

Fatima E. a accompagné son fils à une activité scolaire pour explorer la mission de l’assemblée générale au conseil régional. Mais les choses ne se sont pas bien passées pour elle, car elle a dû faire face aux insultes islamophobes des membres du RN devant son fils à cause de son hijab. Cette dernières’est entretenue avec Le Parisien à ce sujet, soulignant que ce qui la préoccupait le plus était la détresse des enfants. « Ils étaient vraiment choqués et traumatisés ».

Les photos de la femme qui essayait de calmer son fils qui pleurait après avoir entendu les commentaires du RN sont devenues virales. Cette décision a irrité plusieurs personnalités qui ont fermement condamné l’attaque du RN contre les musulmans.

Cette affaire remonte au 11 octobre quandle leader du RN de la région, Julien Odoul, a exhorté le président du conseil à demander à Fatima de choisir entre retirer son hijab ou de quitter la réunion. « Au nom de nos principes républicains et laïcs, j’ai demandé àMarie Guite Dufayde faire enlever le voile islamique d’une accompagnatrice scolaire présente dans l’hémicycle. Après l’assassinat de nos 4 policiers, nous ne pouvons pas tolérer cette provocation communautariste».

La présidente du conseil, Marie Guite Dufay, a refusé sa requête en soulignant qu’aucune loi ne lui permet de demander à laconcernée de quitter la salle parce qu’elle porte unhijab. Les membres du RN ont alors quitté la réunion.

Fatima a indiqué par la suite que la seule chose qu’elle pouvait faire était sourire. « Je souriais. Ce n’était pas pour narguer, comme j’ai pu entendre certains le dire. Je souriais d’abord à sa bêtise », confesse-t-elle. Elle a ajouté qu’elle avait reçu l’appui de plusieurs élus régionaux qui voulaient qu’elle reste. « Quand j’ai vu mon fils en train de craquer, je leur ai dit que je ne pourrai plus rester ». La jeune mère a raconté à Le Parisien qu’elle a également été victime d’agressions verbales à sa sortie. Quand elle a quitté la salle, poursuit-elle, elle a rencontré Karine Champy, élue régionale de droite,qui lui a dit : « Vous allez voir, on va gagner. Les Russes vont arriver !». Elle a expliqué que la membre du RN voulait la pousser à réagir. « Ils ont détruit ma vie », déplore Fatima. Et d’ajouter : « J’ai senti un rejet que je n’avais pas senti avant. Et cela va avoir des conséquences ».Elle a déclaré qu’elle comprenait maintenant pourquoi les femmes qui portent le voile refusent de participer à des activités scolaires.

La décision du RN a divisé l’opinion publique au sujet du hijab dans les espaces publics en France. Alors que certains dénoncent l’incident raciste, d’autres en ont profité pour attaquer les musulmans. En effet le rédacteur en chef adjoint du Figaro a déclaré publiquement qu’il « déteste la religion musulmane » et qu’il estime qu’il « a le droit » de critiquer publiquement une religion à la télévision nationale. Toutefois, des célébrités françaises, dont des acteurs, ont appelé le président français Emmanuel Macron à intervenir. « Combien de temps allons-nous continuer à tolérer la haine contre les musulmans ? », s’interrogent ces derniers dans un communiqué collectif publié par Le Monde.

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