Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Monde / Législatives en Tunisie : Les électeurs auront l’embarras du choix

Législatives en Tunisie : Les électeurs auront l’embarras du choix

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Quelques semaines à peine après la mise à l’écart des principaux partis politiques en Tunisie, lors du premier tour des élections présidentielles, les électeurs se préparent à retourner aux urnes le dimanche 6 octobre pour élire un nouveau parlement.

Temps de lecture : 4 minutes

Environ sept millions d’électeurs vont participer à cette élection législative, la deuxième depuis l’adoption d’une nouvelle constitution en 2014 et la troisième depuis le soulèvement de 2011 qui a renversé Zine El Abidine Ben Ali, dictateur de longue date.

Selon l’AFP, plus de 15 000 candidats, répartis sur plus de 1 500 listes, sont en lice pour 217 sièges. Mais le taux de participation élevé des candidats est loin d’être en adéquation avec l’engagement des électeurs, car l’élection présidentielle éclipse largement le scrutin parlementaire. En effet aprèsle décès du président Beji Caid Essebsi en juillet, les élections présidentielles ont été avancées de novembre, programmant le vote législatif du 6 octobre entre deux tours.

« La majorité de la population ne s’intéresse pas du tout aux élections législatives », a déclaré le candidat et avocat Ghazi Mrabet au journal arabophone tunisien Assabah.

La jeune démocratie tunisienne connait pour la première foisdes débats politiques entre les candidats avant les élections présidentielles et législatives, et les premières font plus de bruit que les secondes. Mais si les électeurs s’intéressent davantage au sort du chef de l’État, souligne la même source, c’est le Parlement qui est chargé de s’attaquer aux principaux problèmes qui préoccupent la société tunisienne.

En effet,la défaite des politiques au pouvoir lors du scrutin présidentiel du 15 septembre s’explique par la stagnation de l’économie, le chômage élevé, la détérioration des services publics et la hausse des prix, rappelle le quotidien Alshourouk.

Les médias locaux s’attendent à ce que les électeurs profitent du scrutin législatif pour réitérer leurs soutiens auxcandidatures des « outsiders » politiques dans leur course à la présidence. L’électorat a d’ailleurspropulsé le magnat des médias Nabil Karoui au second tour, bien qu’il soit incarcéré pour blanchiment d’argent, évasion fiscale et corruption. Ce dernier s’est classé deuxième après Kais Saied, un professeur de droit farouchement indépendant et socialement conservateur, indique Assabah tunisien.

Manque d’enthousiasme de l’électorat

Une bonne performance du parti de Karoui, Qalb Tounes, aux élections législatives, pourrait augmenter ses chancesau second tour de l’élection présidentielle. Saied, de son côté,a évité le système des partis et n’a offert son soutien à aucun groupe politique, laissant les partis courtiser ses partisans.

Contrairement à 2014, lorsque le parti d’inspiration islamiste Ennahdha et le parti anti-islamiste Nidaa Tounes ont partagé le pouvoir, le résultat de ces élections est imprévisible. Au moins un tiers des listes électorales sont indépendantes, ce qui rend encore plus difficile la compréhension d’un paysage politique déjà fragmenté en une multitude de partis quasi-similaires, explique Alshourouk. « Il n’y a pas de polarisation claire, ce qui accentue le manque d’enthousiasme des électeurs », a déclaré Michael Ayari, analyste tunisien au sein du Crisis Group.

La publication des sondages d’opinion est interdite en Tunisie, toutefois selon les enquêtes médiatiques, les listes indépendantes pourraient très bien remporter le scrutin de ce dimanche. Le parti qui remportera le plus grand nombre de sièges aura par la suite deux mois pour former un gouvernement, et ce en assurant une majorité de 109 voix. Les résultats préliminaires seront annoncés le 9 octobre. « Il est possible qu’aucune majorité n’émerge pour former un gouvernement dans les délais prévus par la Constitution», a déclaré Ayari à l’AFP.

Par ailleurs, toute coalition qui voit le jour sera confrontée au même dilemme que les gouvernements précédents : des réformes économiques bloquées par un puissant syndicat et des prêteurs étrangers qui commencent à perdre leur patience à cause de la dette publique croissante.

À suivre…

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Trump ou Harris : quel avenir pour la sécurité de l’Europe ?

À l'approche des élections présidentielles américaines de novembre prochain, une vague d'inquiétude et d'anticipation se propage à travers l…

Conflit israélo-palestinien : qu’est-ce qui devrait changer ?

Le premier ministre israélien s’est dit favorable à la négociation pour la libération des otages détenus depuis le 7 octobre 2023 par le Ham…

JO Paris 2024 : la France interdit le voile

À la veille des Jeux olympiques de Paris, Amnesty International a lancé un avertissement sévère contre les politiques discriminatoires de la…

JO Paris 2024 : la sécurité, l’immense défi de la France

Comme tous les grands événements internationaux, les Jeux Olympiques 2024 s’annoncent sous haute sécurité. Si ces Jeux devraient être une vi…

Législatives 2024 : un nouveau visage politique pour la France

Alors que l'annonce des résultats électoraux, le paysage politique français se redessine. Le dimanche 7 juillet, une participation de 66,63%…

Tarification du carbone : clé de voûte de la lutte contre le changement climatique

Dans le contexte actuel de l'économie mondiale, la corrélation entre les activités économiques et les émissions de gaz à effet de serre (GES…

Iran : quels enjeux à venir après la mort du président Raïssi?

L’officialisation de la mort du président iranien, Ebrahim Raïssi a été faite ce lundi 20 mai, suite à un accident d’hélicoptère qui transpo…

ONU : l’UNRWA, cible d’une campagne israélienne

«Aujourd’hui, une campagne insidieuse visant à mettre fin aux opérations de l’UNRWA est en cours, avec de graves implications pour la paix e…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire