Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Les manifestations ont éclaté pour la première fois le 20 septembre après qu’un homme d’affaires égyptien en exil, dans une série de vidéos en ligne, a appelé à manifester contre le président Abdel Fattah Al-Sissi et l’a accusé de gaspiller les fonds publics pour la vanité des projets de constructions.
Les vidéos de l’entrepreneur et acteur Mohammed Aly ont déclenché la colère qui couvait contre les difficultés économiques du pays, suscitant un débat politique dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les analystes égyptiens excluent tout lien entre les Frères musulmans et Mohamed Aly, qui a jusqu’à présent refusé les demandes de commentaires de l’AFP sur la situation.
Toutefois, « les Frères ont certainement profité de ses vidéos et leurs chaînes les ont exploités pour donner une image négative du leadership de Sissi », a déclaréà l’AFP Mustafa Kamel al-Sayyed, professeur de sciences politiques à l’American University du Caire. Dans la fougue d’Aly, la Confrérie a vu une ouverture pour une résistance renouvelée ralliant ses partisans en ligne.
Le groupe islamiste, banni depuis 2013 et dont des milliers de membres ont été emprisonnés lors d’une vague de répression, a rapidement apporté son soutien aux manifestations en faveur de l’expulsion de Sissi. De nombreuses personnalités pro-frères ont bombardé les réseaux sociaux avec des hashtags dénonçant Sissi et des vidéos produites avec habileté, soulignant les lacunes de son régime.
« Une idée basée sur l’Islam »
Sayyed pense que la confrérie continue de dominer une partie importante de l’ensemble de la population conservatrice, et ce, en raison de la situation économique difficile de millions d’Égyptiens. « La Fraternité est une idée avant d’être une organisation et avec la détérioration de la situation économique de la société égyptienne, cette idée basée sur l’Islam va continuer à en séduire plus d’un, » a-t-il expliqué.
Fondée en 1928 par le savant et professeur égyptien Hassan al-Banna comme un mouvement caritatif et politique islamique, la confrérie s’est rapidement développée, donnant naissance à des ramifications entre le Maroc et la Turquie, dont beaucoup sont toujours actives.
Cependant, en Égypte, sa crédibilité politique a été biaisée après que son dirigeant, Mohamed Morsi, est devenu le premier président élu du pays à la mi-2012, mais il n’est resté en fonction que pendant une année, après la révolution de 2011 qui a renversé l’autocrate de longue date Hosni Moubarak. Morsi a été renversé par l’armée en 2013 et les troupes égyptiennes ont tué quelque 800 partisans des Frères musulmans en une seule journée en août de la même année dans ce qui est devenu l’une des pires atrocités de l’histoire moderne du pays. Morsi, qui n’a tenu que brièvement les rênes du pouvoir, est décédé plus tôt cette année, s’effondrant dans une salle d’audience du Caire pendant son procès.
« Les Frères se cachent derrière l’appel de Mohammed Aly parce qu’ils n’ont pas la capacité d’appeler à un rassemblement », a déclaré Amr El-Shobaki, ancien parlementaire et analyste au Centre d’études politiques et stratégiques d’Ahram, un organisme public de soutien. « Leur capacité à recruter de nouveaux membres a été affaiblie », a-t-il ajouté.
En effet, des milliers de partisans des Frères musulmans ont été emprisonnés depuis l’éviction de Morsi, des dizaines ont été exécutés et beaucoup sont partis en exil pour trouver refuge en Turquie et au Qatar. Bien qu’ils soient chassés du paysage politique, les médias égyptiens s’appuient souvent sur des théories de conspiration selon lesquelles le groupe islamiste peut facilement organiser et faire venir des partisans de l’étranger.
Mais Shobakiaffirme que « la confrérie n’était pas derrière les manifestations à petite échelle du 20 septembre et n’y avait même pas participé ». « Ce sont plutôt les jeunes de tous les jours, ceux qui sont économiquement marginalisés, qui sont descendus dans la rue », a-t-il expliqué. Près d’un Égyptien sur trois vit en dessous du seuil de la pauvreté, selon les chiffres officiels, car le gouvernement a imposé des mesures d’austérité sévères depuis 2016, entraînant une flambée des prix.
Temps de lecture : 5 minutes
Retour de Donald Trump, good or bad pour le Maroc ?‘’You’re fired !’’… Pas vraiment. L’aura Donald Trump pèse sur les Américains. Le showman semble à nouveau engagé dans la course à la prési… |
Maroc-France : une nouvelle page de coopération s’ouvreHier, la quiétude régnait à Casablanca, enveloppée dans une fraîcheur inattendue et un épais brouillard, typiques des derniers jours du Rama… |
L’UNTM et la Confédération des TPE-PME absentes du dialogue socialAlors que le 1er mai se profile, une question se pose avec insistance : les syndicats réussiront-ils à faire valoir leurs revendications, no… |
Sahara : «La France s’expose à être reléguée au rang de puissance du passé», Hafid BoutalebDepuis quelques années, entre le Maroc et la France, c’est parfois chaud, parfois froid. Au début de son premier mandat, Macron avait exprim… |
Dialogue social : Aziz Akhannouch ouvre les discussions avec l’UMTCe mardi 26 mars à Rabat, une nouvelle phase du dialogue social a été lancée sous la présidence d'Aziz Akhannouch, chef du gouvernement. L'é… |
Expropriation : l’Algérie accuse le Maroc de manœuvres provocatricesLe chef du gouvernement, Aziz Akhannouch aurait franchi un pas audacieux susceptible d'intensifier les frictions diplomatiques avec l'Algéri… |
Entretien : Nizar Berdai, l’homme qui fait résonner la voix de la jeunesse dans la politiqueLeBrief : L'AMJP a-t-elle observé une évolution dans l'attitude des jeunes Marocains vis-à-vis de l'action politique depuis sa création ? Si… |
Benkirane s’oppose fermement à la modernisation du Code de la familleEn utilisant une approche qui rappelle ses méthodes passées, Abdelilah Benkirane a invoqué l'autorité de la voix populaire, se positionnant … |