Comptes nationaux : l’impact du passage à la base 2014

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Le Haut-Commissariat au plan (HCP) a annoncé, dans sa dernière note d’information, publiée le 19 avril 2022, que le Maroc a procédé à l’établissement d’une nouvelle année de base de ses comptes nationaux, en se référant au Système de la comptabilité nationale (SCN). Il s’agit, en effet, de l’année 2014 au lieu de 2007.
L’économie marocaine a connu, au cours de la dernière décennie, une transformation significative de ses structures productives, indique la note du HCP. Cela est dû à la modernisation des activités du secteur primaire, qui comprend les activités agricoles et celles liées à l’exploitation première des ressources naturelles. Ajoutant aussi le secteur secondaire, soutenu par le développement des activités manufacturières et principalement «les nouveaux métiers mondiaux du Maroc», en l’occurrence l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, les textiles et cuirs et l’agroalimentaire. Ainsi, la comptabilité nationale présente de ce fait un outil d’analyse, de suivi et d’évaluation de la performance économique nationale.
Néanmoins, des révisions périodiques des comptes nationaux sont utilisées pour appréhender les transformations structurelles de l’économie. Parmi les révisions colossales des comptes nationaux, c’est le changement de l’année de base, qui consiste à entreprendre les méthodes et les sources d’information. L’objectif de cette révision est de s’adapter aux nouvelles normes internationales et de produire des indicateurs plus conformes à la structure de l’économie nationale.
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Les principaux changements de la base 2014
Pour le changement de l’année de base des comptes, le HCP a indiqué qu’il s’agit d’une reconsidération de tout le cadre conceptuel et méthodologique des comptes. Il permet ainsi d’améliorer les méthodes d’estimation, d’apporter des modifications conceptuelles, d’intégrer les nouvelles normes internationales à la nouvelle série des comptes, ainsi que d’incorporer des sources de données améliorées.
En outre, les données récoltées émanent de diverses sources statistiques, notamment des enquêtes statistiques, des indices statistiques et des statistiques administratives. La majorité de ces sources ont été le résultat d’opérations statistiques d’envergure réalisées par le HCP afin de répondre aux besoins de la comptabilité nationale marocaine.
Par rapport aux sources administratives, il s’agit principalement des registres administratifs résultants des exigences des autorités budgétaires, fiscales ou autres. Ces registres sont créés, avant tout, pour faciliter l’administration et le fonctionnement des programmes publics ou pour superviser et surveiller le respect des obligations légales par certains segments de la société (entreprises, ménages, établissements publics…).
Dans le même cadre, les changements méthodologiques concernent aussi l’élaboration de nouveaux comptes des biens et services de la base 2014, selon la vision des nomenclatures marocaines. Ils sont, en effet, adaptés aux nomenclatures internationales des Nations unies, afin de garantir la comparaison internationale, de s’adapter aux nouvelles mutations et l’économie mondiale et de mieux illustrer la structure de l’économie, explique la note du HCP.
Contacté par Lebrief.ma, Mehdi El Fakir, économiste et expert-comptable, éclaircit ce qu’implique cette actualisation statistique. «L’actualisation sert principalement à activer,à renforcer la justesse des calculs et surtout la crédibilité. Je pense aussi que c’est pour avoir un niveau de granularité intéressant. Ces calculs sont, par la suite, revus, vérifiés et audités soit par les institutions financières internationales, soit par les partenaires du Royaume ou encore par les professionnels», explique-t-il.
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PIB et la croissance économique : quel est l’impact du passage à la base 2014 ?
À l’occasion du passage de la base 2007 à la base 2014, les principaux impacts sur les comptes nationaux concernent principalement les agrégats de la comptabilité nationale et de leurs niveaux d’accroissement.
En effet, le Produit intérieur brut (PIB) s’est élevé à 1001,5 milliards de dirhams (MMDH) dans la base 2014. Il est revu à la hausse de 76,1 MMDH, soit 8,2% par rapport à la base 2007. Cette révision, est le résultat de la hausse de la valeur ajoutée de l’ensemble des branches d’activités de 79,8 MMDH, soit 9,6% par rapport à l’ancienne base.
À cet égard, la configuration sectorielle du PIB montre une nette amélioration de la part du secteur tertiaire qui est passée de 51,6% à 54,8% du PIB. Ensuite, les activités secondaires ont affiché 25,8% du PIB au lieu de 26,5%. Quant au secteur primaire, sa contribution au PIB est passée de 11,7% à 10,4%. De surcroît, le passage à la nouvelle base 2014 a provoqué une réévaluation à la baisse des niveaux de la croissance économique sur toute la période 2014-2019, à l’exception des années 2017 et 2019. Le taux de croissance pendant ces deux années, notamment 2017 et 2019, a été revu légèrement à la hausse de 0,9 et 0,3 point. La croissance annuelle moyenne est réévaluée à la hausse de 0,1 point de pourcentage durant la période 2014-2019, passant de 3,1% en base 2007 à 3,2% en base 2014.
L’expert en économieexplique également que«cette actualisation veut dire aussi qu’on a fait évoluer les choses. Je rappelle à cet effet le discours du Souverain qui a demandé à réformer et à revoir l’organisation du HCP.Aujourd’hui,je pense qu’il est en train de se conformer à ces directives royales, en commençant par le mapping de ces indicateurs».
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