Conseil de sécurité : réunion semestrielle sur la question du Sahara

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

Le Conseil de sécurité proroge à 12 mois le mandat de la MINURSO

A
A
A
A
A

La question du Sahara est ce mercredi à l’ordre du jour de la réunion des consultations à huis clos du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSONU). L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, et le représentant personnel du secrétaire général et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, y prendront part. Ils présenteront également des rapports sur l’évolution de la situation dans les provinces du Sud. Cette réunion intervient alors que le plan d’autonomie proposé en 2007 par le Maroc gagne en soutien, l’Allemagne, l’Espagne et les Philippines ayant confirmé sa crédibilité.

L’envoyé personnel du secrétaire général (SG) des Nations Unies (ONU) pour le Sahara, Staffan de Mistura, et le représentant personnel du SG et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, vont prendre part ce mercredi à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU (CSONU). Ce rendez-vous semestriel sera consacré à des consultations à huis clos sur la question du Sahara. Malgré l’oppositiondu Front Polisario et de ses alliés, notamment l’Algérie, le plan d’autonomie proposé par le Maroc continue de convaincre de plus en plus de pays. Ces derniersestiment que c’est la solution la plus crédible et la plus réalisable pour mettre fin à ce conflit régional.De plus, la prééminence etle sérieux de l’initiative du Royaume ont été consacrés par les 18 résolutions consécutives du CSONU depuis 2007, dont la résolution (2602) adoptée en octobre 2021.

D’ailleurs, le plan d’autonomie du Maroc a même suconvaincre ces dernières années plusieurs pays, dont lesÉtats-Unis, l’Allemagne, l’Espagne et les Philippines, ainsi que plusieurs autres nations arabes etafricaines.

L’Espagne appuie le plan marocain

Le dernier pays européen à avoir appuyé l’initiative d’autonomie du Maroc estl’Espagne.Le 18 mars dernier, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a reconnu, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, que le plan marocain d’autonomie pour le Sahara est «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend». Ce changement de position est intervenu après une année de tensions diplomatiques entre Madrid et Rabat. Pour cause, l’accueil en avril 2021, dans le plus grand secret, du chef des séparatistes dans un hôpital en Espagne pour des soins médicaux.

Dans sa correspondance au Souverain, Sanchez a implicitement fait allusion à cet épisode, tout en affirmant que son pays est conscient de l’importance que revêtla question du Sahara pour le Maroc. Il a de ce fait assuré que son gouvernement agira désormais «avec la transparence absolue qui correspond à un grand ami et allié». Et d’ajouter : «notre objectif est de construire une nouvelle relation, basée sur la transparence et la communication permanente, le respect mutuel et les accords signés par les deux parties et l’abstention de toute action unilatérale, à la hauteur de l’importance de tout ce que nous partageons (…) Je vous assure que l’Espagne tiendra toujours ses engagements et sa parole».

Lire aussi :Maroc-Espagne : les enjeux de la visite de Pedro Sanchez

Le soutien de l’Allemagne

À l’instar de l’Espagne, l’Allemagne a également connu des troubles diplomatiques avec le Maroc, principalement en raison de sa position sur le Sahara. En effet, après que l’administration de Donald Trump a reconnu la marocanité du Sahara, Berlin avait convoqué une réunion du CSONU pour exprimer son mécontentement face à la décision américaine. De plus, le gouvernement d’Angela Merkel, ex-chancelière allemande, avait aussi écarté le Maroc d’une conférence sur la crise libyenne, bien que le Royaume ait été l’un des principaux médiateurs dans ce conflit.

Cependant, en janvier 2022, et après l’arrivée du nouveau chancelier du pays, Olaf Scholz, l’Allemagne a annoncé qu’elle considère le plan d’autonomie comme un «effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour parvenir à un accord» à ce différend régional.Le ministère allemand des Affaires étrangères aaffirmé que cette initiativeest une «contribution importante» à la fin du conflit du Sahara. Il a déclaré que «l’Allemagne soutient l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, sur la base de la résolution 2602 du Conseil de sécurité». De plus, la diplomatie allemande a fait l’éloge du rôle de médiation et de stabilisation que le Royaume a joué au fil des ans dans les conflits régionaux, dont le conflit libyen. «Le pays joue un rôle important dans le développement durable de la région ; cela se manifeste notamment par son engagement diplomatique dans le processus de paix libyen», précise ledit ministère.

Lire aussi :Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Allemagne poursuivent leur réchauffement

La crédibilité de l’initiative marocaine se confirme de jour en jour

Outre l’Espagne et l’Allemagne, les Philippines ont également décidé de soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc. Lors d’une visite effectuée au Maroc en mars dernier,le ministre philippin des Affaires étrangères, Teodoro Locsin Jr., a déclaré queson paysa qualifié le plan d’autonomie du Royaume de «bonne base» pour résoudre le différend régional autour du Sahara.

Lire aussi :Maroc-Philippines : tenue de consultations politiques à Rabat

Autre signe du soutien grandissant pour le plan d’autonomie du Maroc : l’ouverture de 25 consulats de pays arabes, africains et d’Amérique dans les villes de Laâyoune et Dakhla. La dernière représentation diplomatique inaugurée dans les provinces du Sud du pays est celle de l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (OECO), qui regroupe six États membres de l’ONU. Il s’agit notammentde Grenade, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua-et-Barbuda, Sainte-Lucie, Dominique et Saint-Christophe-et-Niévès. L’ouverture de ces consulats consacre ainsi la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara.

Lire aussi :Maroc-Caraïbe orientale : renforcement de la coopération bilatérale

Pour rappel,la dernière résolution du CSONUa prolongé d’un an le mandat de la MINURSO, et ce, jusqu’au31 octobre 2022. Elle a aussi confirmé que la poursuite du processus des tables rondes avec ses modalités et avec ses quatre participants, à savoirle Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario, est le seul et unique cadre à même de résoudre le conflit régional du Sahara. Toutefois, après l’adoptionde cette résolution,le gouvernement algérien et le front séparatiste ont annoncéleur opposition au format de table ronde pour les négociations sur le règlement de ce différend.

Amar Belani, envoyé spécial algérien chargé de la question du Sahara et des pays du Maghreb, avait en ce sens déclaré : «Nous confirmons notre rejet formel et irréversible de ce format dit de table ronde, devenu “contreproductif”». Puis en décembre 2022, c’est Brahim Ghali, chef du Polisario, en personne qui a révélé, lors d’une interview diffusée par la télévision algérienne, que le mouvement séparatiste ne prendrait pas part aux tables rondes des négociations sur le Sahara. Pour lui, ce dossier ne doit pas être examiné par le CSONU, mais doit faire l’objet de discussion entre le Maroc et le Polisario sous l’égide de l’Union africaine.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Dialogue social : le ministère de l’Éducation et les syndicats font le point

Politique - Le ministère de l’Éducation nationale et les syndicats ont examiné l’avancement des réformes, annonçant de nouvelles mesures pour la rentrée 2025 et réaffirmant leur engagement au dialogue social.

Hajar Toufik - 9 août 2025
Le Maroc réaffirme son soutien aux pays en développement sans littoral

Politique - Lors de la conférence d’Awaza, Omar Hilale a réaffirmé l’engagement du Maroc envers les pays en développement sans littoral.

Mbaye Gueye - 7 août 2025
Code de procédure civile : la Cour constitutionnelle invalide plusieurs articles

Politique - Coup d’arrêt pour la réforme de la procédure civile : la Cour constitutionnelle rejette quelques articles, invoquant des atteintes aux principes fondamentaux du droit.

Hajar Toufik - 6 août 2025
Le Maroc élu vice-président de la conférence de l’ONU sur les pays sans littoral

Politique - Le Maroc a été élu vice-président de la conférence onusienne sur les pays sans littoral, renforçant son engagement en faveur de la coopération Sud-Sud.

Hajar Toufik - 5 août 2025
Éducation : Berrada reçoit les syndicats ce mercredi

Politique - Face à la grogne persistante dans l’éducation, le ministère réunit les syndicats ce mercredi pour tenter d’éviter une rentrée scolaire marquée par de nouvelles tensions.

Hajar Toufik - 5 août 2025
Algérie : un pays trop grand pour s’effondrer, trop fragile pour durer

L’effondrement de l’Algérie, s’il devait survenir, ne s’arrêterait pas à ses frontières. C’est une onde de choc géopolitique, sécuritaire et migratoire qui menacerait toute la région.

Rédaction LeBrief - 5 août 2025
Voir plus
Sahara : 4 ans pour tout régler ?

Dossier - Le Maroc peut maintenant demander plus : sortir le dossier du Sahara de la quatrième commission de l'ONU, inscrire le Polisario comme organisation terroriste…

Sabrina El Faiz - 25 janvier 2025
Fête du Trône : le Roi adresse un discours à la Nation

Le roi Mohammed VI a adressé, mardi, un discours au peuple marocain à l’occasion du 26e anniversaire de son accession au Trône. Voici le texte…

Rédaction LeBrief - 29 juillet 2025
Parlement : la diplomatie de l’ombre

Dossier - À l’instar d’un pur-sang arabe, le Parlement avance toujours, rectifiant ses virages au besoin. Immersion dans un univers parallèle.

Sabrina El Faiz - 28 décembre 2024
Le Roi préside à Rabat un Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres à Rabat, validant des réformes importantes, des nominations stratégiques et des conventions renforçant la coopération internationale.

Hajar Toufik - 12 mai 2025
Sahara : pourquoi le Maroc doit agir avant la fin du mandat de Trump ?

Politique - Pour le Sahara, l'heure n'est plus à la négociation, le contexte international offre une fenêtre d'opportunité inédite. Interview avec Pr. Nabil Adel.

Sabrina El Faiz - 24 avril 2025
Pas de place pour un Maroc à deux vitesses : décryptage du discours royal

Politique : A l’occasion de la Fête du Trône, le discours royal s’est concentré sur les priorités du Maroc. Driss Aissaoui en analyse les messages phares.

Sabrina El Faiz - 30 juillet 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire