AMI : les médecins libéraux dénoncent les prélèvements « forcés » de la CNSS

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

déficit en médecins

A
A
A
A
A

Après avoir observé une grève le 20 janvier 2022, les médecins libéraux comptent cette fois recourir à la justice pour dénoncer les prélèvements bancaires « forcés » de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dans le cadre de l’Assurance maladie des indépendants (AMI). Afin de mettre au plus vite un terme à ces prélèvements, les représentations syndicales de ces derniers ont saisi maître Hassan Kettani, avocat au barreau de Casablanca, pour transmettre une lettre d’injonction à la CNSS et au Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM).

Nouvel épisode de colère des médecins libéraux contre les dispositions de l’Assurance maladie des indépendants (AMI). Les syndicats de ces derniers, notamment le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), l’Association nationale des cliniques privées (ANCP), le Syndicat national des médecins généralistes (SNMG) et le Collège syndical national des médecins spécialistes privés (CSNMSP) ont condamné les récents prélèvements bancaires effectués par?la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sur les comptes de certains médecins du privé. Dans un communiqué de presse, ils ont affirmé avoir reçu plusieurs plaintes en ce sens, notant que «des sommes d’argent ont été prélevées sous motif qu’il s’agissait d’abonnements pour bénéficier de l’Assurance maladie, sans consulter les personnes concernées niprendre leur permission de procéder».

Tout en dénonçantcette pratique, les représentations syndicales de ce secteur estiment que la CNSS a exploité les données dont elle dispose pour accéder aux comptes des médecins «à travers lesquelles ces derniers payent les cotisations sociales de leurs employés».

Lire aussi :Médecins libéraux : report de la grève prévue le 20 février

Imminent recours à la justice

Cette fois, afin de mettre un terme à ces prélèvements forcés,les syndicats des médecins libéraux ont sollicité Maître Hassan Kettani, avocat au barreau de Casablanca, pour envoyer une lettre d’injonction à la CNSS et au Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Cette correspondance souligne que «dans le cadre de la mise en place de l’AMI, certains médecins privés commencent à vivre à une situation insolite et illégale. En effet, leurs comptes bancaires sont débités, par la CNSS, du montant de la cotisation mensuelle à l’assurance sus mentionnée et ceci de façon forcée. Ces débits se font sans que les médecins en question n’aient signé aucun ordre de prélèvement à leurs banques».

Qualifiant cette pratique de préjudiciable à leur profession, les syndicats signataires expliquent dans leur communiqué qu’ils visent à mettre en lumière l’illégalité de ces débits bancaires non autorisés par les titulaires des comptes bancaires. Ainsi, ils espèrent une intervention urgente en leur faveur de la partdu directeur général de la CNSS et du président du GPBM. Cependant, si leur requête reste sans réponses ou qu’elle n’aboutit pas, les médecins libéraux assurent qu’ils n’auront d’autre choix que de recourir à la justice dans une procédure en référé. Et s’adressant à Me Kettani, ils déclarent : «Cher maître, au nom de tous les médecins privés, nous vous remercions pour votre diligence et votre collaboration».

Lire aussi :Généralisation de la protection sociale: les exigences des médecins libéraux

Les raisons de cette colère

Il faut préciser que les syndicats des médecins libéraux rejettent le taux de cotisation sociale qu’on leur a imposé dans le cadre du projet de la généralisation de la couverture sociale et conformément au décret 2.21.290 adopté en avril 2021 sous le gouvernement Saad Dine El Otmani. Pour eux, ce taux, contrairement à celui mis en place pour les autres travailleurs indépendants (comme les architectes, les pharmaciens et les avocats), est trop élevé et «inéquitable». Selon le texte de loi en question,le montant des cotisations des médecins du privééquivaut à quatre fois le SMIG des médecins généralistes et à 5,5 fois le SMIG des médecins spécialistes.

Initialement, les syndicats de ce secteur ont accepté ce taux à condition de bénéficier de mesures incitatives sous forme de réduction du montant de la cotisation patronale. Toutefois, dans la dernière version du décret 2.21.290 portant application de la loi n° 98.15 relative au régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) ces mesures n’ont pas été intégrées. Une omission qui a été fortement condamnée par les professionnelslibéraux de la santé, qui ontpar la suite appelé à boycotter les paiements des cotisations CNSS et à tenir une grève un jour par semaine à partir du 20 janvier 2022. Pour le moment, une seule grève a été tenue (20 janvier). Dr Saïd Afif, président du Collège syndical national des médecins spécialistes privés, avait d’ailleursannoncé, après le report de la grève prévue le 20 février, que d’autres dates seront décidées lors de la prochaine assemblée générale des syndicats et associations des médecins du secteur libéral et des cliniques privées.

Lire aussi :Médecins du secteur privé : 80% ont répondu à l’appel de grève (Collège syndical national)

Dernier articles
Les articles les plus lu
Le ministre ghanéen des Affaires étrangères salue la résolution 2797 du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara

Politique - Samuel Okudzeto Ablakwa approuve la résolution 2797 sur le Sahara lors de sa visite à Rabat.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Bourita et son homologue ghanéen unissent leurs forces contre le phénomène des enfants soldats

Politique - À Rabat, Bourita et son homologue abordent la crise des enfants soldats lors de la Conférence sur la Démobilisation et la Réintégration.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Rabat renforce ses liens avec la Tanzanie à travers la diplomatie parlementaire

Politique - Le Maroc et la Tanzanie renforcent leurs liens à travers une visite officielle, promouvant la coopération africaine.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le CSPJ met en lumière ses actions en matière de droits humains

Politique - Le CSPJ renforce la protection des droits humains et des libertés individuelles, agit sur la scène internationale et réduit la détention préventive pour consolider la justice au Maroc.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le Conseil de gouvernement adopte une série de textes structurants

Politique - Réuni à Rabat, le Conseil de gouvernement a entériné plusieurs décisions majeures : modernisation de la profession de Adoul, examen d’un accord militaire avec l’Éthiopie et validation de multiples nominations à des postes stratégiques dans divers départements ministériels.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Chambre des conseillers : séance plénière sur la justice spatiale ce mardi

Politique - La Chambre des conseillers consacre ce mardi une séance plénière aux questions orales adressées au Chef du gouvernement, avec un focus sur la justice spatiale et le développement territorial.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Voir plus
Sahara : 4 ans pour tout régler ?

Dossier - Le Maroc peut maintenant demander plus : sortir le dossier du Sahara de la quatrième commission de l'ONU, inscrire le Polisario comme organisation terroriste…

Sabrina El Faiz - 25 janvier 2025
Sahara : Guterres appelle à un changement de cap

Politique - L’ONU tire la sonnette d’alarme : le Sahara reste en tension, Guterres appelle les parties à un changement de cap pour éviter l’escalade.

Hajar Toufik - 25 août 2025
Fête du Trône : le Roi adresse un discours à la Nation

Le roi Mohammed VI a adressé, mardi, un discours au peuple marocain à l’occasion du 26e anniversaire de son accession au Trône. Voici le texte…

Rédaction LeBrief - 29 juillet 2025
Parlement : la diplomatie de l’ombre

Dossier - À l’instar d’un pur-sang arabe, le Parlement avance toujours, rectifiant ses virages au besoin. Immersion dans un univers parallèle.

Sabrina El Faiz - 28 décembre 2024
Le roi Mohammed VI adressera un discours à son peuple ce soir

Politique - Le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie annonce que le roi Mohammed VI adressera un discours à son peuple.

Rédaction LeBrief - 31 octobre 2025
Le Roi préside à Rabat un Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres à Rabat, validant des réformes importantes, des nominations stratégiques et des conventions renforçant la coopération internationale.

Hajar Toufik - 12 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire