Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Monde / La CPI lance une enquête sur les crimes contre les Rohingya au Myanmar

La CPI lance une enquête sur les crimes contre les Rohingya au Myanmar

Temps de lecture : 4 minutes

En Bref

Temps de lecture : 4 minutes

Le 26 juin, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé que le Procureur Fatou Bensouda a appelé les juges de la Cour à ouvrir une enquête sur les crimes liés à deux vagues de violence dans l’État du Rakhine au Myanmar. Le Myanmar n’est pas membre de la CPI. Mais l’année dernière, la Cour a confirmé sa compétence à l’égard des crimes commis au Bangladesh, membre de la CPI depuis juin 2010.

La décision du procureur d’amener les victimes, les survivants et leurs familles, dont la grande majorité sont des musulmans rohingyas, à se rendre plus près de la justice intervient après que les Nations Unies ont créé un organe chargé de recueillir et conserver des preuves de tous les crimes possibles au Myanmar, qui pourront servir dans de futurs procès.

Ces deux événements mettent en relief les efforts farfelus déployés jusqu’à présent par le Myanmar en matière de responsabilisation. En décembre dernier, le président de la commission d’enquête créée pour étudier les abus dans l’État de Rakhine a déclaré qu’il n’avait jusqu’à présent trouvé « aucune preuve » corroborant ces allégations.

En février, le Myanmar a déclaré au Comité des droits de la femme de l’ONU qu’il n’y avait « aucune preuve » pour soutenir les « allégations extravagantes » selon lesquelles les militaires ont commis des violences sexuelles brutales pendant les opérations de 2017. Le tribunal militaire récemment créé par le Myanmar pour enquêter sur les atrocités commises par le Rohingya promet d’en faire autant, si l’on en juge par le triste bilan du pays en matière de responsabilité.

Mais la longue liste des barbaries militaires perpétrées au Myanmar exige une réaction encore plus vigoureuse. En août dernier, des enquêteurs nommés par l’ONU ont conclu que les principaux généraux du Myanmar, dont le Commandant en chef Sr.-Gen. Min Aung Hlaing, devrait faire l’objet de poursuites pour génocide dans le nord de l’État de Rakhine, ainsi que pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans les États de Rakhine, Kachin, et Shan. Si l’enquête proposée par le procureur de la CPI va de l’avant, elle ne pourra pas aborder la plupart de ces infractions, car elles ont été commises uniquement au Myanmar.

Bien que le Conseil de sécurité de l’ONU soit appelé à renvoyer l’ensemble de la situation au Myanmar à la CPI, la dynamique du Conseil — notamment l’opposition chinoise et russe — rend cela extrêmement improbable pour le moment. Les États membres de l’ONU, notamment ceux qui siègent au Conseil de sécurité, devraient continuer de réclamer une résolution renvoyant le Myanmar devant la CPI. Ce faisant, on continue de se concentrer sur ceux qui s’y opposent et sur les coûts politiques élevés qu’ils entraînent. Le dysfonctionnement actuel du Conseil de sécurité n’est pas une raison pour donner carte blanche aux perturbateurs et décharger le Conseil de sa responsabilité d’agir pour mettre fin à l’impunité des pires crimes perpétrés au Myanmar.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Guerre Israël-Hamas : des négociations en vue d’une trêve

Les espoirs d'une seconde trêve dans la bande de Gaza se renforcent, alors que les pourparlers progressent entre les représentants de l'Égyp…

Sorbonne : évacuation rapide de militants pro-palestiniens par la police

Lundi après-midi, une intervention policière a eu lieu à la Sorbonne, où des militants pro-palestiniens avaient installé des tentes au sein …

Campus américains : manifestations pro-palestiniennes en flèche

La récente vague de manifestations pro-palestiniennes à travers les campus américains a atteint un point critique ce samedi à la Northeaster…

Pedro Sanchez décide de rester

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a déclaré qu'il avait décidé de rester en tant que chef du gouvernement, refusant de démissionn…

Espagne : Pedro Sánchez veut démissionner alors que son épouse est sous enquête

Pedro Sánchez a pris une décision radicale : il doit faire une pause pour réfléchir à son avenir politique. «J'ai besoin de m'arrêter et de …

Un Marocain à la tête de la mission de l’OMS au Soudan

Le bureau régional de l'organisation mondiale de la santé pour le Moyen-Orient, a annoncé la nomination du marocain Shible Sahbani au poste …

Gaza : le chef d’état-major israélien approuve la continuation des opérations militaires

En dépit de l'indignation internationale croissante contre la continuation des offensives sur Gaza, le chef d'état-major israélien, Herzi Ha…

Kendji Girac grièvement blessé par balle

Le célèbre chanteur français Kendji Girac a été gravement blessé par balle lundi et a été admis à l'hôpital de Bordeaux, dans le sud-ouest d…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire