Élections : pourquoi les sondages sont-ils toujours interdits au Maroc ?

A
A
A
A
Jusqu’àquand le Maroc interdira-t-il les sondages ? Une question que l’onse pose en cette période de campagne électoralequand on sait que plusieurs pays à travers le monde utilisent cette pratique pour éclairer l’opinion publique. Mis à part les États-Unis, la France, l’Espagne… des pays plus proches géographiquement du Maroc, tels que la Tunisie etl’Égypte, dévoilent également les intentions de vote de leurs électeurs, pourquoi pas le Maroc alors ?
Lire aussi :Élections : 5 choses à savoir avant le 8 septembre
Pour le ministère de l’Intérieur, les sondages sont susceptibles d’influencer l’opinion publique dans leur choix final. L’électeur marocain n’a-t-il pas encore la maturité nécessaire pour être fixé sur son choix ? Contacté par LeBrief.ma, Aimane Cherragui, enseignant universitaireet expert en jeunesse et société civile, souligne que «le ministère de l’Intérieur a une approche paternaliste par rapport à ce sujet dans le sens oùil se dit qu’à travers l’interdiction des sondages, il protégera les Marocains vulnérables et prédisposés à se faire influencer. Le ministère de tutelle a donc fermé cette porte».
Notre interlocuteur souligne également que les seuls qui peuvent inverser la tendance sont les partis politiques eux-mêmes. «Si les partis politiques ne font pas de pression pour autoriser cela, l’Intérieur ne le fera jamais de soi-même. L’initiative doit donc absolument venir des partis politiques», note Aimane Cherragui.
Lire aussi :Ces personnalités non politiques candidates aux élections
De son côté, le politologue Hicham Barjaoui souligne qu’avec l’accès du corps électoral aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux, l’environnement est plus propice à effectuer cette réforme législative. «Le corps électoral est de plus en plus connecté et présent sur les réseaux sociaux. La dématérialisation de la vie politique devrait normalement être accompagnée par une libéralisation des moyens de présage sur les orientations politiques à travers notamment la mise en place des sondages».
L’expert en politique ajoute que le texte juridique en question interdit les sondages menés de manière professionnelle, mais rien n’interdit les observateurs, politologues et chercheurs universitaires à donner des prévisions sur le résultat des élections. «C’est une interdiction plus ou moins molle, il faut juste une intervention législative pour permettre ce type d’activité», dit-il.
Quelle importance pour les sondages ?
Interrogé sur l’intérêt des sondages dans la vie politique au Maroc, Aimane Cherragui étale les avantages un à un. «Premièrement, les sondages peuvent éclairer sur les points forts et les points faibles des partis. C’est donc un outil en faveur du développement des partis politiques. Deuxièmement, c’est une source d’information pour les citoyens indécis. Cela leur permet de creuser leurs réflexions et avoir plus d’informations sur chaque parti. Troisièmement, c’est une excellente matière pour le débat public, pour les journalistes, pour les débats à la TV, à la radio et autres… »
Lire aussi :Élections 2021 (J-5) : les échos de la campagne
Dans un billet, Panorapost indique également qu’un sondage permet de savoir et «de faire savoir quel personnage politique est admiré, et lequel est honni». La même source indique que «plusieurs partis seraient grandement avantagés de savoir que tel, ou tel autre, de leurs dirigeants ne passe pas, et qu’il faut le changer, le faire taire ou le faire parler». Panorapost estime enfin que «sans sondage, on continuera de naviguer à vue, les électeurs ne sachant pas grand-chose sur leur choix futur et les politiques n’en sachant pas plus sur les électeurs».
Société - Découvrez la nouvelle plateforme pour le suivi des décès maternels, lancée par le ministère de la Santé à Rabat.
Mouna Aghlal - 20 novembre 2025Politique - Le Procureur général du Roi présente des changements clés pour les parquets du Royaume. Découvrez les implications essentielles.
Mouna Aghlal - 20 novembre 2025Société - Les parents ou tuteurs doivent impérativement déposer un certificat de scolarité dans un délai d’un mois via le service en ligne « Taawidaty ».
Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025Société - La DGSN dément une vidéo montrant un enfant agressé, faussement attribuée à une école marocaine, et confirme qu’elle provient d’un pays asiatique.
Hajar Toufik - 20 novembre 2025Société - La tutelle plaide la pénurie de chlorure de potassium, l'opposition veut les détails de chaque appel d'offre octroyé par l'AMMPS.
Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025Société - La coordination syndicale du secteur de la santé refuse toute rencontre avec le ministère tant qu’un calendrier précis n’est pas fixé pour valider les décrets liés à l’accord du 23 juillet 2025.
Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2025Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.
Hajar Toufik - 8 octobre 2025Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.
Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !
Sabrina El Faiz - 23 août 2025Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025